Elle était là, en haut de la colline. On aurait pu croire qu'elle avait toujours été là et qu'elle serait encore là pour les siècles à venir. Elle sentait la Terre respirer sous ses pieds, les arbres chanter dans le vent et les animaux se réveiller doucement. Les fleurs ouvrirent lentement leurs pétales, redressant leurs tiges. Le gèle, recouvrant la nature de son manteau blanc, laissait petit à petit place à de fine gouttes venant à nourrir les entrailles de la Terre.
L'odeur de la pluie survenue dans la nuit mélangée aux milles odeurs environnantes venait doucement égayer ses narines remplaçant les parfums de la maison visitée plus tôt. Ses pieds nus s'endormaient doucement sous l'effet du froid les entourant. Ses yeux grand ouvert semblaient attendre quelques chose.
Dans le calme de cette nature, pour le moment endormie, un bruit se faisait entendre perturbant l'équilibre du réveil. Un afflux de sang trop important coulait dans ses artères. Son coeur s'efforçait et luttait contre ce liquide en abondance afin d'en baisser le volume. L'adrénaline coulait dans ce corps, n'arrivant pas à ce calmer, bientôt tout serait fini et la dette aura été remboursée.
La nature réveillait ses sens et les mettaient à l'épreuve. Abreuvant sa vue, solicitant son odorat, travaillant son ouï, éprouvant ses membres. Ses mains endoloris pas le froid ne sentiraient bientôt plus rien et le goût immonde ne voulant partir de sa bouche dominait bien la beauté de ses sens utilisés.
Le Soleil paru timidement au loin, son corps restait immobile, cachant péniblement ses veines se gonflant, sa respiration sèche et rapide. Tout les muscles tendus elle se mémorisait la veille. Tout à coup, une petite tête orangée sortit d'un trou non loin de là, la renarde bondit sur une souris l'apportant à ses petits. La femme esquissa un léger sourire, sa fille adorait les renard, elle aurait donné n'importe quoi pour contempler cet animal mythique. La fourrure rousse de l'animal lui rappelait la chevelure bien brossée de sa fille adorée. Une larme de mélancolie perla le long de sa joue.
Six ans plus tôt, cette femme brisée se couchait paisiblement dans son lit, aux côté de son mari. Elle était calme et sereine protégée par le toit familial, rien ne pouvait les atteindre. Sa fille Amélia avait il y a peu fêté son cinquième anniversaire elle se laissait doucement emporter dans les bras de Morphée.
En haut de la colline la femme, qui désormais vivait seul, avait maintenant le regard vide dans l'immensité de l'horizon. Doucement sa main lâcha la lame froide couverte d'un liquide rouge qui n'était pas sien. Sa robe de chambre était tachée du même liquide. Autour de ses yeux il avait sèché, quant au reste, il s'écoulait dans la paisible nature l'entourant.
Au loin un vent différents, traversait les branches dans un broua désordonné. Un vent inquiétant allait la saisir et anéantir ce qui restait d'elle...
Elle contempla longtemps le paysage, si longtemps même qu'elle en oublia qui elle était, qui elle avait perdu, qui avait payé la dette... Pour la première fois depuis bien longtemps elle ne pensait plus à elle ou à lui. Doucement, sa main frêle, encore couverte du liquide pourpre se leva, à la vitesse du Soleil, feignant de ne pas bouger, d'un geste imperceptible elle montait vers l'horizon.
Le vent d'injustice, semblait de plus en plus proche, elle ne pouvait pas l'entendre.
Quand elle cligna des yeux la femme se trouva en face d'une mère... La renarde semblait l'observer, au plus profond d'elle même elle savait que l'animal la jugeait. Sa main désormais tendu semblait chercher miséricorde. Les deux mères s'observèrent ainsi pendant un instant qui sembla durer une éternité. Le temps passa et sans même qu'elle ne s'en aperçoivent sa main désormais sèche était posée sur la fourrure épaisse de l'animal la fixant.
Les deux mères semblaient se comprendre et s'épreunaient d'affection l'une pour l'autre, d'un lien invisible pourtant plus fort que tout. L'animal roux apportait la chaleur à la femme s'apparentant à de la pierre. Elles ne formaient plus qu'un corps partageant des histoires différentes.
Le vent brusque, accompagné de sa mélodie monstrueuse, gachant les milles mélodies des feuilles se faisait entendre au loin.
Les deux mères fermèrent les yeux, sourdes, aveugles, elles ne ressentaient plus rien. Comme dans une bulle le destin les rassembla et elles restèrent ainsi longtemps.
Sur la colline voisine le clairon avançait, bientôt il séparerait les deux corps devenus désormais indissociable. Ils lui apporteraient la douleur et elle ne ressentirait plus jamais des choses positives, seul ses souvenirs resteraient.
La femme entendit finalement le tintement qui allait la saisir, elle avait peur. L'animal sembla hésiter, la femme lui fit signe de rejoindre ses enfants. Elle aurait voulu faire de même, mais on lui avait arraché il y longtemps. La renarde s'enfuit.
Tout alla ensuite très vite... Le calme environnant fût brisé, la femme fût arrêtée. Les gendarmes l'interrogèrent, ils n'en tirèrent rien. Elle fût emmenée loin et lors de son procès, quand on lui dit qu'elle avait tué, celui qui six ans plus tôt, ivre, assassinat sa fille, qui depuis, avait purgé sa peine, sa défense ne fût que cinq mots : "La dette est maintenant payée".

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Mes histoires à moi
RandomC'est ici que je vais écrire des trucs, je sais pas encore quoi. Du tout au n'importe quoi, dans mon univers, ce qui va suivre vient de ma tête ou de mon coeur. ! Attention ces histoires contiendront des fautes !