Chapitre 2: Le Dictateur

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Samuel s'est arrêté en haut des escaliers et me regarde fixement. Il est grand, carré d'épaule. Son regard est perçant, ses cheveux blonds sont soigneusement coiffés. Il porte une chemise blanche, bien boutonnée jusqu'en haut lui aussi. Un pantalon noir et des chaussures de ville en cuir noir complètent sa tenue. Ce regard, Jules le connais. Combien l'ont subis devant lui. Le calme avant une tempête terrible en général. Jules commençait à avoir peur. Que pouvait-il bien avoir fait ? Pendant l'absence du dictateur, il avait pourtant respecté scrupuleusement toutes ses demandes il lui semblait. D'un coup, les traits du maître des lieux se détendent, et un sourire vient même se loger sur son visage. Pour le coup, ce Samuel-là, peu de personnes sur Tredalek l'ont déjà vu. Jules fais partis des privilégié. Samuel s'avance alors vers le brunet et le prend dans ses bras. Il ne peux m'empêcher de lui exprimer la crainte qu'il a ressenti juste avant.

- Tu m'as fais peur mon vieux, j'ai cru que j'allais finir dans la prison nord de l'île !

Dit-il en gardant une main sur l'épaule de son ami.

- Tu devrais pourtant savoir que tu n'as rien à craindre moi. Si je te faisais jeter en prison, qui pourrais-je bien prendre pour faire ton travail ?

Rétorqua Samuel ironiquement. Ce dernier se dirigea vers le Sud, et sans regarder Jules, il lui demanda:

- Tourisme ?

- Toujours aussi élevé. Nous avons même eu le droit à un petit pic juste avant que tu ne reviennes. Le parc hôtelier est quasiment complet. Un mouvement de rébellion hier du petit personnel, mais nous avons fait fusiller l'un d'eux pour l'exemple et tous se sont remis au travail.

- Parfait. Economie ?

- Tout roule. Les autres pays continuent de nous faire confiance et nous achète les barils de pétrole de plus en plus cher. Rien à signaler de particulier.

- Médias ?

- Nous continuons la diffusion des affiches et spots de propagande. Cela semble avoir un effet immédiat puisqu'au niveau éducatif, nous avons de moins en moins d'éléments récalcitrants concernant ton programme. Quant à la sécurité, aucune attaque de la résistance n'est intervenue sur la semaine écoulée. 

- Bien.

Samuel allait à l'essentiel. Tout cela, il l'avait déjà entendu de la part de ses conseillés, mais il voulait l'entendre à nouveau de la bouche de son plus proche allié, pour être sur qu'on ne lui avait pas raconté ce qu'il voulait entendre. Pour le moment, tout semblait concorder et il en était ravis. Le dictateur se retourna alors, commençant doucement à faire le tour de la Carte en regardant à l'extérieur. Il s'arrêta alors vers la face Nord. Son visage devint plus dur.

- Pas de révolte dans la vermine ?

- Rien à signaler.

- Du côté des opposants ?

- Toujours en prison.

- Parfait.

Samuel se retourne alors vers Jules et lui indique le petit salon au centre de la pièce. Tous deux s'installent sur les canapés. Samuel sort une bouteille de whisky et rempli machinalement deux verres avant d'en tendre un à Jules. Ce dernier, le regardant, reprend la parole.

- Alors, ce congrès ?

-Oh tu sais, toujours la même chose. Tu fais profil bas, quand on te pose des questions tu restes évasifs et évite de trop en dire. Au final, personne ne se doute de rien, et ils continuent de nous voir comme une démocratie sécuritaire, mais une démocratie tout de même.

Samuel lâche un petit rire. La situation semble le blaser et l'amuser en même temps. Jules était toujours étonné de voir la différence de comportement de la part de Samuel, quand il se trouvait à Tredalek, ou dans un autre pays. Sa vie paisible sur l'île lui suffisait, il ne cherchait pas à conquérir le monde, imposer son idéologie ou quoi que ce soit. Il voulait uniquement maintenir l'ordre sur son territoire, et n'hésitait pas à user de fourberie à l'étranger pour ne pas attirer de soupçons. Le portable de Samuel retentit alors. Ce dernier attrapa le petit appareil pour le porter à son oreille. 

- Vous rigolez ? Maintenant ? Pourquoi est-ce si urgent ? Bon, donnez-moi quelques minutes, j'arrive.

Samuel raccroche alors, finit son verre d'une traite et le pose sur la table.

- Le devoir m'appelle. Prend ton temps pour finir, rentre quand tu veux. Et passe le bonjour à Joséphine pour moi.

-Je n'y manquerai pas.

Samuel adresse un dernier sourire à son ami et dévale l'escalier qu'il avait emprunté un peu plus tôt. Jules lui, se lève avec son verre et se dirige vers la face nord. Il ne s'y était rendu que quelques fois au long de sa vie, et au fond, il plaignait ceux qui y vivaient. Mais égoïstement, il se complaisait dans sa vie actuelle et ne comptais rien faire pour changer les choses. Jules était loin d'imaginer tout ce qu'il pouvait se passer dans son dos.



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L'Enfer de TredalekOù les histoires vivent. Découvrez maintenant