Partie Ī
Jour un. Premier réveil. Première désespérance. Premier état des lieux. Première apparence. Première désolation. Première rencontre. Premier désespoir.
Je viens de me réveiller. Cet endroit est exactement ce à quoi je m'attendais, mais en pire. Un lieu gris, sombre, mais spacieux malgré tout. Une pièce unique, un lit, un lavabo et - heureusement que les âmes n'ont pas besoin d'avoir de toilettes après leur première mort ( ou leur deuxième si on les ressuscite ) - c'est tout.
C'est si sombre et si lugubre. Les autres avaient raison lorsqu'ils parlaient qu'il valait mieux mourir à nouveau que de rester ici-bas.
J'attends avec impatience la suite de mes événements périlleux. Quand je pense que sur Terre tout allait bien : pas de conflits familiaux, pas de litiges externes - ni internes -, pas de graves problèmes daignant à m'atteindre gravement et voilà que tout s'écrase. L'anéantissement. Tout n'est pas comme on l'eût imaginé. À contrario, la seule personne en qui j'eus de l'affection véritable était le plus étrange et le plus effrayant d'entre eux : le "démon" venu d'Enfer, euh ... Le ... Le .. L'Acduc Ikor ... Iloh ! C'est son nom. Venu du Sirhin, oui c'est ça. L'Acduc Ikor Iloh venu du Sirhin. C'est la seule personne qui m'a considéré hors du système. "Comme Oreal et non comme âme", m'a-t-il dit.C'est une autre manière de voir la vie ( ironique, n'est-ce pas ? ), autant par lui que par moi.
J'aime bien analyser, écouter, regarder, décider intérieurement, faire des statistiques et des probabilités, estimer, en déduire, parier, réfléchir, archiver, mémoriser, se remémorer, interagir avec moi-même ( Sérieusement ? ), chanter, imaginer, commenter en silence, re-parier, réécouter, imaginer à nouveau, restimer, continuer d'analyser, replonger sur ma réflexion, déduire sans arrêt, regarder sans cesse, commenter encore et encore. Toutes ces choses me plaisent. Je préfèrerais rester dans un coin à observer les gens, ces pantins, ces agresseurs, ces victimes plutôt que d'être la victime en moi-même, innocente, effroyable, sans pitié, égocentrique, humiliante, authentique, unique, vagabonde, utile à elle-même, industrielle, destructrice, accrochante, pantine, détestable, amusante, horrible, horrifiante, folle, futuriste, moderne, consommatrice, autant aimable que détestable, autant belle que laide, autant intelligente qu'imbécile, symbole de la paix et d'humilité autant que celui de la guerre et des conflits ainsi que de la sagesse et la bienséance. Cela pourrait-être un résultat de mes observations, mais ce n'est que du pur résultat de la nature, qui, aujourd'hui, et ensevelie sous un monde en destruction et surréaliste.
Les gens se croient permis, pas tout permis, mais permis, il se croient plus importants que le reste comme les êtres inférieurs intelligiblement - les animaux par exemple et en priorité -.
Sur cela, mes résultats en concluent des résultats, concluant à leur tour des résultats, concluant des résultats ... et ça à l'infini. Ce sont bon nombre de raisons pour lesquelles je me sens mieux ici que sur Terre. Ici, je sais qu'ils se basent sur du respect ainsi qu'une apologie biblique divine polythéiste et archaïque.
Rien n'est trompeur ici. Tout n'est que joueur et affluence. Affluence, influence, ces termes sont proches et je pense qu'on peut les raccrocher à cet endroit "lugubre et ennuyeux", qu'aurait dit l'Acduc.
*
*J'ai compté que ça faisait environ déjà dix heures que j'étais ici. Une telle lumière m'éblouit depuis plus de quarante minutes, celle du Soleil.
Cette pièce est si lumineuse, mais elle reste pour autant tout aussi lugubre.
Je m'ennuie plus que l'on peut s'imaginer.
Cette pièce est grande, au sens le plus réduit du terme. Un simple lit est placé à l'opposé de la porte close maintenant incluse au mur. Cette salle est petite, au sens le plus large du terme. Elle est grise, terne, reflétant sûrement bon nombre de secret - je ne suis pas né de la dernière pluie quand même -.Ils disent que je suis ici pour ne pas blesser la population autour, majoritairement composée de pauvres âmes humaines, stupides, cupides et arrogantes sûrement. À vrai dire, je ne sais pas, je n'en ai pas encore rencontrée. Je me dis souvent que tout ça n'est que du flan, que c'est pour mieux faire comme la Terre. Ils semblent tous ne pas l'apprécier - du moins pas ceux qui y vivent - mais font comme. Je ne vois que de minces différences entre les humains, et les Rugduks.
Je me suis souvent posé la question de pourquoi ... Oh ... Mais qu'est-ce que ..?
*
*Une explosion se fit entendre, enfin, Ralph entendit une explosion et fut interrompu dans ses profondes pensées.
Un être apparut. Petit. Violet à la lumière. Noir à l'ombre. Plein de fins tatouages étranges tels que des runes. Deux petites oreilles. Des yeux verts et bleus. Personnage assez fin. Petit. Nez discret. Petites jambes. Ne portant qu'une simple et légère bandoulière. Des jeunes mains frêles et nouvelles. Dans sa bandoulière. Des feuilles. Et un codex.
- Oh ... Saleté de doigts ..!
Ralph resta transcendé.
- Mmh ... Laissez moi deviner. Cheveux normaux. Yeux bleus. Âme fébrile. Ralph Ordwoka !
- Mais, comment vous me connaissez ?
- J'ai vu votre nom dans le bureau du subparrain Ana-machinbidule, osa dire le petit être, tout sourire.
- Mais, qui êtes-vous ?
- Ô sage âme fébrile et perdue, sachez que je suis un Krisp. Une espèce d'êtres vivants qui ont la capacité de passer d'un monde à l'autre, et dont nous nous servons pour nous amuser à faire peur à des gens dont l'esprit et tantôt ouvert tantôt fermé.
Ralph eut longuement du mal à comprendre. D'ailleurs, il ne comprenait toujours pas.
- Je m'appelle Wika. Je suis désolé, je me suis trompé d'endroit, mes doigts semblent dysfonctionner.
Ralph restait dans un coin de la pièce, avec le lit à sa gauche, et la lumière sur ses cheveux.
- Je m'en excuse, dit le Krisp.
- Il n'y a pas de quoi, rassura inquiètement l'âme échouée, désespérée et choquée. Mais, comment avez-vous pu avoir accès à mon identité ?
- J'ai fouillé dans le bureau du subparrain car j'avais entendu la rumeur qu'il avait accompahagné ( accompagné dans ses débuts ) un Oreal. J'ai alors trouvé votre dossier, énonça la petite créature.
- Et donc vous violez la propriété privée et la mise sous tension ( mise en silence ) en plus de faire des farces aux humains ?
- Erreurs. Premièrement, je ne viole rien, les règles n'énoncent jamais des interdictions envers les Krisps. Et deuxièmement, nous ne faisons pas que leur faire des farces, c'est puéril. Nous leur faisons des frayeurs, jusqu'à ce qu'ils fassent dans leurs pantalons, c'est encore plus drôle !
Des pas lourds et pointus se firent entendre. Ils se rapprochèrent de plus en plus. Une main s'amorça sur la porte. Alors, le Krisp claqua des doigts et disparut. Invisible, téléportation, raptécissement ? On ne put point savoir. La porte s'ouvrit et c'est une femme qui apparut ( Enfin ! ).
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Universalys
FantasySur Terre, s'entremêlent autant la guerre que la paix. Ce n'est pas le cas dans les hautes-sphères, où règne la paix la plus impartiale. Ni dans les basses-sphères, où le chaos est impromptu à la douceur et au respect. Vous m'avez vraiment cru ? Mh...