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Je vais le faire ce soir. Oui ce soir, je vais mourir, je vais me libérer de ces chaînes qui m'ont tant blessées, ces chaînes tant douloureuses.

Je ne sais pas ce qu'il y a derrière ce miroir de la mort, mais ça ne pourra jamais être pire que ma vie sur Terre.

J'ai tant souffert ces sept dernières années que je suis prête à tous pour en finir, et cette fois ci, pour de bon.

Pas besoin d'une lettre d'adieu, la seule personne qui se souciait de moi est morte il y a bien longtemps et aujourd'hui c'est mon tour.

Mon tour de mourir, mon tour de rencontrer la grande et immortelle Faucheuse, cette allégorie de la mort, vêtue de cette couleur sombre, cette couleur morbide, la couleur du deuil.

Du haut de ce pont, j'ai peur. Ce n'est pas de la peur mais plutôt de l'angoisse. De l'angoisse pour mon avenir, pour mes parents pour...

Non ! Ce n'est pas le moment de penser à ça, il est bien trop tard désormais pour les pardonner.

Une jambe après l'autre, je passe de l'autre côté de la barrière, la barrière qui sépare mon présent tragique de mon avenir.

Les yeux fermés, je sens cette douce brise printanière qui doucement chatouille mon visage. Je ressens la lumière de la lune à travers mes paupières fermées, et je sens surtout le froid de l'eau envahir mon corps désormais sans âme.

Je suis passé de l'autre côté, j'ai traversé le miroir. Je suis libre. Je peux enfin être moi, la fille un peu folle mais souriante. Je ne me sentirais plus mal. Je suis libre.

Je suis MORTE et cela est de leur faute à tous. Ils sont tous responsables de ma mort, tous à leur manière.

inDIFFÉRENTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant