Je me dépêche de me rendre chez moi quand soudain un coup de feu retentit et une balle m'atteind à la jambe. Je m'écroule dans un cri de souffrance et regarde ma blessure. Le sang commence déjà à imbibier mon pantalon, je le relève pour constater que le missile s'est logé dans ma chair et c'est en me retenant de tomber dans les pommes tellement la douleur est forte que je l'extrait avec le couteau que je garde toujours sur moi. J'arrache un bout de ma chemise et confectionne un rapide bandage que j'enroule autour de ma jambe et le noue de manière à ce qu'il soit bien serré. Je me relève difficilement en gémissant et marche vers ma maison.
Alors que je tourne pour entrer sur le chemin qui mène chez moi, deux mages apparaissent devant moi et commencent à m'attaquer à coup de jets de flamme et d'eau brûlante. J'évite les attaques en me retenant de hurler à cause de ma blessure et attrape mon arc, je ne me sens pas capable de courir avec une épée. Mes flèches n'atteignent presque jamais leur cible mais j'arrive tout de même à blesser un mage au bras et à tuer l'autre avec une dans le ventre et l'autre dans la gorge. Je regarde le corp immobile à mes pieds et ne peux retenir une grimace, j'ai envie de vomir. Je dois avouer que devoir tirer sur des humains me répugne, j'ai l'habitude de combattre contre des esprits et on ne peut pas appeler ça des humains. Sans compter que les esprits tombent en poussière quand je les "tue". Je reviens brusquement à la réalité et arrêter de fixer le cadavre quand mon deuxième adversaire s'approche de moi avec une grenade à déflagration dans les mains. Ce petit bijou de la technologie mage sert à piéger un élément dans une grenade. En l'occurrence, celle-ci contient une magie de feu à l'intérieur. Le pouvoir utilisé est reconnaissable car une grenade à déflagration est rouge, une à tremblement est marron, une à tempête est blanche, et une à tsunamie est bleue. Je réagis instinctivement et bondie en l'air avant de lâcher tout une série de flèche qui ne touche pas l'explosif mais atteignent toutes le mage. Il tombe au sol, une bonne dizaine de flèche dans le corp pendant que j'atterris. Aussitôt la douleur me transperce la jambe et je hurle et m'écrasant par terre. Je respire profondément plusieurs fois, les larmes aux yeux et me relève avant d'aller récupérer toutes mes flèches. En reprenant mon chemin je ne prend pas garde aux combats autour de moi, trop absorbée par ma douleur, mon inquiétude et mon but, tant et si bien que je ne remarque pas la grenade à déflagration lancée à côté de moi ni les cris des gens autour. Soudain l'explosion retentit et je me retrouve balayé par sa force. Je m'évanouie alors, brûlée, blessée et les larmes aux yeux.
***
J'ouvre difficilement les yeux et regarde autour de moi. Malgré une douleur cuisante à la tête j'arrive rapidement à la conclusion que je suis par terre, dans la rue et qu'il n'y a aucun son autour de moi, tout est calme. Je pense que les combats ont cessé et que les ennemis sont partis. Je me relève en position assise et constate un peu mes blessures. Tout mon bras gauche est brûlé, ainsi qu'une partie de mon ventre, ma douleur à la tête viens d'une ouverture à l'arrière du crâne et d'une autre sur le front, ma jambe droite souffre encore de la blessure par balle et je crois que ma cheville est cassée.
J'observe les alentours et rampe jusqu'à un bout de bois de la taille d'une canne. Je prend appui dessus pour me relever puis entreprend de marcher vers ma maison. Je suis à la limite de l'inconscience et je dois développer des efforts surhumains pour tenir debout. Même d'ici, je vois que la demeure qui a été la mienne durant 14 ans est irrécupérable. Les murs sont totalement détruits et brûlés, la porte sortie de ses gonts, le toit démoli et les fenêtre brisées. Je rentre tout de même par l'entrée et me retrouve au milieu d'un champs de bataille. Tous les meubles sont retournés et le corp d'un géant mort prend quasiment tout le salon. Je monte à l'étage, tremblante, en ne comprenant pas la raison de ce silence. Des gens devraient être en train d'aider les blessés et d'enterrer les morts, d'autres en train de reconstuir tout ce qui est détruit. Partout où je passe, on a l'impression qu'un cyclone a tout balayé sans faire la différence entre corps, objets, armes et meubles. N'ayant rien trouvé en haut, je redescend les marches, en pleurant cette fois-ci, et décide d'aller voir dans la forge. Quand je pousse la porte, un corp apparaît à ma vue, ce n'est pas une personne que je connais. Je respire profondément en essayant d'ignorer encore ce même spectacle morbide de gens éventré, mutilés et dégoulinant de sang... Je regarde partout autour de moi sans rien trouver.
Je m'apprête à quitter la pièce quand un râle étouffé attire mon attention, il vient de derrière un amoncellement de pierre. Je me dirige vers celui-ci et ce que je vois me fait tomber au sol. Mon père, avachie sur le tas, une épée plantée dans le ventre, me regarde d'un regard triste mais surtout horriblement souffrant. Je retire l'épée en ignorant son cris de douleur et commence à nettoyer la plaie quand une main me saisi le poignet. Je regarde mon géniteur qui, avec une lueur de pardon dans le regard, me dit, sans me lâcher pour autant :
- Ælis...ne...ne t'occupe...pas de...*tousse et crache du sang*
- Papa !
- Non, Æ...Ælis...ne...ne t'occupes pas de moi...
- Mais tu es blessé papa ! Il faut te soigner tu vas voir ça va aller ! Tu...tu vas t'en sortir...
- Ælis...je...*tousse*...je crois qu'il est tant pour moi de rejoindre ta mère...
- NON ! Non... Papa...tu...tu n'as pas le droit de me laisser...
- Je suis désolé Ælis...ma chère Ælis... Qu'est-ce que j'aurais aimé te voir...grandir...tépanouir...*tousse*
- Mais tu le verras. Papa, tu vas t'en sortir...tu vas...tu vas voir...tu vas t'en sortir...
- Tu lui ressemble tellement... Ælis...ta mère serai si fière de toi...
- Papa !
- Si...fière...
- Papa !
- Écoute moi bien Ælis...tu n'as pas le temps de me soigner...ils ont placé une bombe Ælis et...
- Papa...
- Tais-toi !*tousse et crache du sang*Ælis...tu dois partir...la bombe est assez puissante pour raser toute...toute la ville...tu...tu...dois...part...
- PAPA ! NON, PAPA ! Tu...tu n'as pas le droit...tu ne peux pas me laisser...
Je laisse les larmes qui avaient déjà commencé à couler au début de la discution se déverser sur mes joues comme deux torrents d'eau chaude et salés. Je me roule en boule contre mon père et je hurle ma douleur et ma tristesse, ma colère et ma rancune, mais surtout, je hurle tout mon futur bonheur qui s'envole, part et s'en va avec mon père.Je me remet debout, malgré ma douleur immense et les larmes qui brouillent ma vue. Je marche jusqu'aux abords de la ville, au niveau du sentier au bord de la falaise, et appelle mon dragon par télépathie. Je ne suis pas sûre que ça marche mais j'essaye, je lui demande de venir me chercher. Il avait raison, je veux rejoindre l'ordre des dragons. Je veux me venger de ceux qui ont tué mon père et ma mère avant lui, de ceux qui ont détruit ma vie et de ceux qui m'ont laissé regarder tout ça sans que je puisse rien faire. Je suis prête à combattre, à prêter ma force à l'armée de Makia.
Je pense soudain à mes affaires restées à la maison. J'essaye de transmettre à mon dragon qu'il doit m'attendre au bord de la falaise et retourne dans le chalet. Pas un seul instant je ne jette un regard sur la porte de la forge et je monte dans ma chambre. Je prend mon sac en peau de frours et le remplis avec mes livres de lectures et ceux sur les dragons, ma tenue de combat et mon carnet où j'inscrit tout ce qui me passe par la tête. Au moment de sortir de la pièce, je me retourne et prend finalement le sifflet d'esprit de ma mère et le pendentif en forme de dragon bleu, semblable à celui sur mon épée, que m'avait offert mon père. Je serre les deux objets dans ma main et les mets autour de mon cou. Un brusque élan me fait rentrer dans la chambre de mon géniteur avant de descendre et ce que je vois fait recouler mes larmes. Partout des photos de lui et moi, de lui et ma mère et sur sa table de chevet, un cliché de nous trois, lui, ma mère et moi encadré avec une légende :"Rien n'est plus beau que ma famille". Je saisi ce dernier et enfonce le cadre dans mon sac. Je sort sans regarder autre chose et refoule mes larmes.
Je clopine jusqu'au point de rendez-vous et même de loin, j'aperçois mon dragon, avec ses ailes bleu profond et son corp noir. Pour la première fois je vois sa queue et je ne peut m'empêcher de la trouver magnifique. Elle est longue et noire mais des parties bleues cobalt dépassent, comme des morceaux de cristal. En le voyant dans ce ciel maintenant matinal, je songe qu'il me reste encore de l'espoir et l'idée me vient immédiatement. Je lui dit :
- Tu sais quoi, je vais t'appeler Spes !
- Espoir ?
- Oui, c'est du latin. J'ai lu que les dragon portaient souvent des noms tirés du latin autrefois.
- Et bien écoute ça me plaît bien.
Je saute sur son dos et cale mon sac de manière à ce qu'il ne tombe pas. Soudain, alors que Spes commence à s'éloigner, nous entendons un énorme bruit d'explosion et je me retourne pour voir le village de Kagaki complètement détruit. Les larmes recommencent à tomber et je positionne mon sac pour me faire un oreiller.
- Où va-t-on chef ?
- Rends-toi à l'ordre des chevaliers.
- C'est parti !
Je m'allonge sur le dos de Spes et immédiatement un sommeil peuplé de cauchemars m'emporte.
_________________________________________________________________Coucou ! J'espère que ce chapitre vous a plu. Moi, honnêtement, je suis déçu. J'ai l'impression qu'il n'est pas super et surtout je le trouve trop court. Je vais essayer de faire tous les prochains chapitres plus longs. En attendant j'espère vraiment que celui-ci vous plaît. Bonne lecture !😊
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L'oeil du dragon - Tome 1 : La Prophétie
ParanormalMakia est un monde magique où vivent différents peuples tel que les loups-garous, les vampires, les sirènes, les dragons ou encore les elfes. Mais depuis maintenant dix ans, la guerre règne menée par Le Roi, souverain des mages, et les royaumes des...