Chapitre 10 : Ça n'a pas d'importance.

151 13 2
                                    

Manon

Moi : Essaye en tournant le fil !

Ed : Ça change rien...

On se rassoit sur le canapé, fixant dubitativement l'enceinte que nous n'arrivons pas à faire fonctionner. Je sens son regard se poser sur moi mais je ne réagis pas.

Moi : Ed ?

Ed : Hum ?

Moi : Sinon, tu pourrais...

Ed : Je pourrais quoi ?

Moi : Tu sais... j'ai toujours trouvé que les versions live étaient mieux... et puis...

Ed : Tu veux que je te la chante ? Même pas en rêve !

Moi : Alleeeez...

Il semble réfléchir puis se tourne énergiquement vers moi.

Ed : Ok, mais alors tu danses avec moi. Je me vois mal chanter assis dans le canapé avec toi qui m'observe...

Moi : Pas de problème !

Je me lève et replace mon jean.

Moi : Tu vas me chanter quoi ?

Ed : Dive, mais tu connais pas (nda : voir média).

Il me faut une demie seconde pour traduire ce titre, plonge.

Moi : Je t'aurais bien passé la guitare de mon frère mais je crois qu'il l'a récupéré.

Il se lève à son tour et se place face à moi.

Ed : Il fait de la guitare ? Il est musicien ?

Moi : Ça n'a pas d'importance.

Je m'empresse de prendre ses mains chaudes et le regardant droit dans les yeux.

Moi : Je t'écoute.

Il prend une inspiration puis ferme les yeux et commence à se balancer doucement de gauche à droite. Je suis son mouvement sans lâcher ses mains lorsqu'il commence à chanter, d'abord sans trop d'assurance puis aisément.

Ed : Maybe I came on too strong, maybe I waited too long, maybe I played my cards wrong...

Je comprends les paroles et je les trouves éblouissantes, il a réellement une belle voix. Je me sens frissonner sur le refrain, encore une fois, l'accord des paroles et de sa voix est un mélange qui m'empêche de détacher mon regard du sien. Il me fixe en souriant et ferme brièvement les yeux sur les plus jolies notes, tout en ayant un léger mouvement du corps en arrière. Je lâche lentement ses mains et lui fait signe que je vais boire, le souffle coupé. Sa voix se fait plus faible et je lui tourne le dos pour boire un verre d'alcool, encore. Tout à coup il me paraît plus proche et ses bras m'enveloppe de derrière.

Ed : You're a mistery, I have travelled the world...

Il prend mon verre et le dépose sur le comptoir puis me tourne pour que je lui fasse face et que je me retrouve dans ses bras. Nos corps partagent maintenant la même chaleur, je sens le siens à travers ses vêtement et mes muscles se contracte lorsque ses mains se déplacent dans mon dos pour me serrer contre lui.

Ed : Do you have a tendency to leave some people on ? Cause I heard you do...

Il chuchote maintenant à mon oreille, je sens son odeur si douce, comme tout ce qui le compose.
Je sens qu'il tourne son visage vers le mien, stoppant cette valse parfaite. Je fais de même et nos visages ne sont plus qu'à quelque centimètre, puis quelque millimètre. Je peux désormais sentir son souffle chaud sur mon visage et nos nez se touchent. Je ne sais pas si il chante encore, si il s'est tu, si il me dit quelque chose, si le temps s'est arrêté mais nos bouches peuvent presque s'effleurer. Je m'apprête à embrasser Ed Sheeran. Oh non, pas ça. Je prends soudainement conscience qu'il est célèbre, que ça ne peut pas aller aussi vite entre deux personnes, c'est pas possible y'a un truc. Je pense que je suis juste le coup d'un soir, comme tout les chanteurs qui collectionnent les conquêtes, il va coucher avec moi puis me jeter pour aller en voir une autre. Et moi je serais blessée, car j'étais tombée amoureuse de sa voix, de ses mots, de sa façon d'être la personne parfaite pour moi. Mais lui il s'en foutera, il m'aura déjà oublié, il sera sûrement à l'autre bout du monde. Je me retire violament de son emprise, il n'éprouve qu'une légère résistance et me regarde sans comprendre.
Alors je me sens mal, très mal. J'ai l'impression d'avoir briser son coeur, j'aurais pas du, j'aurais me du me plier à sa volonté.
Ses yeux m'envoient des signaux de détresse et aucun n'ose parler. Je baisse les yeux en me frottant le bras pour ne pas croiser une nouvelle fois son doux regard.

Ed : Manon ?

Je ne lui répond pas et me dirige rapidement vers le comptoir pour finir mon verre.

Moi : Je peux pas, désolée.

Il y a un long silence, j'entends ses pas s'approcher de moi et il apparaît à mes côtés.

Ed : Tu aimes encore Ezra. Je suis con, c'est évident. Votre rupture est trop fraîche.

Il se lève vers sa veste mais je le retient par le bras.

Moi : Non, bien sûr que non. Ça faisait un moment que je l'avais oublié.

Il se libère de mon emprise, je sens l'énervement dans son geste.

Ed : Alors explique moi.

Sa voix est maintenant froide et distante, je l'ai blessé, j'ai blessé une belle personne.

Moi : Je... on ne se connaît pas assez et... je ne sais pas si je peux te faire confiance-

Ed : Tu peux.

Moi : Peut être que je ne suis que le coup d'un soir.

Ed : Et peut être que t'es celui de tout les autres.

Il attrape nerveusement sa veste mais je réussi à l'empêcher de passer la porte.

Moi : Ed ! Tu peux comprendre que j'ai du mal à te faire confiance ? T'es une putain de star internationale et moi je suis quelqu'un de... simple. T'en trouveras des milliers comme moi. En plus on se connaît depuis peu, tu ne peux pas avoir développé de réels sentiments.

Ed : Laisse moi passer.

Moi : Non ! Je vais pas te laisser partir avec tout ce que tu as bu.

Ed : Je suis grand, pousse toi maintenant.

Il tente de me dégager mais je claque la porte et il sursaute.

Moi : J'aurais dit ça pour n'importe qui, on ne laisse pas quelqu'un qui a autant bu prendre le volant. T'as qu'à dormir dans le canapé.

Ed : J'ai aucune envie de dormir dans ton canapé.

Moi : Donne moi tes clés.

Ed : Pourquoi je ferais ça ?

Moi : Parce que je te le demande, Edward.

Il pose ses clés sur la table et s'en va vers les toilettes.

AZUR - Ed SheeranOù les histoires vivent. Découvrez maintenant