J'ai beaucoup hésité à écrire ça ici, mais il faut que tout cela sorte, il faut que j'en parle, que je le mette sur une feuille blanche, je continue de croire innocemment qu'après cela, ça ira peut-être un peu mieux. [j'ai pas mis la chanson pour rien, c'est celle qui correspond le mieux à mes états d'esprits, sentez-vous libre de l'écouter ou non.]
La dépendance affective, c'est quand même un truc. Ça s'associe à mon hypersensibilité, bien sûr, c'est peut-être même de là que cela vient. Jusqu'à là, je n'ai été dépendante que de deux personnes : une personne que j'appellerai E, et qui était le sujet de " To You" publié il y a deux mois, et ma copine actuelle. Les gens autour de moi ont toujours trouvé ça normal que je sois dépendante. Oui, peut-être, mais pas de la façon dont vous le pensez. J'en suis à un point où j'ai de la peine pour les concernés : je suis vraiment triste d'avoir mis le grappin sur eux, comme si c'était une condamnation, que je les emmènerais avec moi dans ma souffrance. Mais la dépendance affective, c'est pas comme un paquet de cigarettes : on est pas prévenus, il n'y a pas écrit "Être dépendant tue" pour qu'on réfléchisse deux fois au truc. Un jour, on se rend compte qu'on est dans la spirale, dans le cercle vicieux. Et on n'en ressort PAS.
En fait, ce qui fait le plus de mal, c'est voir que la personne dont on est dépendant ne ressent pas la même chose. Encore avec E j'ai des doutes, il était peut-être dépendant de moi, mais actuellement...actuellement la personne dont je suis dépendante n'est pas pareille et a eu le courage de me le dire, et ça fait mal. Moi, je me suis levée tous les jours à 7h cette semaine pour lui parler alors que je n'avais pas cours, seulement pour lui parler quelques minutes, hier soir je suis pas allée me coucher avant 23h30 alors que j'avais 4h d'examen aujourd'hui rien que pour l'attendre et parler une dernière fois un peu avec elle.J'ai besoin de lui parler tout le temps. Dès que j'ai trente secondes d'intercours, c'est à elle que je les dédie. Elle non, c'est pas la même chose, elle a pas besoin de me parler tout le temps. Je sais que c'est stupide, mais ce mal-être m'a fait croire que je n'étais qu'un second plan. Je reproche rien. Vraiment, je ne suis pas ce genre de gens à juger si facilement.
Devinez ce qui va avec ? La jalousie. Pour rien, pour tout, c'est ce fameux sentiment qui m'a poussée à me mettre à genoux devant la vie, à vouloir tout laisser tomber, à plusieurs reprises. Ah la jalousie, mon entourage en a entendu parler. Apparemment, j'ai été épargné trop longtemps de cette émotion destructrice. Hier soir j'ai appris que la personne dont je suis dépendante avait dansé un slow avec une fille random de son collège. Vous, vous voyez pas le problème, de toute façon elle ne choisissait pas sa cavalière : moi, j'ai passé vint minutes à sangloter dans mon lit. C'est stupide, parce que je ne peux pas être la seule et l'unique, et je ne sais pas comment j'ai fait pour employer ces mots...Ca n'existe pas. Oui j'exagère tout, je sais, je le sais parfaitement. J'y peux juste rien.
"Être numéro un n'existe pas."
Peut-être que je suis bête. Moi, ça me plaisait, j'adorais ça, les vocaux jusqu'à minuit, une heure, deux heures du matin. La personne qui vivait la nuit avec moi, faisant passer moi avant son sommeil, on rigolait bien quand même, on rigolait parce qu'on était fatigués, on riait de conneries. Ces soirs-là, c'était ceux que j'appréciais le plus. Ils me manquent. Pas avec la personne évoquée, mais juste être avec quelqu'un comme ça capable de s'éclater avec moi jusqu'à ce qu'on perde la notion de "dormir." Ca me manque tellement...C'est stupide, mais je crois que c'était des choses que j'appréciais trop, et que je ne pensais pas que je perdrais. Pourtant aujourd'hui je me retrouve seule à partir de 21h30, généralement tous mes autres humains favoris sont déconnectés, alors je suis seule. Seule. Parce qu'on pense pas pareil. Ça va, je comprends. C'est normal de tenir à sa santé. Je reproche rien, vraiment ! Je suis une égoïste, vous ne m'apprenez rien.
"Être dépendant tue."
Très honnêtement, je me déçois. Pendant les cinq premiers mois, j'ai été parfaitement capable de raisonner ces pulsions, de compter un peu à mes propres yeux, de garder de la distance entre nous, de manière raisonnable et saine. Et me voilà aujourd'hui, avec des anger issues à cause d'un évènement mais aussi de cette déception de moi-même, avec cette dépendance affective qui est revenue.
Je suis désolée, je suis vraiment désolée de vous avoir condamnés. Si j'avais su, si seulement j'avais eu conscience de tout ça, du mal que cela me ferait, honnêtement je ne vous aurais pas embarqué dans tout ce tissu de problèmes. La dépendance affective, ça part pas en un coup magique, l'amie de ma mère se bat encore, après plus de 50 ans de combat. Autant vous dire que je ne suis pas sortie de l'auberge.
Et ouais, certaines choses n'ont pas de fin.