Ismaël

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Les jours qui suivirent furent comme d'habitude. Je connaissais mieux Malicka mais l'histoire avait été ré-enterrée. Il ne servait à rien de le remettre sur le tapis. Surtout que maintenant elle était plus heureuse. Je l'entendais souvent rire au téléphone. Il lui arrivait de sourire à un message reçu ou de sortir plus coquette que d'habitude. Qu'elle voulait l'avouer ou non, Malicka avait indubitablement attrapé la maladie d'amour de Michel Sardou. Elle ne m'en parlait que lorsque je l'y poussais. Elle n'avait pas envie de s'emballer et de faire les mêmes erreurs qu'avec Hermann. C'était l'inconvénient quand on avait une expérience sexuelle avant le mariage. Nos blessures et histoires passées entachaient celle à construire. Mali ne voulait pas parler d'Ismaël parce que c'était également avouer qu'il était suffisamment important pour meubler nos conversations. Mais elle finit par se l'avouer : elle l'aimait bien. C'est seulement lorsqu'elle arrêta de se mentir à elle-même que je pus enfin rencontrer le fameux Ismaël.

C'était un soir de Février. Malicka rentrait toute joyeuse.

- Prépare-toi. On sort, me dit-t-elle avant de fouiller dans le placard à la recherche d'une tenue sexy mais en adéquation avec sa rigueur religieuse, c'est-à-dire aucune tenue.

Elle finit par opter pour un pantalon jean et un chemisier à manches longues.

Quand nous fûmes enfin prêtes, elle appela Ismaël pour qu'il vienne nous récupérer. Après qu'elle ait reçu un message, elle me fit signe qu'il était là et que je devais presser le pas. En bas de l'immeuble, un grand et imposant jeune homme, adossé à une X5 nous sourit. Malicka déposa un léger baiser sur sa joue, fit les présentations avant de prendre la place avant au côté d'Ismaël.

Oh si je savais que je tiendrais la chandelle à cette sortie, je serai restée tranquillement en chambre devant ma télé. Ils étaient complices au point qu'ils parlaient en code. C'était exaspérant et gênant pour une célibataire endurcie comme moi. A un moment, en plein milieu du dîner, je leur rappelai que j'étais là. Ils présentèrent leurs excuses et c'est seulement là que je pus jouer correctement mon rôle d'affairée. J'appris qu'en bon enfant du Nord, il était propriétaire de plusieurs fonds de commerce mais qu'il continuait l'école parce qu'il aimait ça et qu'un diplôme crédibilise dans un certain milieu. J'appris également qu'il était fervent croyant, moins que Malicka mais c'était déjà un bon début. Mais aussi, je pus confirmer par moi-même que sa compagnie était des plus exquises.

A la fin de cette soirée, je pus compter parmi mes amis une nouvelle personne, Ismaël Cissé. Nous sommes rapidement devenus proches. Nous causions par message, appel et nous nous voyions des fois. Il était peut-être croyant mais ça ne l'empêchait pas de se livrer à des occupations haram. Sous son masque de gentil et pieux musulman, se cachait un mauvais garçon. J'adorais cette partie de lui. Je pouvais parler de tout et de rien avec lui sans filtres. Il ne me jugerait jamais. Nous parlions de nos amours. Il me racontait souvent de ses exploits sexuels et de ses conquêtes. Souvent, lors d'une de nos sorties, il nous arrivait de rencontrer une de ces filles avec qui il avait couché. Elles paraissaient toujours excitées. Je devins curieuse. Comment faisait-il ? Il devait être un Dieu au lit. Mais c'était mon ami et l'amoureux de Malicka. Hors de question de laisser le sexe se mettre entre nous trois.

Sans crier gare, Malicka considérant qu'elle s'attachait beaucoup trop à Ismaël prit ses distances. Ismaël, qui avait avoué à Mali qu'il aimait, regrettait parce qu'il l'avait fait fuir. A mon niveau, j'essayais de les rassurer et de les pousser dans les bras de l'un et de l'autre comme le mandrill dans le Roi Lion 3. Ils étaient tous les deux très importants pour moi et ça me faisait de la peine de les voir si mal. 

Le varanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant