CHAPITRE 8

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C'est tout en me pressant que je termine ma journée aux alentours de 20 heures, des tas de dossiers empilés sur mon bureau. Les cheveux en bataille je me dépêche d'achever mes dernières tâches avant de quitter les lieux.

La semaine est passée à une vitesse folle, une fois encore, je n'ai pas eu le temps de réaliser que nous sommes vendredi et que dans deux jours je quitterai le pays pour l'Italie. Je suis à la fois excitée et pressée, mais l'idée de me retrouver en compagnie d'Ayden pendant tout ce temps seul à seul m'angoisse un peu.

Suite à la visite de Paloma l'autre jour, nous n'avons pas reparlé de l'étrange réaction dont il a été saisi. Nous n'avons pour ainsi dire, pas communiquer davantage que pour le travail. D'un côté je ne m'en plaindrais pas, je l'évite au maximum ne voulant pas provoquer d'autres situations gênantes. 

Tandis que je m'apprête à franchir la porte vitrée des bureaux pour me rendre chez moi, je tombe nez à nez avec Ayden.

Il plaque des yeux surpris sur moi, comme si mon apparition dans le noir semblait l'avoir traumatisé. 

 Ayden vêtu de son long manteau noir, le téléphone à l'oreille marmonne brièvement : 

- Je vous rappelle plus tard. 

 Je ne sais pas trop comment agir, me faufiler pour aller directement sur le chemin du retour ou attendre quelques secondes pour qu'il s'adresse à moi. Mon cerveau me dit de partir rapidement parce qu'Amy et son compagnon ne vont pas tarder à arriver chez moi, mais quelque chose me pousse naïvement à rester.  

  - Mais qu'est ce que tu fais encore là ? m'adresse-t-il.

De la buée s'échappe de ses lèvres légèrement entrouvertes m'invitant à me focaliser sur cette bouche charnière. 

 - Je... je n'étais pas tout à fait au point avant le départ en Italie.

 Il me regarde de haut en bas, enroulée dans mon manteau en laine tricoté en noir et blanc, je m'entoure de mes bras comme pour me réchauffer alors que le temps est plutôt clément ce soir.

- Tu as pu finir ? Tu as de la chance d'être sortie je m'apprêtais à fermer les bureaux.

Sa voix monocorde ne me laisse en rien deviner son humeur actuelle. Je le trouve d'ailleurs plutôt bavard pour une fois.

- Je crois. Désolée, j'ai fait au plus vite mais j'avais peur d'oublier des choses.

Il me sourit poliment avant de détourner le regard de l'autre côté de la route éclairée. En suivant son regard j'aperçois James qui l'attend.

- Tu veux que je te dépose chez toi ? s'enquit-il.

Je le regarde complètement ahurie. Il ne me jette aucun coup d'œil ce qui me laisse libre d'exprimer ma surprise par de grands yeux.

- Heu...


- Tu avais l'air pressé, je n'ai pas de rendez-vous important pour ce soir, je peux me permettre un détour.

Il finit par poser son regard sur moi accompagné d'un sourire affirmé. D'un côté, il est vrai que je vais être en retard mais de l'autre je ne sais pas s'il serait juste de partir avec lui. Finalement avant même que je me sois mise d'accord, j'acquiesce machinalement.

Il n'attend pas une seconde de plus et m'emboîte le pas vers la berline.

Je lève les yeux au ciel, cherchant des étoiles pour me confirmer que la nuit est belle mais elle est tout simplement noire et je me résilie à l'idée de me faire accompagner chez moi par mon patron. J'ai l'impression qu'alors que je tente de gravir monts et merveilles pour l'éviter quelque chose me ramène toujours à lui. Et je commence à me demander si vouloir éviter son patron n'est pas légèrement impossible. La situation étant un peu ridicule, je préfère arrêter d'y penser sous peine de culpabiliser tout le reste de la soirée. 

PromesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant