Chapitre 2 [Elijah]

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Lorsque je retourne vers la carcasse accidentée du bus, ma jambe gauche me fait un peu plus mal que la dernière fois. Je devrais peut-être y jeter un œil mais il y a plus important pour le moment.

Il reste d'autres personnes dans le bus, endormies pour certaines, coincées pour d'autres. Nous sommes trois à faire des allers-retours pour extraire les blessés du bus. Pour le moment, il n'y a pas de feu mais l'accident a bien amoché le véhicule ce qui nous fait craindre une potentielle explosion du moteur.

En plus, le bus est couché sur le côté, sa carrosserie émiettée. On a dû faire des tonneaux. Pas besoin d'avoir une formation médicale pour savoir que telles secousses peuvent provoquer de graves blessures.

Ma jambe me fait de plus en plus mal et je commence à boiter. Tant pis, il faut que je continue. Chaque pas est un peu plus difficile à exécuter que le précédent, je commence vraiment à fatiguer.

Je dégage la sueur de mon front d'un revers de manche et me concentre sur l'intérieur du bus. Je ne vois pas grand chose. Un voile de fumée qui n'était pas là auparavant rend ma tâche plus difficile.

J'aperçois finalement un garçon d'environ mon âge mais beaucoup plus petit que moi sur ma droite. Il est couché sur le côté et semble endormi. Cependant, je ne peux pas ignorer les blessures qui se trouvent de part et d'autre de son corps. Il est sûrement inconscient, peut-être même mort. Tant pis, je le prends quand-même.

Je peine à le tirer vers moi. Merde, il est coincé entre les sièges. Si je le bouge, je risque d'aggraver ses blessures. Et je n'ai pas non plus le temps de rester là à réfléchir à une solution. Les autres aussi ont besoin de moi.

Sur ma gauche, une petite voix à peine perceptible appelle à l'aide. Je tourne la tête pour découvrir une fille aux yeux pleins de peur. Elle doit être en état de choc. Je ne peux pas la laisser comme ça.

Heureusement, j'arrive facilement à la dégager des sièges. Elle tremble comme une feuille et a une entaille à la racine de ses cheveux châtains. L'inconnue continue à murmurer des mots que je ne peux pas comprendre tandis que je l'extrais de la carcasse accidentée.

Malheureusement, ses jambes sont trop faibles pour qu'elle prenne complètement appui dessus. Je pose donc son bras gauche autour de mon cou et l'aide à avancer. Chaque pas est un peu plus douloureux pour ma jambe. Je ne vais pas tenir très longtemps.

Quand nous arrivons afin assez loin du bus, je la dépose au sol dans un mouvement involontairement brusque et m'excuse aussitôt. Je commence alors à regarder sa blessure au crâne.

Ça n'a pas l'air d'être très profond mais il faudra tout de même surveiller. L'inconnue m'informe qu'elle s'appelle Tara. Au moins, elle n'a pas perdu connaissance.

Légèrement soulagé qu'elle aille bien, je repars vers le bus. Mais sur le chemin, quelque chose arrête mon regard. Je me retrouve soudainement figé sur place.

Un des deux autres chargés de sortir les passagers du bus rapporte une jeune femme à la chevelure d'un blond particulier, une couleur unique, entre le doré et l'éclat du soleil, que je reconnaîtrais entre mille.

Elle est endormie, peut-être inconsciente, je ne peux pas savoir. Quand j'aperçois enfin son visage, j'en ai le cœur net: c'est elle. Comment ai-je pu ne pas la remarquer dans le bus?

J'arrive finalement à avancer pour me précipiter vers elle. Plus je m'approche, plus mon cœur bat vite.

Je peux presque la toucher lorsque, d'un seul coup, tout devient blanc et une force invisible me projette au sol.

À suivre...

Last Days of SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant