La Fac

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La fac. En voilà un sujet sérieux, et par sérieux j'entends qui ne relève pas d'une illusion qui me soit propre ou qui l'est pour tous. Beaucoup de gens sont passés par là, et honnêtement je ne sais pas du tout comment ils ont fait. Je vais vous expliquer pourquoi dans un instant. 

La fac, c'est la prochaine étape de ma vie. Youpi ! Donnez-moi un tabouret et une corde, je me débrouillerai pour le reste. Alors si certains d'entre vous se posent la question, ce n'était pas vraiment l'avenir que j'avais prévu au départ. Disons que si... quand j'avais approximativement huit ans. Mais ce n'est plus le cas depuis un moment. Ce qui est bien avec la vie – soulignez ici mon grand sarcasme, c'est qu'elle offre toujours des trucs auxquels on ne s'attend pas, et en général ce ne sont pas de très bonnes surprises. Parce que la vie est là pour te faire chier, littéralement. Je parlerai d'ailleurs un peu d'elle dans une autre partie, je pense. Et elle m'a amené à cette grande étape : les études supérieurs. Et par conséquent, comme je n'ai personnellement pas pu y échapper, à la fac. Qu'est-ce que vous voulez ? Ça devait sûrement se passer comme ça et pas autrement. Je vous préviens, ne criez pas au destin trop vite ! Ça c'est une autre chose dont je vais devoir parler...

Bon, maintenant arrêtons de tourner autour de pot et rentrons dans le cœur de sujet. Qu'est-ce qui ne va pas avec la fac ? Je pourrais dire pour adoucir les choses que ce n'est pas moi qui n'aime pas la fac, c'est la fac qui ne m'aime pas. Mais, on ne se cache rien, elle et moi échangeons un lien de profonde détestation de l'autre. Quand je pense à mes proches qui me rassurent en me disant que « je vais m'éclater, que je vais mûrir pour devenir un vraie adulte et rencontrer plein de monde ». 

Premièrement, je ne vois pas l'éclate qu'il y a à aller en cours, en sachant que nous serons pas moins de plusieurs centaines d'étudiants par amphithéâtre, avec un professeur qui fera son monologue pendant une heure sans jamais s'arrêter, même pour respirer. Avant que des commentaires du genre « Comment tu le sais, tu n'y as jamais été » soient même pensés, je tiens à dire que je me suis renseignée sur le sujet, et j'en ai fait ma propre opinion. Maintenant que ceci est éclairé, je peux continuer. Donc un cours qui ne s'arrête pas, qu'est-ce que ça peut faire vous allez me dire ! Eh bien ça veut dire que si je me perds dans le cours, je n'ai pas la possibilité de demander conseil ou de poser une question simple en rapport avec le sens d'un mot. Aucune question. Plutôt cool pour quelqu'un comme moi qui ne suis pas du genre à participer en cours, moins parce que j'ai souvent tendance à avoir des objections sur ce que je ne comprends pas. Donc non, ce n'est effectivement pas l'éclate. Et maintenant que j'y pense, j'espère que leurs salles sont climatisées parce que je vous décris même pas l'odeur qu'il doit y avoir en septembre, alors qu'il continue à faire environ quarante-cinq degrés !

Deuxièmement, devenir un vraie adulte. Alors, que les choses soient bien claires, je n'ai AUCUNE envie de devenir une vraie adulte un jour. Je deviendrai sans aucun doute une trentenaire, puis une quarantenaire, et ainsi de suite jusqu'à devenir vieille et  fripée, mais je ne serai jamais une adulte. En tout cas, je ne pense pas en être capable. Est-ce que je serais atteinte du syndrome de Peter Pan ? Je ne pense pas, parce que ceux qui en sont atteints ne veulent pas grandir pour des raisons différentes des miennes... enfin j'imagine. Les adultes se plient aux règles que leur impose la société, et je suis sûre avoir déjà mentionné que ça ne fait absolument pas partie de mes plans. Une asociale ne se conforme pas à ce qu'on lui impose comme un simple petit mouton prêt pour l'abattoir. Elle fait ce qu'il faut pour survivre, point. Oh, et au passage, j'avoue bien aimer le paradoxe quand on me fait cette remarque sur la maturité, suivie quelques minutes après par le fait que je vais m'amuser à participer aux fêtes organisées par les étudiants. C'est vrai que faire la fête est une étape primordiale pour devenir une vraie adulte, pour sûr !

Troisièmement, rencontrer plein de monde. En général, quand on me dit ça, soit j'incline la tête sur le côté et je hausse les sourcils, soit je demande à la personne si elle se fout royalement de ma gueule. Hey, tu l'as vu le titre du journal ? Le dernier mot est celui qui est constamment marqué su mon front ! Comme si j'avais envie de rencontrer du monde, non mais je rêve ! En général, ce sont mes parents ou d'autres membres de ma famille qui me disent ça, alors qu'ils savent très bien ce que j'en pense. Je crois que ce sont des causes perdues, ils ne comprendront jamais vraiment ce côté-là de ma personnalité. Heureusement pour moi, ils comprennent à peu près tout le reste. Mais il n'y a pas qu'eux. Vous voyez cette fille, votre très bonne amie, qui a constamment le sourire aux lèvres, toujours d'humeur joyeuse ? Cette fille qui adore porter des vêtement super colorés, et qui voit toujours le verre à moitié plein, alors qu'on le voit toujours à moitié vide parce que c'était de la bière, et que quelqu'un d'autre a tout simplement bu dedans alors que c'était le vôtre ! En bref, c'est la fille qui me dit « C'est pas grave, tu vas t'en remettre » parce que j'ai perdu une chose très importante dont j'ai absolument besoin, question de vie ou de mort, alors que moi je lui dis « C'est pas grave, tu vas t'en remettre » parce que son copain l'a quitté pour une autre. Oui, je sais, j'ai des efforts à faire en terme de compassion. J'avais déjà mentionné ce problème, qui peut être assez embêtant quand il y a en face quelqu'un censé vous faire confiance. J'essaierai de faire mieux la prochaine fois. C'était crédible ? 

Tout ça pour en revenir au problème de départ : la fac. Pourquoi est-ce qu'ils acceptent autant de monde ? Je vais devoir côtoyer, enfin en tout cas au minimum croiser, des milliers de personnes pas jour. Autant le dire tout de suite, j'appréhende déjà la superbe rencontre avec la personne qui voudra faire connaissance avec moi. Parce qu'il y en a toujours. Et je plains d'avance cette personne.

Heureusement pour moi, j'aurai tous les soirs une merveilleuse amie à qui me plaindre puisqu'elle vivra sûrement les mêmes choses que moi, étant donné que nous vivrons en colocation. Elle se dit asociale, mais ce qui est assez drôle c'est qu'elle est le genre de fille bizarre mais qui s'entend avec tout le monde, malgré son côté étrange et sa timidité. Bref, à part le côté bizarre, elle est mon absolu contraire. En parlant de colocation, j'ai eu le plaisir de savoir (après être tombée amoureuse de ce pavillon dans lequel je vais vivre) qu'il y a trois autres étudiants qui vivront dans la résidence à dix mètres de chez nous. J'ai appelé ça un pavillon, on peut aussi l'appeler une dépendance, ce qui fait qu'en fait je suis un peu chez quelqu'un. Et ce quelqu'un loue trois chambres de chez elle à trois étudiants. Pas la peine de préciser que l'idée de faire connaissance a immédiatement traversé l'esprit de ma mère, et que l'idée de regarder par la fenêtre avant de sortir pour m'assurer qu'il n'y ait personne a immédiatement traversé le mien. Et ma coloc est du même avis... en tout cas pour le moment. 

Je crois que c'est tout pour aujourd'hui en ce qui concerne le sujet. J'y reviendrai peut-être faire une mise à jour dans une deuxième partie, après en avoir fait l'expérience. Ou alors je confirmerai tout ce que j'ai dit ici.

En attendant, mauvaise journée bande de naïfs !

Journal d'une asocialeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant