Un taxi pour trois

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Je suis rentrée de la soirée juste après avoir capturé l'essence du déchu. J'ai salué mes amis de loin et précisé à Oliver mon départ. Je ne pouvais plus rester dans cette ambiance festive après tout ce qu'il s'est passé à seulement quelques mètres de mes amis. Oliver a insisté pour rentrer avec moi, mais j'ai vivement refusé en lui conseillant de profiter de la fête. J'attends désormais seule, dans le froid, devant le portail. Je vois les lumières du taxi se distinguer dans la pénombre. J'ouvre la portière arrière dès qu'il arrive à ma hauteur.

— Céleste  !!!

Et mince, j'aurais dû me douter qu'Oliver n'allait pas me laisser partir ainsi.

— Oliver, ça va, vraiment je t'assure.

— Tu pars, je pars, répond Oliver avec un sourire. Je ne peux pas profiter de la soirée en sachant que tu n'es pas dans ton assiette.

Bon... Cela ne sert à rien de lutter contre ses beaux yeux bleus et son sourire ravageur. Je m'avoue vaincue.

— Très bien, rentrons ensemble, sourié-je.

Nous pénétrons dans l'habitacle et je m'apprête à refermer la porte quand...

— Couple princier  !!! Attendez votre serviteur  !!!

J'hallucine  ! Toujours là quand il ne faut pas celui-là. Je tente de claquer la portière en faisant mine de ne pas l'avoir entendu.

— C'était moins une, halète Lucas en arrêtant la porte qui était sur le point de se fermer.

— Tu es sûr de ne pas vouloir rester là-bas  ? demande Oliver avec un magnifique mais faux sourire.

— Le prince et la princesse quittent le bal, je me dois de les protéger jusqu'à leur château.

— Lucas, mais quand... débuté-je.

— Allez cocher, fouettez les chevaux, on rentre au château, lance Lucas au conducteur dans un éclat de rire.

Le propriétaire du taxi observe toute la scène depuis son rétroviseur intérieur sans un mot, mais il ne peut s'empêcher de rire aux dernières paroles de Lucas.

— Très bien les jeunes, filez-moi vos adresses.

Pendant que les garçons communiquent leurs adresses, je reste en retrait. Je n'ai pas envie de gérer les humeurs des autres. J'ai déjà assez à faire avec les séraphins. Et cet étrange séraphin qui est toujours derrière nous mais qui ne se manifeste pas. Qui est-il  ? Quel est son but  ? Est-il seul ou accompagné  ? D'une autre gardienne  ? Non, impossible, il n'y a qu'une seule gardienne par espace-temps. Mais alors... Argh, je n'y arrive pas. Je suis si fatiguée que je ne peux plus réfléchir à tout ça. Je laisse ma tête glisser sur l'épaule d'Oliver et commence à m'endormir. Je me sens si apaisée et tellement en sécurité à ses côtés. Je sais que je peux m'assoupir sans crainte.

— Céleste, chuchote Oliver d'une voix douce, je suis arrivé.

Je me réveille précipitamment. J'ai vraiment dormi  ? Combien de temps  ? Mince, moi qui voulais profiter un peu du temps passé avec lui.

— Déjà  ? lui demandé-je tristement.

— On se revoit très vite, me sourit-il. Rentre bien et encore bonne année Céleste.

Oliver descend de la voiture et me dépose un baiser sur le front.

— Et fais attention à elle, ordonne Oliver à Lucas.

— Bien entendu, chef, s'amuse Lucas.

Oliver esquisse une grimace et referme la portière. Je le vois me faire un dernier signe de la main pendant que la voiture redémarre. C'est vrai que Lucas a pris le même taxi que nous, je l'avais presque oublié celui-là. Je me décale sur la place que prenait Oliver afin de m'éloigner de mon voisin. Je prie pour que ce dernier ne me parle pas pendant le reste du trajet. Je suis trop fatiguée pour écouter ses sornettes.

— Dis princesse...

— Pas ce soir Lucas, tranché-je amèrement.

Lucas se tait instantanément. Son air surpris me fait réaliser que j'y suis peut-être allée un peu fort. Cependant, je n'ai pas la force d'entamer nos traditionnelles joutes verbales. Pas ce soir. Le taxi descend enfin dans notre rue. Nous le payons, le remercions et quittons la voiture. Je me tourne vers ma maison, sans saluer Lucas. Je me sens nauséeuse. Je pense avoir été un peu dure avoir lui. Le remballer comme ça...

— Lucas  !

Je me tourne vers lui. Lucas est resté au milieu de la rue à me fixer. Il devait s'attendre à ce que je présente mes excuses. Bizarrement, je n'ai plus envie de lui en faire maintenant.

— Oui princesse  ?

— Non rien, minaudé-je.

— En revanche, moi j'ai quelque chose à te dire.

Ouhla  ! Ça va être ma fête. Sérieusement, j'ai vraiment pas envie d'enclencher une énième dispute avec lui ce soir. Séraphins, entendez mon souhait  !

— Je tenais à te remercier, continue-t-il. J'ai passé une excellente soirée avec tes amis. D'ailleurs, en les fréquentant ce soir, j'ai compris pourquoi chacun d'entre eux sont tes amis. Je suis convaincu que même Oliver est cool, il faudra juste qu'il comprenne que moi aussi je le suis.

Je me surprends à lui lancer un sourire. Il voulait juste me remercier pour l'invitation, pour lui avoir présenter mes amis. Je m'en veux de perdre le contrôle parfois face à lui et de lui envoyer tant d'agressivité alors qu'il doit se sentir si seul dans cette nouvelle ville.

— Lucas, ce que je voulais te dire...

Mais, que se passe-t-il  ? Mon pendentif... Il brille...

— Yoooooooooooooo  !!!

— Firey, mais qu'est-ce que tu fais  ? chuchoté-je au séraphin du feu qui émane de mon médaillon.

— Ah mais tu as de la visite  ! Yo mec, j'adore ton style, moi c'est Firey, séraphin du feu  ! Hey tu me regardes  ? Je suis là  !!! Stop m'ignorer je déteste ça  !

— Firey, lui murmuré-je, Lucas ne peut pas te voir.

— Ah mince pardon, mec, tu ne sais pas ce que tu loupes  ! Ah oui suis-je bête, tu ne peux pas m'entendre  !

— Princesse  ?

— Euh oui  ?

— J'attends.

— Tu attends  ?

— Tu ne me voulais pas me dire un truc  ?

— Ah si, mais je te le dirai plus tard, je viens de réaliser que j'ai oublié quelque chose.

— Tout va bien  ?

— Oui oui ne t'en fais pas, bonne nuit  !

— À la revoyure  ! lui lance Firey dans un immense sourire.

— Ok... Bonne n...

Je ne laisse pas Lucas terminer sa phrase et me précipite dans ma maison. Je referme la porte brusquement et prends une profonde inspiration avant de me lancer dans un discours fort énergique.

— Mais ça va pas  ? Apparaître comme ça devant Lucas  ! Et toi tu lui tapes la causette en mode normal, genre c'est ton pote  ! Mais il ne te voit pas  ! Et tant mieux d'ailleurs  !

— Ouhla doucement gardienne, tranquille  ! Je croyais que c'était un ami qui avait le pouvoir de t'aider dans ta quête tout ça, mais visiblement je me suis trompé.

— Oui, tu t'es bien leurré  ! Et tu ne dois pas surgir comme ça s'il n'y a pas de danger, compris  ?

— Oui oui, tranquille gardienne  !

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment que mon nouvel ami séraphin ne va pas vouloir me laisser me reposer ce soir.

Note de l'auteur: Un retour en taxi sous tensions avec nos trois compères >< Et que pensez-vous de l'intervention de Firey? C'est un nouveau séraphin haut en couleurs en tout cas xD

La gardienne Céleste - Tome 1: EveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant