eLle T2 : La Sérénade Du Serpent (terminé)

20 Mars 2017, 12:07 (1)

Ce qui a d'original, c'est que nous avons moins de mal à aller dans un pays instable politiquement que d'aller au Congo. Aussi en République Démocatique du Congo, le lieu était totalement inaccessible, alors que là, il y a une route pour nous rendre au Baba Gurgur. En espérant que ce ne sera pas totalement chaotique cette fois. Mais ça, rien n'est moins sûr. Avant d'espérer que ce ne soit pas chaotique, on va déjà souhaiter de ne pas se faire attaquer, ce qui n'est pas sûr non plus.

Quand nous arrivons enfin sur place, je suis bien obligée de reconnaître que le site est tout bonnement impressionnant. Nous avons presque l'impression qu'une météorite bien d'atterrir sur terre en formant un cratère qui brûle encore. Sauf que c'est totalement terrestre et le feu brûle depuis quatre mille ans au minimum. Aux alentours, le paysage semble tout aussi apocalyptique que le scénario de la météorite... Tout est sec, avec seulement quelques touffes d'herbes qui se battent en duel et quelques arbres plantés là et surarrosés pour les maintenir verts. Aucun doute, nous sommes au Moyens-Orien. La seule trace de vie humaine aux alentours, c'est un site d'extraction de pétrole à moins d'une centaine de mètres de là, mais ça n'égaille pas le paysage. Voilà encore un lieu où mon Dō̂ron va être super utile... Celui de mon frère aussi d'ailleurs... Je suis défaitiste, il y a un peu de plantes, mais pas suffisamment pour obtenir un réseau intéressant. Et pour ce qui est de la vie animale, je ne détecte que quelques reptiles. C'est trop demandé de l'eau et de la nature ? En vrai, peut-être que nous trouverons ça en dessous, mais pour l'instant, ça s'annonce mal.

Mais de toute manière, nous sommes en avance par rapport à l'équinoxe, donc il ne nous reste plus qu'à attendre. Cette fois par contre, tout devrait bien se passer, en tout cas, d'après Eyia, nous ne devrions pas avoir d'imprévu. La dernière fois, elle ne voyait rien du tout, mais au moins, ce coup-ci, elle sait qu'il ne nous arrivera rien à la sortie. Bien sûr, une fois de plus, elle ne sait pas si nous y arriverons, mais nous avons déjà de légères informations.

Un peu avant midi et demi et l'horaire que nous avons trouvé pour l'équinoxe, nous voyons un trou se former au milieu des flemmes du cratère. Apparemment, ce sera là. Clairement, à vue d'œil, ça ressemble plus à un toboggan qu'à un véritable passage, mais nous faisons avec ce que nous avons. Sans plus attendre, Cameron, Jenny, Irving, Sydney et moi avançons vers le cratère. Au plus près, la chaleur qui s'en dégage est plutôt inquiétante, malgré tout, nous y descendons avant d'avancer à la queue leu leu dans le trou, ou plutôt tombons les uns derrière les autres dans le trou, laissant Quiterie, Finn, Pandora et la triplette à l'extérieur. Et définitivement, c'est une sorte de toboggan en pierre qui nous fait dévaler une petite dizaine de mètres.

N'ayant pas prévu l'atterrissage, nous nous retrouvons tous les uns sur les autres en bout, nous sentant un peu bêtes. Une fois debout, Jenny nous éclaire, mais c'est uniquement provisoire, cette fois, nous avons prévu des torches à faire brûler pour l'éclairage. Même si le Dō̂ron de Jenny est très utile, nous avons bien vu qu'il n'était pas toujours très fiable, donc mieux vaut éviter. Heureusement, contrairement à ce que nous aurions pu craindre, nous arrivons à brûler les allumettes que nous avons et allumer nos torches. Ça signifie sûrement que le blocage qu'il y a au niveau de la technologie concerne seulement la technologie moderne ou l'électricité, ce qui est une bonne nouvelle. Maintenant que nous sommes éclairés, nous nous répartissons les torches. En réalité, nous n'aurions besoin que de deux ou trois torches, mais la dernière fois, nous avons bien vu que nous pouvions nous retrouver séparer, alors nous avons anticipé et prévu une par personne, au cas où.

En tout cas, nous avons atterri dans une sorte de pièce carrée, assez petite, avec la sortie du toboggan et trois portes, une à chaque mur.

— On prend laquelle ? demande Sydney.