Chapitre 4

25 7 14
                                    




« - Qu'est-ce que tu veux ? » Dit la voix rauque encore endormie.

« - Lothaire de Molfraire, tu sais qui c'est ? » demanda Renard alors que Ragtard fronça les sourcils à l'entente de ce nom.

« - Pourquoi tu veux savoir ça ?

- On m'a demandé de le tuer.

- Qui t'a demandé ça ?

- Une femme asiatique, riche.

- Ça doit être Athénaïs de Lussac. Tu n'aurais pas dû accepter un travail de la part de cette femme, Renard. D'habitude, tu t'informes sur tes employeurs, pourquoi pas cette fois ? » Dit le Ragtard en se grattant la nuque pendant qu'il se redressait contre le mur.

« - Pas eu le temps. » Répondit simplement Renard avec son air juvénile.

« - Bon, je vais t'aider. » soupira-il en se relevant avec un air sérieusement inquiet sur le visage.

Il posa sa main sur l'épaule de Renard et se força à lui faire un sourire rassurant. Le garçon devina l'anxiété de son mentor et fronça les sourcils, ne comprenant pas très bien la cause de son inquiétude. Ils étaient chasseurs de primes après tout, c'était leur métier de tuer des gens pour d'autres personnes, et peu importe la valeur de sa fortune.

Ils sortirent tous les deux, descendirent les escaliers et se faufilèrent jusque dans la rue.

« - Pourquoi tu ne veux pas me parler de ça dans ta chambre ? » Demanda innocemment Renard.

« - Parce que je ne sais pas tout sur ces gens. Il faut aller voir Spine Rabbit. » Dit-il avec agacement.

Renard sourit légèrement car il savait bien que Ragtard ne supportait pas le robot explosif. Son ami lui jeta un regard noir suite à sa réaction infantile et bougonna dans sa moustache. Ils traversèrent la rue et entrèrent dans une petite boutique de mécanique. C'était assez bien éclairé, grâce à diverses bougies accrochées dangereusement aux murs. Des étagères surchargées qui menaçaient de s'effondrer y étaient également accrochées. Rien n'y était rangé, il n'y avait que des tas d'objets en tout genre. Cependant, la majorité des éléments présents étaient des prothèses mécaniques cuivrées aux reflets dorés ou argentés. Il y avait beaucoup de bras de disponibles, quelques jambes et puis des bouts de métaux qui pourraient bien servir à rapiécer un aventurier un peu trop audacieux. Tout cela était complètement rouillé, évidement. Il y avait aussi de gros cigares dont le contenu se mettait à remuer tout seul pour certains. Mais le plus intéressant, ici, était les armes disponibles. De nombreux blasters assez similaires à celui que Renard portait à la ceinture étaient disposés aux quatre coins de l'échoppe. On pouvait trouver des grands fusils, des couteaux rétractables, des petites grenades qui exploseraient, sans doute, dans les mains du premier qui oserait les toucher, ainsi que plusieurs armes à l'apparence étrange dont l'utilité était inconnue de tous, sauf du propriétaire de l'endroit. Dans certains tas, il y avait des bouts de tissus, des vêtements de cuir délavés, des chapeaux troués, des lunettes aux verres opaques et des grosses chaussures dont les paires n'étaient pas complètes. Il y avait une forte odeur de rouille, de poussière et de produits utilisés pour entretenir les objets en métal. Pourtant, on voyait du premier coup d'œil que ces derniers n'avaient pas servi depuis longtemps.

Derrière le comptoir en bois, marqué de plusieurs symbole et d'écritures que personne ne saurait plus déchiffrer, une tête blonde était penchée sur quelques chose. Quand cette dernière entendit les deux visiteurs arriver, elle ne se donna pas la peine de relever la tête et récita machinalement : « Bienvenue au Mécano Rouillé. Ici, on touche avec les yeux. ». Renard sourit à l'entente de cette voix tandis que Ragtard éclata d'un rire franc et bruyant.

Les aventuriers de MairporkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant