1. La rentrée

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Le deux septembre 2013, le jour de la rentrée des classes. Comme toutes les années, je vais à l'école à pieds, toute seule. Aussi seule qu'une bouteille d'alcool à une réunion des Alcooliques Anonymes. Le trajet dure plus ou moins un quart d'heure mais aujourd'hui, comme je l'ai pas dix kilos en plus à porter, il dure entre cinq et dix minutes. J'ai hâte de retrouver Siwar et Monica ! Elles m'ont énormément manquées ! Pendant les vacances, j'ai pu garder contact avec Siwar (par mail) mais Monica, je n'ai aucune nouvelle...

Je me demande bien quels profs je vais avoir cette année. Certaines règles ont été ajoutées au réglement, malheureusement. Par exemple, le temps de midi a été rétréci de vingt minutes. Mais du coup, on rentre vingt minutes plus tôt. Sinon, de midi à midi cinquante, les première, deuxième et troisième année auront leur temps de midi et de midi cinquante à treize heures quarante, ce seront les quatrième, cinquième et les rhétos. L'année passée, comme toute l'école avait son temps de midi au même moment, les éducateurs mettaient de la musique (on a des grands baffles dans la salle principale pour quand on organise des spectacles) et Siwar et moi, on connaissait toutes les musiques. Monica aussi quelques unes mais elle, elle est plutôt dans le Justin Bieber. Perso, j'aime bien certaines de ses chansons, sa voix est belle mais le chanteur en lui-même ne m'interpelle pas plus que ça.

Sur le chemin de l'école, je suis habituée à voir les mêmes personnes dans le même ordre : le mec un peu boutonneux mais quand-même beau qui me regarde tout le temps; la fille avec sa grande mèche et qui écoute de la musique dans son gros casque; la fille métisse avec son sac à dos et son frère; la fille toute en noir, qui se la pète à mort; la blonde avec des mèches roses bonbons qui met tout le temps des minis-jupes même en hiver et la marocaine un peu rondouillette qui s'habille aussi en noir tout le temps. Sinon il y a aussi les femmes qui attendent que le car passe chercher leurs enfants.

Il est huit heures onze, il fait bon dehors. Je n'ai mis qu'un t-shirt, un gilet léger et un legging noir. Le soleil ne tape pas non plus énormément mais assez que pour se sentir à l'aise. J'ai très envie de fermer les yeux pour en profiter encore plus mais j'arrive bientôt à la grille verte de l'école. Je sais très bien ce qui va se passer : l'éducatrice des troisièmes va me dire gentiment "Bonjour Lydia", je vais déposer mes affaires (sac à dos avec un bic et des feuilles de bloc) sur l'apuis de fenêtre et dès que je vais voir Siwar et Monica, je vais leur courir dans les bras.

Mais au coin de la rue, un petit imprévu vient d'apparaître. Un garçon grand, avec une veste en cuir noire et un sac à dos noir avance rapidement. Il a un capuchon sur la tête et je ne le vois pas. le soleil a beau être là, j'ai l'impression que son visage est dans l'ombre totale. Ce garçon m'intrigue... Je ne l'avais jamais vu auparavent. Peut-être a-t-il changé d'école ? Mais quelle personne censée mettrait un capuchon alors que le soleil est là ? Et qui s'habillerait en noir de la tête aux pieds ? Tout le monde sait que le noir absorbe la chaleur... Je le regarde jusqu'à ce qu'il relève la tête. Il faut bien qu'il regarde où il va. Ça y est ! Il m'a regardé ! Il est trop beau, c'est exagéré ! Il a des yeux presque gris, ils sont plus que magnifiques. Je l'ai regardé jusqu'à ce qu'il passe à côté de moi et qu'il soit derrière.

Cette rentrée commence bien !

Je rentre par la grille verte de l'école.

-Bonjour Lydia, tu as passé de bonnes vacances ? me demanda l'éducatrice.

-Merveilleuses et vous ?

Mais elle ne me répondit pas. Elle avait commencé à discuter avec un autre éducateur. Voilà comment se ramasser un vent phénoménal.

