La gardienne Céleste - Tome 1: Eveil

Un trajet en bus noëlien

Je suis au milieu d'une immense forêt. Les feuilles des arbres jonchent le sol. J'entends leurs crissements sous chacun de mes pas. Une douce odeur de rosée se répand dans l'air. La bise qui me chatouille les narines est agréable. Cette rosée et cette bise me rappellent le matin, pourtant l'obscurité me fait penser à une nuit sombre. Je me sens déboussolée, sans point de repères. Cependant, je sens une chaleur émanant de mon corps et une lumière m'enveloppant toute entière. Je serre mon médaillon contre mon cœur. Soudain, j'entends un bruit strident et continu.

-Encore ce rêve, me murmuré-je en éteignant mon réveil. Je dois vraiment penser à l'évoquer à Lili quand elle ré-apparaîtra.

Nous avions passées la journée de la veille à discuter avec Lili, tout en jouant aux jeux vidéos. Je lui ai enfin demandé pourquoi elle m'accompagnait dans mon rôle de gardienne. Elle m'a alors répondu qu'elle l'ignorait. Son maître lui a ordonné de me guider. Ce rôle est un des plus grands honneurs pouvant être fait aux séraphins. Elle se sent glorifier et veut à tout prix se montrer digne de cette tâche. Elle espère aussi être promue au titre de grand séraphin et de pouvoir maîtriser un élément. Nous avons alors discuté des séraphins élémentaires. Lili n'en connaît que très peu. Ils ont tous des personnalités très différentes de ce que j'ai pu comprendre. Je sais que je vais devoir faire équipe avec certains d'entre eux et je suis impatiente. La discussion avec Lili m'a d'autant plus motivée. J'ai envie de remplir mon rôle du mieux que je peux et de rendre le maître des séraphins fier de Lili. Je veux qu'elle ait sa promotion. Une Lili aux supers pouvoirs, je suis impatiente de voir ce que ça donnerait.

Je me dépêche de m'apprêter, prendre mon petit déjeuner et de saluer mon oncle et ma tante. Je monte dans le bus et m'assois sur un siège à côté de la fenêtre. Je touche mes deux petites barrettes avec des nœuds blancs offertes par Oliver et laisse vagabonder mes pensées. Je reviens à la réalité quand je sens le bus s'arrêter. Je regarde par la fenêtre et observe Oliver en train de gravir les marches. Il a opté pour un polo blanc à col et un jean. Je craque totalement. Je le retrouve déambulant dans le bus à la recherche d'une place, jusqu'à ce que ses yeux se posent sur moi. Il sourit. Je rembobine  : ses yeux se posent sur moi et il sourit. J'hallucine ou bien  ?

-La place est libre  ? Me demande Oliver avec un large sourire laissant apparaître sa rangée de dents blanches parfaitement alignées.

-Bien sûr... Bredouillé-je.

-Je vois que tu portes mon cadeau, lance Oliver en s'asseyant.

-Oui. Répondé-je gênée. D'ailleurs, comment as-tu fait pour trouver un cadeau totalement dans mes goûts  ?

Oliver détourne la tête et sort son portable. Est-ce de la gêne que j'ai devinée dans son regard  ?

-Il ne faut pas être devin pour voir que tu adores les accessoires avec des nœuds. Rigole maladroitement Oliver. Après, pour tout t'avouer, j'ai arpenté pendant un long moment les rues du centre-ville avant de trouver une boutique qui pourrait faire mon bonheur. Je ne pouvais pas me pointer à ton anniversaire sans un présent digne de ce nom.

Est-ce que par hasard, Oliver aurait cherché mon cadeau toute la journée du samedi  ? Et qu'il m'aurait envoyé le message dès qu'il avait dégoté les barrettes? C'est peut-être aussi pour cette raison qu'il n'était pas sûr de venir  : il voulait être certain d'avoir le cadeau entre les mains avant de s'engager. Non, je pars bien loin. Je dois arrêter de me faire de telles idées...

-Je change de sujet, mais Antho m'a appelé hier pour me parler de la réception de Noël organisée par l'équipe de foot du lycée au nord de la ville. Il en a sûrement déjà discuté avec Nelly.

-Ah oui, le bal de Noël. J'en ai vaguement entendu parler... Je n'y suis pas allée l'année dernière. Et toi  ?

Je lui pose la question, mais bien entendu, je connais la réponse. Il n'y était pas. Je remercie Maligo et son groupe «  100% potins  ».

-Non, j'ai loupé d'ailleurs deux jours d'école pour passer les fêtes de fin d'année en Allemagne avec mes parents et profiter un peu des marchés de Noël germaniques.

-Les marchés de Noël en Allemagne... Répété-je d'un ton rêveur. Ils doivent être fabuleux  !

-Yep  ! Leurs marchés sont gigantesques et très achalandés. Leurs petits accessoires te plairaient, j'en suis sûr. Et chacun décore son habitation comme un véritable maître. On retrouve des étoiles lumineuses à toutes les fenêtres. Sans oublier la neige qui tombe à gros flocons quasiment chaque année. On est totalement absorbé dans l'ambiance des fêtes de fin d'année. J'espère que tu pourras visiter ce pays à cette période. Finit Oliver en observant mon air pensif.

-Oui...

Oliver l'ignore, mais je suis totalement en train de me projeter  : lui et moi, main dans la main, en train d'errer entre les stands d'un marché de Noël. J'imagine des petites échoppes vendant diverses décorations, je sens même l'odeur du chocolat chaud qui embaume l'air ambiant, associé aux vapeurs du vin chaud, je perçois également la fraîcheur des flocons qui se posent sur mon visage... Mon imagination est vive et sans limite.

-Sinon, pour en revenir au bal de Noël du lycée nord, tu comptes y aller  ? Me demande Oliver.

J'essaye de revenir tant bien que mal à l'instant présent  :

-Euh... Oui, non, j'en sais rien. Bredouillé-je. Je n'y ai pas encore réfléchi. Et toi  ?

-Certainement. Antho veut vraiment que toute l'équipe soit représentée. Il veut même choisir nos cavalières à ce que j'ai compris. Rigole Oliver.

-Un cavalier... Chuchoté-je.

-Tu penses à quelqu'un en particulier  ? Me questionne Oliver.

Mes joues passent instantanément du rose au rouge vif.

-Euh... Non... peut-être... Bredouillé-je.

-Ah  ! On est arrivé Céleste  !

Je tourne rapidement ma tête vers la droite et observe notre lycée à travers la fenêtre. Nous devons toujours nous quitter au moment le plus intéressant. Erreur de timing permanente  ! Je bous intérieurement. J'aurai vraiment souhaité finir cette conversation. Je meurs d'envie de savoir si Oliver pense inviter quelqu'un en particulier pour cette soirée. Bien entendu, je caresse l'infime espoir que je fais partie de sa liste de cavalières. Bon, stop les fantasmes, je dois me dépêcher de descendre de ce bus sinon je vais finir par être en retard.

Note de l'auteur: Un petit moment de calme et de romantisme avec Oliver <3 (avant de retrouver le fougueux et imprévisible Anthony) xD