AZUR - Ed Sheeran

Chapitre 11 : Bah, tout le monde.

Manon

Je me lève et enfile un bas de jogging en me dirigeant vers le salon, la tête dans le cul, j'ai vraiment beaucoup bu. Je me sers un vers de jus d'orange et décide de m'assoir sur le canapé, vide. Il est parti, je ne sais pas à quelle heure, il est 8h42. Je passe une ou deux heures à déprimer devant la télé en réfléchissant à ma soirée de la veille. Mon téléphone sonne, "Klo❤️" s'affiche sur l'écran.

-Allo ?
-C'est Chloé, ça te dit de bouger aujourd'hui ?
-Je pense que j'en ai bien besoin...
-Tu devrais pas travailler autant.
-Si tu savais...
-On se rejoint chez moi à 17h ? Et après on va en boite ?
-Tu te fous de ma gueule ? Je suis seulement entrain de me remettre de ma cuite d'hier et tu me proposes de retourner me torcher la gueule ?
-Attends, vous étiez bourrés avec Ed ?!
-On avait bien bu...
-Et il s'est rien passé de...
-Non, non ! T'aurais été jalouse, haha ?
-Peut être...

Mon corps se raidit lorsque je me rends compte qu'il lui plait réellement. J'ai bien fait de ne pas l'embrasser hier soir, même si maintenant j'en ai terriblement envie.

-On verra bien, si tu le sens pas on reste et on se matte un film.
-Ok, bisous.

Je continue à regarder la télé en pensant à Ed, à Ezra, à Chloé, à mon repas de famille et à un tas d'autre trucs chiants qui me donnent envie de vomir et finit par m'endormir. Je me réveille vers 11h et m'habille avec un jean boyfriend, mes vans, des chaussettes très sympathiques et un tee shirt Redovnil. Je passe une bonne heure à flâner sur les réseaux sociaux puis je décide d'écrire. Je ne sais pas trop pourquoi mais j'ai envie d'écrire, tout ce qu'il se passe. Je commence à recouvrir les pages d'encre et je me rends compte que ça parle beaucoup d'Ed. En même temps c'est la chose la plus palpitante qui m'arrive en ce moment... Stop ! Je dois arrêter de penser à lui. C'est un mec normal que j'ai rencontré il y a moins d'une semaine et qui me paraît extraordinaire parce qu'il est célèbre et que tout le monde le trouve extraordinaire. Ou peut être qu'il l'est réellement. Peut être que c'est un mec extraordinaire qui m'a fait oublier le temps et que je me force à croire qu'il est normal parce que je ne veux pas suivre le troupeau. C'est trop compliqué. J'ai un noeud mental beaucoup trop compliqué à dénouer. Les roux, ils foutent le bordel partout.
Je me lève, 13h30, j'ai pas faim. J'ai pas faim. J'ai pas faim, je mange pas. Je mange pas. Je mange pas, je vais avoir faim. Putain. Je m'avance vers le frigo et renonce en voyant tout ces légumes et ces produits bio. J'ai la flemme de bien manger. J'attrape un paquet de Haribo et me pose avec mon ordi sur le canapé pour trier mes photos. Je n'ai toujours pas de nouvelles de mon agent, je pense que je peux tirer un trait sur cette maison d'édition.
La journée passe comme ça, lentement. À 17h, je suis devant chez Chloé. Allez Nana, on se montre positive, que des bonnes ondes, tu vas passer une bonne soirée avec tes copines, tranquille, et ça va être cool. J'appuie sur la sonnette et c'est Elsa qui vient m'ouvrir. Elle me prend dans ses bras et je lui rends son câlin, le premier depuis Ed, ça m'avait manqué. Mais elle sent moins bon.

Elsa : Rentre Nana ! Tout le monde est à l'intérieur !

Elsa et sa joie de vivre...

Moi : Tsss... Attends... "tout le monde" ? Comment ça "tout le monde" ?!

Elsa : Bah, tout le monde.

Moi : Mais y'a qui ?

Elsa : Bah je sais pas moi, les filles, les mecs... Tu verras bien !

Je m'avance d'un pas rapide et me dirige vers le salon qui m'a l'air bien animé. Je vois Ezra, Harry, Ed et Chloé dans les canapés. C'est une blague, j'espère.

Chloé : Manoooon ! Tu vas bien ma princesse ?

Elle se lève et m'enlace.

Moi : Bonheur total, je suis comblée, c'est le plus beau jour de ma vie, Chloé.

C'est dans ce genre de moment que j'ai besoin de mon frère, il sait quoi faire. Je dois partir ? Rester ? Ignorer Ed ? Lui parler ? Renouer avec Ezra ? L'oublier ? Bordel. Ouais, c'est c'est le mot. Bordel.
Je salut tout le monde d'un geste de la main, seul Harry réagit. Wouh, ambiance de malade. Je m'assieds sur un pouf à côté de Chloé et je sens le regard de Ed de poser sur moi. Arrête. Arrête ça. Je jette un coup vers lui et il me fixe intensément. Je lis dans ses yeux de la déception, ou comme si il me prenait de haut.

Elsa : Oh je te parle !

Moi : Hein ?

Elsa : Donc c'était bien hier ?

Ed : Bof, ils ont pas donné le meilleur d'eux-mêmes...

Je comprends dans sa voix que les sous entendus ne manquent pas.

Moi : Peut être que tu t'attendais à plus, t'as sûrement été trop exigeant...

Ed : Peut être que parfois il faut prendre des risques, ils sont trop restés sur leurs bases...

Moi : Tu peux pas comprendre, Ed...

Ed : Je peux comprendre, sauf que ça n'a pas de sens. Il n'y a rien à comprendre...

Moi : Je suis désolée.

Les autres me regardent tous sans comprendre.

Moi : Hum, je suis désolée que tu n'ai pas aimé.

Ed : J'ai bien aimé, mais la fin était moyenne.

Moi : C'est vrai que j'ai moins aimé la fin aussi.

Ed : Pourtant il y avait une bonne ambiance, une belle ambiance...

Moi : Mais c'est pas éternel.

J'ai envie de lui dire "je t'aime". Ces mots me déchirent la gorge mais je ne veux pas lui mentir, je ne l'aime pas. Il est beau, gentil, généreux, c'est un artiste, mais je ne peux pas faire comme ces millions de gens qui le trouvent si parfait. Je pense qu'il l'est, mais finalement je ne suis pas la seule.
Il baisse les yeux en jouant avec ses doigts nerveusement et je fais de même.

Chloé : Ok, c'est bizarre.

Ed : Mais bon, il ne faut pas rester sur un échec !

Il passe son bras autour des épaules de Chloé en souriant. Connard.

(nda : Bonjour, euh c'est pour dire que y'aura peut être pas de chapitre pendant 3 semaines parce que je part en tournée avec ma troupe et je pourrais sûrement pas prendre mon tel. Donc je vous tiens au courant dans les prochains chapitres mais normalement t'aura un chapitre dans le week-end, un lundi matin (le jour de mon départ) et apres je reviens le 31 juillet il me semble.
Et la bite.
Bisous.)