Avant tout, je tiens à m'excuser pour cette courte partie.
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Cette soirée fut pour moi l'une des plus longues que j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui. J'avais l'impression que les secondes défilaient telles des minutes et que les minutes défilaient telles des heures.
Comme vous l'aurez compris, ce soir-là, mon père ne s'était pas gêné pour me frapper. Bien évidemment, ce n'était pas les premiers coups que je recevais. Quelques fois étant petite, je recevais quelques coups par-ci, quelques coups par-la pour de petites bêtises. Mais je ne m'étais jamais réellement faite "frappée", c'était une nouvelle expérience pour moi, ça m'était encore totalement inconnu... Enfin jusqu'à aujourd'hui.
J'avais pleuré toute la nuit, j'étais encore assise par terre à sangloter. Mon père était parti fumer sur le balcon et Haïden était en train de hurler sur le canapé. J'avais de la peine pour ma soeur, j'aurais tant aimé pouvoir la prendre dans mes bras et lui dire que je serais toujours là pour elle mais je ne l'ai pas fait. Je n'avais plus la force ni le courage de me lever. Je craignais que mon père ne revienne à la charge et me règle mon compte une bonne fois pour toute. Alors je pleurais jusqu'à ne plus pouvoir m'arrêter, je n'avais pas osé bouger ne serait-ce qu'un doigt. Quelques dizaines de minutes plus tard, je pleurais toujours. Haïden se lèva et vint dans mes bras en me disant :
« – Allez Neyii arrête de pleurer..
- ...
– S'il te plaît arrête de pleurer ça me rend encore plus triste... Quand maman va revenir on va tout lui raconter t'inquiète pas.. je te le promets. »
Je vous jure que sa phrase m'avait énormément touchée et marquée. Je l'ai serrée fort contre moi, je ne voulais plus la lâcher, je ne voulais plus l'abandonner... Et c'était ce jour-là exactement, que je me suis rendue compte à quel point l'amour fraternel comptait pour moi, je me suis aussi rendue compte que Haïden et Jaïden étaient devenus ma vitalité, ma force et ma détermination.
[...]
Le lendemain, je me réveille avec un mal de tête horrible. J'étais couchée sur mon lit, il y avait aussi Haïden près de moi. Je me lève et regarde l'heure. Il était 7h46. Il fallait que je me dépêche sinon j'allais être en retard en cours. J'allais réveiller Haïden et Jaïden lorsque j'aperçus le petit déjeuner qui était déjà fait sur le bureau de la chambre. C'était bizarre. Je m'approche du bureau et j'ai pu voir qu'il y avait une enveloppe où il y était inscrit " Neïssa D* S***a ". Je la saisie et l'ouvre.
« Hier soir je me suis un peu emporté et je m'en excuse. Je te jure Neïssa je sais pas ce qui m'a pris, pardonne moi. J'ai préparé le petit déjeuner et je vous ai acheté quelques cadeaux pour me faire pardonner. À ce soir, je t'aime. De ton papa. »
Mon père pensait pouvoir m'acheter aussi facilement. Je n'ai même pas pris le temps d'ouvrir ses "cadeaux" car je n'en voulais pas. Je suis directement partie réveiller les jumeaux et je leur ai servi leur petit déjeuner. Une fois le rituel du matin terminé pour les enfants, je les accompagne à l'école et reviens pour me préparer à mon tour. Une fois prête, je sors et let's go to the school.
Arrivée, le portail du collège était fermé et ça ne m'étonne pas puisque j'étais en retard. Il devait être aux alentours de 9h, il faisait assez frais, on était en fin mars. Le début de la saison printanière, ce qui veut dire que le soleil battait son plein, la fraîcheur et le renouveau était de retour. Je respirais l'air comme si c'était mon dernier souffle, je comptais la beauté de la nature comme si ça allait être la dernière fois que j'allais la voir, j'en étais presque ridicule. Puis soudain, je me souviens du supplice que je menais depuis mon arrivée dans cette école... Tout avait tellement changé, plus rien n'était pareil. Ici, les élèves ont beaucoup de mal avec le changement, ils ne m'ont pas laissé la chance de pouvoir m'intégrer... Et je trouvais ça vraiment injuste. C'était tout le contraire de mon ancien établissement, ici les élèves étaient loin d'être accueillants, ici c'était chacun pour sa peau, il n'y avait pas d'amis, de copains ni de copines. Je vous avoue que je vivais très mal cette situation, j'étais exclue de mon propre collège sans même avoir pu prouver qui j'étais et placer mes marques. Sans m'en rendre compte j'avais laissé couler quelques perles salées tout le long de mes grosses joues rosées... Au fond de moi, je gardais espoir, je me disais que l'année prochaine ça allait être le lycée. Une toute nouvelle expérience, du renouveau, de nouvelles rencontres. Un nouveau départ quoi !
J'étais perdue dans mes pensées, lorsque je fus interrompu par un raclement de gorge. Le premier réflexe qui m'est venue en tête, c'était de cacher mon visage. Après quelques secondes, je me rends compte que la personne n'avait essayé aucune tentative de violence alors je baisse les bras.
J'ai pu voir une magnifique jeune fille de mon âge, de type afro. Elle était toute petite, et ça la rendait assez mignonne je trouve. Son teint café noir la rendait encore plus belle, elle avait des yeux marrons perçant qui l'avantageaient, et un petit foulard qui recouvrait ses cheveux.
« – Euh Salut.. Me dit-elle
– Salut.
– Pourquoi tu cachais ton visage ?
– Je ne sais pas c'était un r..
– Pardon ?
– Rien.. »
Je venais de me rendre compte de la gaffe que je venais de faire. Et encore une fois, je me suis braquée, je me suis renfermée sur moi même et j'ai préféré couper court à la conversation.
« – Hm.. T'es nouvelle c'est ça ?
– Oui.
– Ah d'accord, moi je suis en 3ème E. Si tu veux on pourra faire connaissance..
– Oui pas de problème..
– Sourire Bah à une prochaine fois j'espère.
– Oui, salut. »
Puis elle est retournée vers une jeune fille. J'étais encore tout étonnée et surtout très méfiante. Et si c'était seulement des élèves de ma classe qui l'avait envoyé pour venir me parler ? Et si..
DRIIIIINNNNNNNNNNG !
La sonnerie d'intervalle coupa court à mes pensées. Je me suis précipitée en cours avec une hâte au coeur de pouvoir approfondir mon apprentissage, et une peur immense d'encore et d'encore me faire humilier et moquée par mes camarades..
Je vais vous faire passer cette journée, aujourd'hui, il n'y avait eu rien d'extraordinaire. C'était la même routine que les autres jours, rien n'avait changé, autant bien dans ma relation avec mes camarades que dans le reste.
Aujourd'hui, j'avais quitter plus tôt que prévu. J'habitais dans une résidence privée qui se trouvait non loin de mon collège, on va dire 10 minutes à pieds.
Je marchais tranquillement quand j'aperçus un groupe de garçon sur le trottoir juste en face du miens. Ce n'est pas le groupe de garçons qui a retenu mon attention, c'était plutôt ce Walid. Rappelez vous celui qui n'avait pas hésité à me faire tomber devant toute la classe. Il me regardait avec une haine indescriptible, s'il le pouvait je vous assure qu'il se serait déchaîné sur moi sans aucun scrupule. Je marchais toujours sous les regards persécuteurs de ce dernier, j'ai aussi pu remarquer qu'il glissait deux, trois mots à ses copains alors ils me regardèrent, et ainsi ils éclatèrent de rire.
S'en était trop pour moi, vraiment trop, trop d'accumulation, trop attroupement, d'encombrement..
Je me précipite jusqu'à chez moi les larmes aux yeux. J'étais à peine arrivée devant ma résidence que je croisa mon père en train de sortir de sa voiture. J'étais au bord de l'implosion, j'allais craquer et je le savais.. Je ne savais pas quoi faire courir jusqu'à mon appartement et ensuite me faire lamentablement frapper ou rester et affronter les choses telles qu'elles le sont.
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À SUIVRE !

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Nouveau Départ
Romance« - Je veux que tu me promettes de ne jamais me faire de mal.. - Et toi de ne pas m'abandonner. » Ils étaient tout deux totalement différents, mais leurs passés similaires les a réunis. Allait-il tenir sa promesse envers elle ? Neïssa est une jeun...