Des hommes peu scrupuleux ont toujours tenté de profiter de la gentillesse et de la naïveté de leurs semblables. C'est malheureusement aussi le cas sur internet. Suite à un mail, un message, une image, un concours, l'internaute s'empressera de cliquer ou de remplir un formulaire. Bien sûr, sans jamais vérifier une seule fois l'information. Ce type de comportement est malheureusement monnaie courante sur le net : souvent utilisé avec un appât de gain, mais généralement ce sont les réactions primaires d'une personne qui sont secouées : la peur et la colère. Je trouve d'ailleurs que la propagation des sites de Fake news en est la preuve incontestable. Promenez-vous sur des sites comme Nordpresse et le Gorafi. Parcourez les commentaires. Vous verrez, beaucoup de monde prennent les propos de l'article pour argent comptant alors que l'information est vérifiable en quelques clics.
C'est pourquoi, une des règles d'or, lorsque vous communiquez sur le net, est de toujours vérifier l'information avant de la propager. Pas uniquement dans le seul but de vous protéger vous, mais aussi l'ensemble de vos contacts. Les fausses informations et arnaques en tout genre se propagent à une vitesse fulgurante sur la toile. Alors, ne participez à leur viralité.
Je vais vous donner quelques exemples d'arnaques, plutôt classiques. Certaines reviennent sporadiquement sur Facebook, d'autres sont des mails que vous recevez quotidiennement, et nous verrons comment vérifier l'information.
-Touche pas à ma propriété intellectuelle Facebook !
Si vous avez un compte Facebook, vous avez certainement déjà vu ce petit message ou un de ses dérivés. Il revient régulièrement avec quelques modifications dans les dates ou les termes utilisés. Mais la finalité reste toujours la même. Analysons quelque peu le message (en faisant abstraction des nombreuses fautes d'orthographe qui piquent les yeux) :
-Channel 13 l'a annoncé. Beaucoup de messages, de type arnaques ou diffamatoires, vont rajouter ce type de sentence. Vous le verrez dans d'autres messages du type « Facebook va devenir payant, TF1 l'a annoncé. » Le fait d'y associer un média connu donnera une fausse crédibilité. Une personne peu suspicieuse le prendra pour argent comptant. Bien sûr, dans tous ces types de cas, faites une recherche. Déjà sur le média incriminé. Et bien sûr, cherchez un communiqué de presse de la société ciblée. Ces recherches ne prennent pas plus d'une minute.
- Illégal comme l'indique la loi UC 1-308... : Là aussi, on utilise un petit jargon pour se donner une crédibilité. La première fois que je suis tombé sur ce message, j'ai été chercher sur le net la fameuse loi. Celle-ci touchait au code de commerce américain, et en aucun cas la propriété intellectuelle.
-Le statut de Rome. Ici aussi, temps de recherche, moins d'une minute : Le statut de Rome ou Statut de Rome de la cour pénale internationale définit les juridictions de la Cour pénale internationale, à savoir les crimes pour génocide, crimes de guerre ou crimes contre l'humanité. Rien à voir donc avec notre propriété intellectuelle, Facebook n'est pas en train de perpétrer une extermination de masse.
-Copier et non partager: En réalité, des statuts peuvent être perdus dans les méandres de facebook. Si vous cadenassez correctement vos publications, le message ne pourra pas être partagé correctement. Mais aussi, en procédant de cette manière, il est plus difficile de remonter à la source du message.
Maintenant que vous avez vu comment repérer/analyser les mots clés qui nous permettront de vérifier un message, je vais faire une petite digression à partir de ce statut Facebook, sur un point souvent essentiel mais bien souvent négligé : les Conditions Générales d'Utilisation (CGU). Nous comprenons bien avec nos recherches que ce message est d'une totale ineptie, cependant dans ce cas-ci, il est pour moi inutile de faire ces investigations pour se rendre compte que c'est une arnaque pure. La raison ? Ces fameuses conditions d'utilisation de Facebook.
Lorsque vous vous inscrivez quelque part, pour un service quelconque, vous devez toujours cliquer sur une petite case avec un joli petit intitulé du genre « j'accepte les conditions générales d'utilisation du service ». Si vous ne cliquez pas dessus, vous ne pourrez pas finaliser votre inscription. Vous passez donc un contrat avec cette société. Contrat qui vous explique vos droits (généralement pas spécialement à votre avantage) et obligations ainsi que celles de l'autre partie.
Bien sûr, si vous cliquez sur ces fameuses CGU, vous allez vous devoir vous farcir des kilomètres de texte, et bien souvent dans un jargon juridique ne facilitant pas la lecture pour le commun des mortels (vous et moi donc). Ne pas les lire pose cependant un très gros problème : simplement parce que vous vous inscrivez sur un service, commencez directement à l'utiliser sans savoir ce qui se trame derrière. Et lorsque vous êtes mis devant le fait accompli, c'est bien souvent le drame.
Dans le cas de ce message Facebook, qui touche donc aux contenus que vous publiez sur la plateforme, voici ce que disent justement les CGU du réseau social :
« Pour le contenu protégé par les droits de propriété intellectuelle, comme les photos ou vidéos (propriété intellectuelle), vous nous donnez spécifiquement la permission suivante, conformément à vos paramètres de confidentialité et des applications : vous nous accordez une licence non-exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l'utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook ou en relation avec Facebook (licence de propriété intellectuelle). Cette licence de propriété intellectuelle se termine lorsque vous supprimez vos contenus de propriété intellectuelle ou votre compte, sauf si votre compte est partagé avec d'autres personnes qui ne l'ont pas supprimé. »
Traduit de manière simple, ce chapitre stipule simplement que vous accordez à Facebook le droit d'utiliser tous vos médias, photos vidéos comme il lui convient. Vous restez propriétaire final du médium, mais Facebook peut en faire ce qu'il veut : l'utiliser comme le revendre à d'autres sans votre consentement. Et comme vous avez signé ce contrat avec Facebook, vous avez donné votre accord. Le statut cité plus haut est donc purement et simplement inutile.
Pour clore ce segment, je veux juste appuyer sur le fait que lire ces fameuses CGU est extrêmement important. Bien sûr, c'est extrêmement fastidieux. Deux chercheurs ont même annoncé qu'il faudrait 76 jours de lecture pour lire toutes les CGU que l'ont rencontre sur une seule année. Mais ne vous inquiétez pas, parce que bon nombre d'internautes veillent au grain. Vous pouvez avoir accès à des CGU simplifiée pour les services majeurs, en vous expliquant brièvement les droits que vous concédez à cette entreprise. L'adresse du site est https://tosdr.org/
Lorsque vous avez des doutes sur la véracité d'un message, vous pouvez toujours vous aider des sites de chasseurs de canulars. Ils sont plusieurs à faire un bon boulot et décortiquent les informations. Par exemple hoaxbuster, hoaxkiller...
Petite dédicace à Laplumelitteraire qui m'a donné l'idée d'inclure cette partie en me proposant d'expliquer les mails de type phising (qui arriveront dans le prochain segment). Par extension donc, je me suis dit que parler des arnaques les plus courantes avant d'attaquer les plus gros morceaux ne serait pas une si mauvaise idée que ça.
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Protéger sa vie privée sur Internet
De TodoVous vous dites certainement que vous n'avez rien à cacher. Peut-être. Cependant, notre vie privée est mise à mal sur internet. Que ce soit par des grandes sociétés, des personnes peu scrupuleuses, il y a des tas de raisons de bien se protéger. Ce p...