Chapitre 4

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Ça fait maintenant 8 ans que je suis ici. La même routine chaque jour: il viens me voir et ensuite il part travailler vers 9 heures. Nous espérons à chaque fois qu'il ait oublié de barrer la porte en partant et que l'on puisse enfin sortir, mais cela n'a jamais été le cas en 8 ans, alors aujourd'hui nous n'avons même pas essayé de l'ouvrir...

Nous avons su que ça faisait exactement 8 ans que j'étais détenue ici parce que lorsque John est revenu le soir, il est entré dans la pièce et a passé la soirée à nous raconter tous les sacrifices qu'il a fait pour ne pas se faire prendre pendant toutes ces années. Tout cela ne nous intéressait pas du tout, mais Norah, Lauren et moi avons fait semblant que oui. Tout ce qui nous importait était de le garder distrait assez longtemps pour enfin pouvoir nous enfuir.

∆ Flashback ∆

- Nous devons trouver un plan pour nous évader au plus vite! A dit Norah d'une voix si faible que nous seules pouvaient l'entendre.

- Totalement d'accord! Avons nous répondu en coeur.

- Je ne peux pas supporter une journée de plus dans cette maison de l'enfer! A ajouté Lauren.

- J'ai une idée... a commencé Norah. John nous a apporté de nouveaux livres à toutes les semaines pour nous garder éduquées. On va utiliser ça pour sortir.

- Je comprends pas... Comment notre éducation pourrait-elle nous sortir d'ici? A demandé naïvement Lauren.

- Mais non, on ne va pas se servir de notre éducation! Commence à s'emporter Norah. On va utiliser les livres eux mêmes! On va prendre une des pages et on va la mettre dans le trou où doit entrer le verrou de la porte. Comme ça, quand John va fermer celle-ci, elle ne se barrera pas complètement et nous pourrons sortir. Ou on pourrait déchirer un morceau d'une couverture d'un des livres et on le met entre la porte et son chambranle pour ne pas qu'elle se ferme complètement.

∆ Fin du flashback ∆

Lauren et Norah se sont approchées de John et ont tenté du mieux qu'elles pouvaient de le distraire. De le faire baisser sa garde. Ça fonctionnait plus ou moins, alors je me suis levée à mon tour et lui ai fait un câlin. Je savais que puisque cela faisait longtemps que j'étais ici, il me faisait plus confiance qu'aux deux autres filles. Et j'avais raison! John a commencé à sourire et est devenu calme. J'ai donc profité de l'occasion pour lui demander une faveur:

- John? Est-ce que tu pourrais nous détacher la cheville? Pour qu'on puisse bien célébrer mes dix ans avec toi! Dis-je avec un sourire.

J'ai vu l'hésitation traverser son regard, mais il finit par dire:

- Pourquoi pas!? Après dix ans sans vraiment tenter de vous échapper une seule fois, je peux bien vous accorder cette faveur.

Il a donc détaché nos chevilles.

Comme nous n'étions pas sûres qu'il allait accepter de nous détacher, nous avions choisi que c'était moi qui devais placer le bout de papier, puisque j'étais la plus près de la porte.

John est resté encore un moment dans la pièce avec nous. Le reste du temps, je m'étais assise près du mur à côté de la porte pour être prête lorsqu'il allait sortir. Il ne fallait pas que je rate ma chance! On en avait qu'une seule! Si je ratais, nous devrions attendre au lendemain pour retenter notre chance.

John dit finalement qu'il va se doucher et nous laisse le privilège de rester détachées pour cette nuit. Alors, je prends discrètement le papier en main et me prépare à me jeter sur la porte. Je fais mine d'être fatiguée pour m'étendre sur le sol pour que ma main soit déjà au bord de la porte. John déverrouille celle-ci et sort.

Juste avant que la porte se referme, je réussis à glisser le papier dans le coin. On écoute ensuite les pas de John s'éloigner...

Nous attendons impatiemment d'entendre le son de l'eau qui coule pour sortir. De cette manière, nous aurons moins de chances de nous faire prendre. Lorsque celle-ci commence enfin à couler, nous attendons quelques minutes que John soit sous la douche. Nous allons devoir faire vite!

Nous sommes finalement sorties en courant de la pièce et nous sommes dirigées vers ce qui semblait être le devant de la maison. Dans ma course, j'ai accroché un meuble et quelque chose est tombé par terre. J'étais terrifiée! J'ai cru avoir fait foirrer notre plan d'évasion, mais il s'est avéré que John n'avait rien entendu.

Nous avons convenu que je cherchais la sortie, alors que les autres faisaient le guet. J'ai ouvert la première porte: il y avait un lit recouvert d'une couverture de laine verte olive et quelques meubles en bois acajou. Ce n'était pas ce que je cherchais. J'ai ouvert la deuxième porte: c'était une petite chambre où presque tout était bleu. Même la porte! Ce n'étais toujours pas ce que je cherchais. J'ai donc continué à regarder. Je faisais le plus vite possible, mais j'avais l'impression que ce n'était jamais assez rapide. J'ai ouvert la troisième porte: c'était une chambre dont les murs étaient entièrement recouverts de tapisserie fleurie à motifs très intenses. Des vêtements étaient éparpillés un peu partout. J'en ai donc déduit que c'était la chambre de John. Je commençais à perdre patience... N'y avait il pas d'entrée à cette maison?! J'ai ouvert la quatrième porte: c'était la bonne! La pièce contenait plusieurs crochets sur lesquels étaient accrochés des manteaux et autres vêtements de toutes sortes de couleur.

Elle était là. Au fond avec sa jolie poignée métallique. Ce que nous avons espéré voir pendant dix ans... La porte d'entrée.

S'évader *Non complétée*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant