Réveil fébrile

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— Depuis combien de temps couve-t-elle cette fièvre ?

— Elle a sûrement attrapé froid lors de son escapade, ne t'en fais pas Jeanne.

J'entends des voix au loin. Des voix que je connais, mais que j'ai dû mal à distinguer.

— On va devoir aller à la pharmacie de garde. Martin, tu m'accompagnes, j'ai peur d'oublier certains médicaments.

C'est ma tante qui semble paniquée et inquiète...

— Mais on ne va pas laisser Céleste toute seule voyons !

Je reconnais mon oncle qui commence à s'énerver, sûrement dû à l'inquiétude.

— Je peux veiller sur elle si vous le souhaitez.

Je discerne une troisième voix qui m'est familière mais que je n'arrive pas à reconnaître. Une voix jeune et masculine... Une voix rassurante et bienveillante... À qui peut bien appartenir cette voix ?

— Je vous remercie pour tout ce que vous faites pour notre nièce, gratifie ma tante.

— On ne va pas le laisser seul avec notre petite Céleste aussi mal en point ! s'emporte mon oncle.

— Martin ! On peut lui faire confiance et de toute façon tu n'as pas le choix ! Laisse tes soupçons à deux sous de côté et pense au bien de Céleste ! rétorque Jeanne avec véhémence.

Je discerne des bruits de pas derrière la porte ma chambre qui s'affolent. Mon oncle et ma tante doivent se hâter de se préparer. Ils évoquaient une pharmacie de garde... Est-ce pour moi ? Suis-je malade ? Et qui est cette personne qui va veiller sur moi ? J'entends mon oncle et ma tante qui s'empresse de descendre les escaliers. Ils semblent dire une dernière chose au jeune homme qui reste ici avant de claquer la porte. Quelqu'un s'approche de ma chambre... La porte s'ouvre... Même si je vois trouble, je suis convaincue de ce que je vois.

— Lucas... murmrué-je dans un souffle.

— Tu es réveillé princesse ? me demande-t-il avec douceur avant de s'agenouiller à mon chevet. Tu nous as entendu ?

J'acquiesce.

— Tu vas devoir me supporter jusqu'à leur retour, fit-il dans un sourire coquin.

J'ouvre la bouche et tente de lui envoyer une réplique cinglante en pleine tête, mais aucun mot ne daigne sortir.

— Repose-toi, me commande gentiment Lucas en posant sa main sur mon front. Tu es brûlante. Je ne sais pas comment tu as pu revenir devant ta maison tenant droite sur tes jambes.... Je me demande même comment tu as pu réussir à me tenir tête avec cette fièvre, je devais vraiment t'agacer.

Je devine un sourire sur son visage angélique. Je me dois de répondre à ce démon.

— Tu n'as pas mieux à faire ? tenté-je d'articuler.

— Je te l'ai déjà dit, je n'ai pas mieux à faire qu'être près de toi, sourit-il. Je me doute que tu préfère mille fois que ton beau prince veille sur toi, mais ce soir tu seras sous la garde d'un des serviteurs de ton immense château ma princesse.

— Tu es irrécupérable, lâché-je dans un souffle en fermant les yeux.

Ma tête tourne comme dans un manège et mes oreilles sifflent comme si un train passait en continu devant ma fenêtre... Et j'ai une sensation de froid intense inexplicable, comme si je sortais d'une bac rempli de glace. La fatigue a raison de moi et je sens que je commence à m'endormir malgré toutes mes douleurs. La main de Lucas quitte mon front et se glisse dans ma couverture pour trouver la mienne. Son autre main me caresse tendrement les cheveux. Je ne l'imaginais pas aussi attentionné, surtout à mon égard. Serait-il inquiet ? Éprouverait-il un semblant d'intérêt vis-à-vis de moi ? Je sens que la fièvre me fait divaguer, je dois arrêter de penser à de telles choses. Je sens mes sens m'abandonner entre les mains rassurantes de mon agaçant voisin. Sa tendresse et sa bienveillance m'apaisent, mais je me dois bien de garder ces pensées pour moi et en aucun cas ne lui révéler, il s'en vanterait à coup sûr. Pourtant, je ne peux m'empêcher de lui lâcher un à peine audible « merci » avant de sombrer dans le sommeil. Je crois que Lucas chuchote quelque chose mais j'ai dû mal à comprendre ses paroles... Pourtant, il s'est rapproché de mon oreille et m'a murmuré très distinctement, comme s'il voulait absolument que je comprenne ses dires... Je n'ai pas tout compris, seuls deux mots ont réussi à se frayer un chemin jusqu'à mon cerveau endolori : « ma princesse », à moins que c'était « ma promesse »...

Note de l'auteur: Lucas veille sur notre Céleste et elle n'est clairement pas en état de répliquer quoi que ce soit 😅
En tout cas, il ne veut vraiment pas la laisser seule dans cet état😍
Cacherait-il quelque chose? 😳

La gardienne Céleste - Tome 1: EveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant