La Reine des Ténèbres.

Chapitre 6.

J'ouvre les yeux, je suis enfermée dans une petite pièce sombre et humide. Je frissonne, un froid anormal sévit dans cet endroit. Tandis que mes yeux s'habituent à l'obscurité, je distingue Bartemius et Rabastan enchainés en face de moi. Rodolphus, lui, est à ma droite. Au dessus de nous, je vois six Détraqueurs qui nous surveillent. Je tâtonne dans ma poche à la recherche de ma baguette mais elle n'y est plus. La panique commence à se saisir de moi.

—Où sommes-nous ? murmure-je à Rodolphus.

—Au Ministère de la Magie. Les Londubat sont à St-Mangouste et n'ont pas parlé sur l'endroit où se cachait le Seigneur des Ténèbres.

La mémoire me revient petit à petit mais tout est flou dans ma tête.

—Que s'est-il passé ?

—Quand on est arrivé chez les Londubat, tu a été prise d'une folie incontrôlable, je ne t'ai jamais vu comme ça. On ne pouvait plus t'arrêter et puis quand les Aurors du Ministère sont arrivés, tu as lutté sauvagement contre eux. Tu en as tuer trois et blesser deux. Les derniers ont du te lancer un sortilège très puissant à sept pour que tu t'évanouisses jusqu'à maintenant. Notre procès va bientôt commencer, cela fait deux jours qu'on est ici. Nous irons surement à Azkaban pour le reste de nos jours...

Maintenant, je me souviens de tout. Je sens de larmes me monter aux yeux, je n'ai pas peur d'aller à Azkaban, ni de mourir, je vais défendre le Seigneur des Ténèbres jusqu'au bout durant ce procès mais j'ai peur pour Narcissa. Lui ont-ils fait quelque chose ?

—Cissy ? murmure-je d'une voix rauque.

—Elle va bien, Lucius et Drago aussi. Lucius a été innocenté, alors, ils n'ont plus rien à craindre.

Je pousse un soupir de soulagement. Ils vont bien, c'est le principal. Nous restons là durant encore quelques minutes ou quelques heures, je n'ai plus la notion du temps, jusqu'à ce qu'on entendent une voix dure et sèche :

—Qu'on les fasse entrer.

*1[Les Détraqueurs nous empoignent et nous emmènent dans une autre salle. Tous les visages sont tournés vers Bartemius Croupton Sr, c'est lui qui nous jugera. Je l'ai compris. Il a un coeur de pierre, il va condamner son propre fils à aller à Azkaban pour la fin de sa vie alors qu'il n'a que dix-neuf ans. Au centre de la salle se trouvent quatre sièges pourvu de chaines qui s'enroulent autour de nos poignets qu'on s'y assied. Je lève les yeux vers Dumbledore, il est présent. Il doit être heureux qu'on soit enfin jugés mais il n'en a pas l'air et il me fixe avec cette même fureur glacée qu'à l'époque où j'étais à Poudlard. Croupton se lève et nous regarde également avec une haine absolue.

—Vous comparaissez devant le Conseil de la justice magique, déclare-t-il d'une voix forte, afin que nous puissions vous juger pour avoir commis un crime si atroce...

—Père, dit Bartemius. Père, je t'en supplie...

Je le regarde, il est réellement terrorisé à l'idée d'aller à Azkaban, mais il y ira car il est fidèle au Seigneur des Ténèbres.

—Un crime si atroce que nous avons rarement eu l'occasion d'en juger de semblables devant cette cour, reprend Croupton en parlant de plus en plus fort pour couvrir les supplications de son fils. Nous avons entendu les témoignages retenus contre vous. Vous êtes accusés tous les quatre d'avoir capturé un Auror — Frank Londubat — et de l'avoir soumis au sortilège Doloris en pensant qu'il connaissait l'endroit où s'était réfugié votre maitre exilé, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom...

—Père, je n'ai rien fait ! s'écrie Bartemius. Je n'ai rien fait, je le jure ! Père, ne me renvoie pas chez les Détraqueurs...

—En outre, vous êtes accusés, d'avoir fait subir le sortilège Doloris à l'épouse de Frank Londubat lorsque vous avez compris qu'il ne vous révélerait pas l'information que vous recherchiez. Vous aviez l'intention de ramener Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom au pouvoir et de reprendre une existence consacrée à la violence, semblable à celle que vous avez sans doute menée lorsqu'il était au sommet de sa puissance. Je demande au jury...