~Chapitre 27~

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Le temps ; Il a filé.



Depuis l'annonce de Paul, trois mois ont passés.



Trois très long mois.



J'ai beaucoup changée en trois mois.
Mes traits se sont durcit, j'ai pris quelques centimètres et mes cheveux commencent à devenir corbeau... Je ne suis pas la seule à avoir remarqué ce changement un peu brutal, ma mère aussi. Elle subit d'ailleurs mes crises de nerfs. Tout comme Paul.



Je ne supporte plus les maux de têtes atroces auxquels je dois faire face chaque jours à cause de ma température qui ne cesse de croître. Je ne supporte plus non plus les bouffées de chaleurs qui surviennent à chaque fois que je pique une crise, soit les trois quarts du temps. A dire vrai, je ne supporte plus grand chose...



Mais depuis quelques jours, je ne me contrôle plus, même un petit détail me fait exploser. M'empêchant ainsi de suivre les cours... Ma mère est inquiète, elle ne sait pas ce qu'il m'arrive. Pourquoi je m'énerve autant pour si peu alors que je ne suis pas aussi nerveuse en temps normal ? Pourquoi suis-je toujours fiévreuse ? Et bien d'autres questions -sans réponses- trottent dans la tête de ma mère. Malheureusement maman, elles resteront toujours sans réponses, il m'est impossible de te révéler le pourquoi du comment...



C'est un jour comme les autres, il est dans les environs de neuf heures du matin et comme d'habitude, une migraine... Une foutue migraine ! En temps normal, elles me font souffrir mais ne sont pas insupportable. Mais celle-ci... Je ne la supporte pas. A tel point que je pourrai frapper ma tête contre les murs.



Néanmoins, pour tenter de la faire passer, je sors prendre l'air après une courte douche. L'air glacé de l'hiver fouette mon visage, tandis que quelques flocons tourbillonnes lentement dans le ciel. Une fine couche de neige recouvre le sol gelé.



Après constat du temps, c'est avec un simple gilet que je m'aventure dans la clairière ayant cette chance de supporter le froid avec ce gène Quileute, que j'aurais malgré tout aimé qu'il reste enfouit... Ma mère dort encore, et rien d'autre ne me fait envie qu'une balade dans la nature...



Aucuns sons ne se fait entendre si ce n'est la neige qui craque sous mes pieds. Je me concentre sur cet unique bruit apaisant d'une nature d'un calme olympien... J'arpente les petits sentiers aux alentours en pensant à Paul, depuis mon changement tout est si différent. Il me dit qu'il m'aime chaque jours redoutant le jour où il ne pourra plus me dire ces deux mots. Combien de fois ses yeux étaient humides lorsque je rentrais chez moi. Et combien de fois le seront-ils lorsque je serai partis...?



Suite à cette question, je me demande comment mon décès sera expliqué à ma pauvre maman... Elle qui se retrouvera seule et aura perdu ses deux enfants. Je ne sais même pas si elle saura remonter la pente cette fois-ci.



Lorsque ma sœur s'est suicidée, elle a fait une grosse dépression qu'elle a su combattre à mes côtés. Mon innocence juvénile qui l'a tant aidé, va elle aussi disparaître...



Je suis maintenant dans cette belle clairière tapis d'une neige brillante la rendant féerique. Les flocons ont cessés de tomber, laissant les rayons du soleil traverser les branches apportant une lueur relaxante.



Encore dans mes pensées, je clos mes yeux et me laisse porter par le calme de la clairière... Quand une main se pose sur mon épaule et me fait sursauter :



" Je ne pensais pas que je te faisais tant d'effet, fait Paul pour se moquer tout en s'approchant de moi.

- Je ne m'attendais pas à te voir ici et si tôt" me défendais-je, tournant toujours le dos à mon interlocuteur.



Il est vrai que ce n'est pas dans mes habitudes de lui tourner le dos, mais je n'ai pas envie de voir quelqu'un. Avec ma migraine, ma tête ressemble franchement à un cadavre tout droit sortit de terre...



Mais Paul ne l'entend pas de la même oreille. Il me contourne afin de me faire face et relève ma tête de son index. Par obligation je remonte mon regard jusqu'au sien, et là, sa réaction est des plus... surprenante.



" Inutile de me faire remarquer ma tête infecte, soupirais un peu agacé, il aurait pu faire un effort au lieu de clairement me dire à travers sa tête de dégoût que je ne ressemble à rien...

- Non, non ce n'est pas ça... dit-il troublé. Tes yeux Kayla...

- Mes yeux ? répétais-je. Non mais qu'est-ce que tu raconte Paul ! C'est vraiment pas drôle ! commençais-je à m'énerver et à... Trembler ?

- Tu n'as rien remarqué ?

- Je suis pas assez stupide pour te demander ce que j'ai si je le saurais...

- Prends ton téléphone et regarde les, au lieu de me parler comme si j'étais le roi des cons, m'ordonne Paul, vexé du ton que j'empreinte avec lui.


Néanmoins, je fais ce qu'il me dit.


Ah !


D'accord...


Je comprends la tête qu'il a fait il y a deux minutes... Un mélange de bleu et de vert se disputent la place dans mes iris. Mais ce n'est pas là le problème, des filaments étranges sont apercevables, les rendant presque effrayants...







Deux Mondes, Deux Vies.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant