Et le vent se lève. [Terraink]

2. L'Amour se fane ?

Un mois c'est long. Mais un mois, ce n'est rien qu'un mois. Un mois, c'est une succession de semaines. Des jours qui passent. Le soleil qui vient et se couche pour laisser place à la lune. C'est le chant des oiseaux et le vent qui fait frémir les feuilles jours après jours. C'est simplement le vent qui fait passer le temps. Le vent qui balaie nos vie. Le vent qui souffle sur nos vies chaque jours. Un mois, c'est simplement la vie qui continue. Toi qui continue d'avancer jour après jour. Un mois, c'est juste la mort qui te guette et l'amour qui parfois te rejette.

"Tu me manques, tu sais... J'espère que tu te réveilleras bientôt... Ça fait un mois que je t'attend. Je t'aime, putain. Reviens. T'as pas le droit de m'abandonner."

Thomas saisit la main de son petit ami. Une larme coula doucement sur sa joue.

Thomas et lui sont en voiture. Ils roulent tranquillement vers l'appart de Thomas. Il donne un coup de volant très brusque. Puis plus rien. Juste un énorme bruit de collision. Thomas ouvre les yeux et tourne la tête. Le visage de son petit ami est en sang. Il ne bouge plus. La voiture est complètement broyée. Le côté conducteur est beaucoup plus endommagé que celui passager.

"Putain... J'en ai marre de revivre ça... J'ai peur. J'ai peur de sortir. J'ai peur de te perdre. J'ai peur que tu me laisses... Pourquoi ton côté... Pourquoi c'est de ton côté que la voiture a tapé... Pourquoi pas le mien... Je m'en veux tellement. Putain Damien. Ne laisse pas le vent t'emporter loin de moi... Je t'en supplie... Ouvre les yeux... Souris-moi... Dis-moi que tu es là... Rassure-moi... Tu m'as appris à aimer... Ne laisse pas cet amour se faner...

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Encore un jour comme ça. Un jour où il attend. Il attend un signe de vie. Un petit rien du tout qui lui donne envie de continuer à croire qu'il reviendrait. Il veut lui montrer qu'ils s'aiment. Que leur amour est éternel. Pas artificiel. Il tient le coup et vaut le coup. Même si le vent souffle, il s'accroche. Il ne part pas au large.

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La vie continue, mais rien ne change. Thomas ne sors toujours pas de l'hôpital. Il a peur. Peur de le perdre et du monde extérieur. Et si, sur le chemin du retour, il lui arrivait quelque chose et que Damien se réveillait ? "Pas de retour en arrière. Il faut aller de l'avant." Combien de fois on lui a répété ça depuis l'accident ?Au moins une centaine de fois. Mais qui est-il pour juger ce à quoi il pense ? Qui est-il pour se permettre de lui dire d'aller de l'avant ? Aller de l'avant avec son petit ami dans le côma. Lui dire ça, c'est tout de même audacieux. Qu'il vive sa vie de son côté et qu'il les laisse en paix. Ok, il a "perdu" un de ses meilleurs potes, mais Thomas a perdu son premier amour.

"Hugo, laisse-nous tranquille, tu veux.
- Mais putain, Thomas ! Tu vas pas rester là toute ta vie ! Tu crois que ça m'amuse, moi, d'avoir perdu un de mes meilleurs potes ?
- Tu te prend pour qui à dire qu'on l'a perdu ?! Qui es-tu pour dire ça ?! Ça y est, tu baisses les bras ?!
- Thomas, putain, ça fait des semaines que tu le dis aussi ! Alors putain, arrête de me dire ça !! C'est la première fois que je le dis alors que toi, tu me l'as répété une centaine de fois ! Ouvre un peu les yeux ! Ce n'est pas moi qui baisse les bras Thomas. C'est toi."

Thomas se frotta le front prêt à fondre en larmes.

"Je passe une heure par jour avec vous deux. Je passe une putain d'heure dans la chambre de Damien à le regarder et à lui parler en sachant que je n'aurais aucune réponse. Et quand je viens dans la tienne, Thomas, je passe une heure à me faire engueuler !! Putain, je sais que tu souffres mais je souffre au moins autant que toi !! Tu crois vraiment que ça m'amuse de voir mes deux meilleurs potes à l'hôpital ?! Tu crois que ça m'amuse de te voir fondre en larmes ou te voir complètement mort ? Tu crois vraiment que ça m'amuse de voir Damien cloîtré ici et blessé de partout ?!
- Je... Pardon Hugo... Je... Je suis à cran... Je ne veux pas le perdre une seconde fois... Putain... Hugo..."

Hugo prit doucement Thomas dans ses bras. Tout deux commencèrent à pleurer...