AZUR - Ed Sheeran

Chapitre 15 : Mais je m'en fous, je suis bien.

Manon

Une éternité, c'est bien trop long. Une éternité à se regarder sans savoir ce qu'on fait. Je me perds dans ses yeux et déconnecte, m'envole, m'enterre. Il est la chose dont j'ai besoin, il est la chose qui me détruit. Je reste perdue, à me noyer dans ces pensées inadaptées puis il le fait. Il le fait. Ses mains dans ma nuque et ses lèvres dansant une valse parfaite avec les miennes. Tout mon corps frissonne. Ça va faire une semaine que je fantasme sur lui et ses lèvres roses, désormais, j'ai. Il descend ses mains dans mon dos et je peux à nouveau sentir son odeur que j'affectionne tant. Il se décolle de moi et me regarde avec toute la douceur que j'aurais toujours voulu voir. Ses yeux me dévorent et les miens succombent. Il dégage une mèche de mon visage et dépose de nouveau un baiser dans mon cou.

Ed : Un fois là bas, vaut mieux rien dire.

Moi : Ouais.

Ed : On y va ?

Il me souris et je m'avance vers la porte. Je prends sa main et nous nous dirigeons vers la table, je le lache et vais m'assoir avec Caleb qui semble fatigué.

Caleb : Ouah, vous arrivez en même temps...

Je ne sais pas si je peut lui dire, je pense que oui, à lui, juste à lui.

Moi : Autant de dire que on s'entend plus que bien maintenant...

Il met un certain temps à comprendre puis son visage s'illumine.

Caleb : Génial !

Je continue de discuter avec Caleb mais je sens le regard de Ed sur moi, je jette un coup d'œil à mon rouquin puis le voit se mordre la lèvre, c'est la première fois que je le vois faire ça. Il se frotte brièvement le nez puis me sourit sans prêter attention à Kenzie qui semble s'impatienter de voir que Ed n'est pas très réactif à ses propos. Il a envie de moi, j'ai envie de lui, c'est comme ça.

Ed : Je suis crevé, je vais rentrer.

Il me lance un regard complice en se grattant l'épaule puis se lève et s'étire.

Moi : Moi aussi, vous venez les filles ?

Harry : Mais il est que 2h !

Moi : 2h déjà ?!

Ed se retient de rire puis tout le monde sort. Nous nous saluons et au moment de faire la bise à Ed, j'ai terriblement envie de goûter ses lèvres une dernière fois. J'ai ressenti tellement de chose lors de ce premier essai que j'ai juste envie de recommencer. Je lui fais la bise à contre coeur lorsque qu'il me chuchote à l'oreille.

Ed : 2h40...

Moi : 2h40 ?

Il s'éloigne en souriant puis Caleb s'avance vers moi.

Caleb : Bon bah, c'était cool !

Moi : Désolée de m'être servie de toi... vraiment désolée...

Caleb : Pas de problème, au moins j'ai fait une chouette rencontre !

Moi : Vraiment, haha ? Je te laisse mon numéro ?

Caleb : Je n'attendais que ça.

On s'échange nos numéros puis tout le monde se sépare après s'être salués. Je dépose Elsa et Chloé puis rentre chez moi, je m'affale dans mon lit puis m'assoupit. Peu après, on sonne à la porte. Je ne réagis pas en pensant rêver puis me rendort. On sonne à nouveau et j'attrape mon téléphone, 2h41. Et là, je comprend. Je me lève précipitamment, plus énergique que je ne l'ai jamais été, et me rue vers l'entrée. J'ouvre la porte à la volée et me retrouve face à Ed. Il est plus beau qu'il ne l'a jamais été, ses yeux luisent dans l'obscurité de mon appartement et sont plongés dans les miens, son sourire est doux et protecteur, comme si je pouvais m'y réfugier à chaque fois que la vie déciderais de me faire trébucher. J'ai juste envie de le regarder m'aimer pendant tout le reste de ma vie. J'ai besoin de lui, il m'est devenu nécessaire. Des lumières en moi que je ne soupçonnait pas commencent à s'allumer, comme si il avait réveillé toutes ces petites particules d'énergie qui étaient restées éteintes pendant tout ce temps. Et puis je pense à la façon dont le monde m'aurait glacé si je n'avais pas croisé sa route, il est une belle personne, magnifique même. Je n'ai pas envie de le toucher, car il est précieux comme un diamant. Je ne me sens pas à la hauteur, il est trop lumineux pour quelqu'un comme moi. J'ai envie de m'enterrer dans un trou, dévorée par la bêtise de croire que nous étions compatibles, que nos vies l'étaient. Mais je l'aime. Bordel de merde, je l'aime. Il est plus important que le soleil et les étoiles, je veux passer mon temps avec lui, car les heures, les jours et les mois qui s'écouleront à ses côtés ne peuvent être que merveilleux. Alors je m'en fous de tout ça, de ce que n'importe qui, même moi, pourrait penser. Il a su allumer cette petite lumière, qui menace de s'enflammer à tout moment. Mais je m'en fout, je suis bien.
Il s'avance vers moi et je peux sentir son souffle brûlant sur mon front, ses yeux me regarde comme si j'étais une chose importante, à ne pas oublier, et qu'il mémorisait mon visage.

Ed : Tu sais, y'a pas mal de truc que j'ai pas pu te dire là bas.

Il me sourit gentiment et se rapproche jusqu'à coller son front au mien.

Moi : Mais y'a plein de trucs que j'ai compris sans que tu es besoin de les dire.

Ed : Et si j'avais menti par mes actes ? Si j'avais juste trop bu et que je ne me contrôlais plus ? Si je regrettais amèrement de t'avoir embrasser ?

Moi : C'est le cas ?

Il ricane doucement puis dépose ses mains dans le bas de mon dos.

Moi : Dans ce cas, tout va bien.

Ed : Tu sais, je suis pas aussi stable que j'en ai l'air...

Moi : Qu'est ce que tu veux dire par là ?

Il s'apprête à parler puis renonce, sûrement pour ne pas briser ce moment de douceur. Je partage désormais la chaleur de son front brûlant et je peux presque entendre son coeur battre la chamade.

Ed : Rien, rien qui ne puisse m'empêcher de te faire passer la meilleure nuit de ta vie.

Nous éclatons de rire puis il me pousse dans l'appartement en m'embrassant de nouveau et ferme la porte.