La Reine des Ténèbres.

Chapitre 3.

Ma respiration s'arrête net. Tout vacille autour de moi. J'entends des voix au loin mais elles me paraissent distantes, floues. Je réalise petit à petit ce que je viens d'entendre. Je ferme les yeux et je mes rouvre lentement, plusieurs fois d'affilé. J'essaie de contrôler ma respiration et les battements de mon coeur. Je suis paralysée, je n'arrive plus à bouger. Je n'ai pas de force. Je n'en ai plus. Aucune.

—Bellatrix !

Je soulève mes paupières baignées de larmes dans un ultime effort et je vois mon père s'avancer vers moi, l'air furax, la baguette brandie. Ma mère reste au pied de l'escalier. Nous fixant.

—Qu'est-ce que tu as entendu ? me lance-t-il.

—... r... rien, balbutie-je en murmurant.

—Menteuse ! crie-t-il.

—Notre discussion la concernait, Cygnus, dit doucement ma mère. Ce n'est pas grave...

—Elle nous écoutait ! Elle n'a pas à écouter aux portes ! coupe-t-il sèchement. Quant à toi, me dit-il en pointant sa baguette sur mon coeur. Dit-moi ce que tu as entendu !

—J... je vous pr... promets, p... père... Je... je n'ai rien... rien entendu.

—TU MENS ! hurle-t-il.

Je recule et je me recroqueville. J'entends une porte s'ouvrir derrière moi.

—Bella...

—Narcissa ! Disparais, immédiatement ! Sinon, tu auras aussi affaire à moi !

Ces paroles produisent un électrochoc, je me lève d'un bond et je viens me placer devant ma soeur.

—Père, n'approchez pas Narcissa ! Ne lui faites aucun mal ! Elle ne le mérite pas !

Il me gifle et pousse ma soeur dans sa chambre et lui claque sa porte au nez. Il se retourne vers moi et me plaque contre le mur du couloir, son visage à quelques centimètres du mien. Je tremble, j'ai peur.

—Ferme-la ! Tu as entendu toute notre conversation, je le sais.

—Non...

Je sais que je lui dis la vérité, ce sera pire.

—Tu sais très bien ce qui t'attend, murmure-t-il en pointant sa baguette sous mon menton pour me forcer à le regarder dans les yeux.

Je ferme les yeux.

—Endoloris !

Je m'effondre sur le sol. Je reçois le sortilège Impardonnable durant une, deux ou trois minutes. Je ne sais plus ou je suis ni qui est qui. Je sais juste qu'à un moment, la douleur s'arrête, quelqu'un m'empoigne violemment pour me relever et j'ai juste assez de force pour courir jusqu'à ma chambre. Je m'y enferme à double tour, j'ai peur et je tremble de tous les membres de mon corps. Quand j'arrive enfin à me calmer un peu, je me mets en pyjama et je me couche. Je regarde les étoiles qui sont levées depuis longtemps à travers ma fenêtre, je sens de nouvelles larmes venir, je les laisse couler.

Je suis triste. Vide. Désespérée. J'ai mal partout.

Je finis par m'endormir mais je passe une mauvaise nuit : je fais des cauchemars, je me réveille en sursaut, trempée de sueur. Cette annonce de mariage me fait paniquer, c'est surtout le fait de savoir qu'il ne me reste que neuf ans de liberté, ça peut paraitre long mais je suis sûr que ça passera vite. À l'aube, je réussi enfin à me calmer à nouveau et à me rendormir. Quand je me réveille, je m'habille sans prêter réellement attention à ce que je fais puis je descends dans la cuisine où je trouve Kreattur affairé à préparer des oeufs brouillés et Cissy qui boit un chocolat chaud.