Je sent plusieurs regards se poser sur moi. Surtout des filles, je le sens. J'ai l'impression que quoi je fasse, je passe pour une imbécile aux yeux de ces filles. Mais je m'en fous, je suis bien dans ma peau et je le serai toujours tant que je ne deviens pas aussi superficielle qu'elles. Ce sont le genre de filles qui se maquille tous les jours, qui achètent une centaine d'habits sur une semaine et qui se tapent tous les mecs qu'elles veulent. Bref, des chiennes.

Sur les temps de midi, avec Siwar et Monica, on s'amuse à regarder les nouvelles chaussures d'une, les mèches de couleur que s'est fait une autre et à les critiquer. Je sais que ce n'est pas poli mais après tout, elles nous font la même chose...

-Lilyyyyyyyy ! entendis-je derrière moi.

-Sissiiiiiiiiii ! criai-je à mon tour en voyant Siwar qui courait vers moi. Momoooo ! Vous m'avez trop manqué les filles !

-Toi aussi tu nous a manqué, Lily ! T'as fait quoi toi ? interrogea Monica.

-Je suis partie aux États-Unis chez la tante de ma mère pendant trois semaines puis je suis partie au camp de vacances.

-Et t'as vu Michael ? ajouta-t-elle.

-Ouais mais il m'a quitté le premier jour où on s'est revus.

-Oh le salaud !

-Ouais, affirmai-je.

On commence à marcher ensemble dans les couloirs de l'école en racontant chacune à notre tour nos vacances. Monica était partie en Russie (son pays natal) et Siwar en Tunisie (aussi son pays natal).

Huit heures vingt-cinq. La cloche sonne.

Siwar et Monica montent en classe à deux et moi, je me rend dans mon rang de 2F.

Le directeur se place devant tous les rangs de deuxième année et nous prévient qu'il faut qu'on se rende dans la grande salle. Des chaises ont été installées et un micro a été placé sur la scène. Donc, on se rend tous dans la grande salle et le directeur nous demande de nous asseoir. Après que tout le monde soit assit et que le silence régnait, le directeur comença :

-Bonjour à tous et à toutes, je vous remercie d'avoir choisi cette école pour cette année à venir...

Pour moi, la suite n'était que Bla... Bla... Bla... Jusqu'à ce que le dirlo annonce les classes. Je savais que j'allais être dans la même classe que l'année passée mais je voulais savoir avec quel titulaire.

-En 2A : Artemis Julien, Bert David,...

Je remis mon cerveau en pause. Étant donné que j'étais dans la dernière classe, je pouvais encore attendre !

-... Trevor Baptiste. Voilà les 2E. Vous serez avec Madame Harris cette année.

QUOI ? Le seul titulaire qu'il reste c'est... le même que l'année passée ?! Boh. Il est encore sympa mais j'aurai voulu "essayer" autre chose. Là, je me retrouve dans la même classe que l'année passée, exactement la même ! J'essaierai de m'y faire...

Nous suivons notre titulaire, Monsieur Cooper et montons le premier étage. Le prof nous invite à entrer dans notre nouvelle classe. On a toujours les classes pourries ! L'année passée, on était dans une classe toute petite, qui puait, où il y avait pas beaucoup de lumières et cette année, on se retrouve dans une classe où le tableau est même pas éclairé et il reste trois mètres derrière où il y a rien, juste les poubelles et deux bancs abandonnés. Et c'est tout aussi mal élcairé. Woo-hoo...

Le prof nous donne nos horaires pour l'année et nos nouveaux journaux de classe. Comme ils nous connait déjà, on n'a pas besoin de se présenter et tout le tralala habituel et donc on peut rentrer plus tôt chez nous. Je regarde ma montre et celle-ci indique dix heures cinq. Ça fait deux heures pendant lesquelles on a rien foutu... J'aime pas les gens de ma classe, j'aime pas notre local, j'aime pas mon horaire mais j'aime le garçon mystérieux au yeux gris...

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Voilà mes débuts si quelque chose ne va pas, vous gêne pendant la lecture, prévenez-moi que j'arrange ça le plus vite possible.

Merci :)

The unknownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant