Camille Dupont

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Bonjour tout le monde !! (Je savais pas comment commencer). Pour faire bref, je m'appelle Camille Dupont, j'ai 18 ans. Et si vous voulez vraiment tout savoir, je suis en couple avec Ashton Isaaks, je crois que vous avez déjà entendu parler de lui. Bref, comme je l'ai dit, j'ai 18 ans (j'ai le droit de vote !!!) et je suis en terminale ES dans un lycée pourri. Je n'aime pas l'éco, ni les maths (allez savoir pourquoi je suis en terminale ES). À vrai dire, je n'aime pas grand-chose dans la vie (sauf Ashton hein). Ah, et j'allais oublier ! Je suis chronomentrophobe. Vous ne savez pas ce que c'est ? Tant mieux ! Je vais vous expliquer.

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D'abord, je dois vous prévenir que ma plus grande peur va sûrement vous faire rire, mais, s'il vous plaît, un peu de pitié pour moi ! Les autres avant moi ont dû vous dire que ce n'est vraiment pas drôle de souffrir d'une phobie... j'espère que vous comprendrez !

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《-Camille -》

Ce fut la voix brutale de mon professeur d'histoire qui me réveilla en sursaut. J'entendis aussitôt mes camarades s'esclaffer. Manon, assise à côté de moi, me donne un coup de coude qui achève de me réveiller.

《-Un petit tour chez la proviseur ne vous fera pas de mal !》

De nouveaux rires retentirent. Vraiment, aucune compassion ceux-là ! Je m'apprêtai à répliquer, mais je ne trouvai rien à dire. Manon me souffla, moqueuse :

《-Tu lui diras bonjour de ma part.》

Je lui lançai un regard noir, tout en passant la bretelle de mon sac sur mon épaule. Je traversai la pièce, sous les regards de mes camarades et sortis, sans demander mon reste.

M'endormir en cours était, malheureusement, une de mes habitudes les plus fréquentes étant donné que j'avais des troubles du sommeil. Croyez moi, cela ne me plaisait absolument pas, mais il fallait bien que je rattrape mes heures sans sommeil !

Le couloir était vide de vie et très calme pour une fois. Les bruits de mes pas résonnaient donc, et, sans trop savoir pourquoi cela me détendit. Le calme avant la tempête et c'était peu de le dire.

Le bureau du proviseur se situait (comme par hasard) à l'autre bout du lycée. Pour l'atteindre, il fallait passer quatre couloirs, descendre six escaliers, franchir une dizaine de portes, gravir une échelle, traverser un fleuve, escalader un mur, franchir cinq obstacles, courir un marathon... bon, ok, je m'égare un peu là !

Bref, quelques minutes plus tard, je me trouvai devant la porte de Mme Faustine, proviseure à l'âge indéterminé et à la réputation de monstre. J'avais l'habitude de me rendre chez elle, si bien que je ne la craignais plus (enfin un peu quand même...).

Je toquai, avec nonchalance.

《-Entrez !》

Sa voix sèche retentit de derrière la porte et je sentis mon cœur se serrer (pas à cause de la porte, hein !). Cependant, je pressai quand même la poignée, feignant d'être calme.

La proviseure était plongée dans une sorte de dossier contenant plusieurs dizaines de feuilles de toutes les couleurs. Cela semblait être passionnant, car elle ne releva même pas la tête lorsque j'entrai. Ses lunettes déposées juste au bout de son nez lui donnait un air sévère et concentrée, si bien que je n'osai pas intervenir. Au lieu de quoi, je fis mine de m'intéresser à l'endroit dans lequel j'étais. Je devais dire que j'avais l'habitude de cet endroit, mais je ne me lasserai jamais d'observer cette bibliothèque emplie de livres, pleine à craquer, ployant sous le poids des ouvrages de toutes époques. Mais, aujourd'hui, quelque chose avait changé.

Il n'y avait pas que cette bibliothèque. Quelque chose venait briser cette atmosphère pourtant si familière. Je reculai de quelques pas, sous le choc. Toujours plongée dans son foutu dossier, Mme Faustine ne sembla pas remarquer mon malaise soudain.

Je continuai à reculer, ne parvenant pas détacher mes yeux de... ça. Sous le coup de la peur, je sentis ma respiration s'accélérer irraisonnablement. Mon cœur rata plusieurs battements.

Soudain, je me pris les pieds dans une chaise et je manquai de m'étaler sur le sol. En tentant de me rattraper, je glissai sur le tapis que la proviseure s'entêtait à déposer devant l'entrée de sa pièce. À nouveau, je tentai un rattrapage-minute. Ma main agrippa le seul objet posé sur le meuble le plus près. Et, forcément, il fallait que cet objet soit... un vase... Bordel !

Le vase explosa sur le sol, se brisant en mille morceaux. Cette fois, le bruit sembla intéresser Mme Faustine. Elle releva vivement la tête et fut presque surprise de me voir ici, comme si elle ne se souvenait plus qu'elle m'avait demandé d'entrer, quelques minutes plus tôt.

Les nerfs chauffés à vif, je bredouillai une vague excuse avant de sortir de la pièce, sans prendre temps de m'expliquer.

Enfin dehors, je me laissai glisser contre mur, laissant retomber un peu toutes ses émotions. Je venais d'avoir la peur de la vie.

La peur de ma vie...

...pour une horloge...

Et ouais.... Une horloge...

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Je m'appelle Camille Dupont et je suis chronomentrophobe, j'ai peur des horloges.

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By LetTheMagicHappen

PhobophobieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant