-Chapitre 8/De Terrifiants Pouvoirs-

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     Je sentai un doux parfum chatouiller mes narines. Un parfum floral. Alléchant. Je souris pour signifier mon bonheur. J'étirai doucement mes bras en grognant. J'entendai des voix, qui semblaient... rire.  

J'ouvris un œil puis l'autre, contemplant mon environnement. J'étais dans les bras d'un... homme. À mon souvenir, avant que je ne m'endorme, c'était Ëphrézias qui me portait tranquillement telle une princesse. 

Je relevai la tête, pour observer l'homme qui me portait à travers la Forêt Florale. Son unique œil Améthyste me fixait, le sourcil relevé en signe d'amusement. Ses cheveux noirs Éden s'agitaient dans le vent. Soudainement, je m'agrippai à lui comme pour me rassurer. Emmitouflée dans sa douce écharpe, j'écoutai à peine les voix qui se parlaient. C'est alors qu'une main vint effleurer ma pommette et me fis frémir. 

Quelque peu rassurée, je me délogeai de l'écharpe pour croiser le regard bienveillant d'un homme à la chevelure argentée. Avec son imposant gabarit, je n'aurais jamais cru qu'il pouvait être aussi doux dans ses mouvements. 

   - Bien dormit ? me questionna Valkyon en souriant.

J'hochai la tête en resserrant davantage mon étreinte sur Nevra. Ce dernier fut ravi de mon rapprochement car il lança un sourire canaille à mon Chef de Garde. 

   - Que s'est-il passé ? demandai-je d'une petite voix encore endormie. 

   - Valky' et moi t'avons trouvée endormie sur un lit de plantes non loin de l'orée de la Forêt Florale. Je ne sais pas pourquoi tu t'es enfuie de la Garde pour séjourner là bas, mais ce qui est sûr, c'est que Miiko risque de te tuer, ricana Nevra.

   - Elle croit que tu es allée rejoindre un ennemi, annonça Valkyon, en tranchant les feuilles et plantes qui se dressaient devant Nevra et moi.

     Les deux s'arrêtèrent alors net. Ils m'observèrent d'un drôle d'air, tout à coup.

   - Pourquoi t'es-tu enfuie, hier ? me questionna finalement Nevra en me dévisageant.

   - Je... Je devais digérer toutes ces informations... Et je pensais que la Forêt Florale serait le meilleur endroit pour réfléchir. 

Le Chef de la Garde de l'Ombre fronça son sourcil avant d'approcher son visage du mien. Il élargit un sourire narquois sur ses lèvres en plissant les yeux.

   - Toujours aussi crédible, ma parole, me souffla-t-il en murmurant presque. 

Voyant notre "rapprochement", Valkyon éloigna la tête de Nevra de la mienne avec l'une de ses mains. Surpris, Nevra recula en grondant avant de se prendre une racine entre les pieds et de tomber à la renverse, moi y comprit. 

Allongé au sol, il me dévisagea, amusé. Dans la chute, j'avais écarté les jambes pour trouver un point d'appuis, en vain. Ce qui fit que je me retrouvais donc à califourchon sur son torse. 

   - Ne profite pas de la situation, me sussurra-t-il, d'une voix mielleuse. 

Aussitôt, je me relevais, les joues en feu. Nevra n'eut pas besoin de mon aide pour se remettre sur pieds. Il fit alors un pas vers Valkyon, menaçant.

   - Quelle mouche t'a piqué, idiot ? gronda-t-il en dépoussiérant son kimono de chastes gestes. 

   - Désolé, je ne voulais pas... s'excusa Valkyon.

Il croisa mon regard, ce qui le fit rougir - certainement de honte. Il détourna bien vite ses yeux pour regarder les branches en travers du chemin, celles qu'il allait bien vite devoir trancher de sa machette. 

À l'Ombre des BlackdogsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant