Blacksad & Zootopie : L'affaire Bloom

8. Scepticisme

Nick
- Refroidissez-le ! Cria Mister Big.

L'instant d'après, Doug se trouva transporté au-dessus d'une fosse remplie d'eau gelée. Pourtant, on avait essayé de le faire parler jusqu'au bout pour ne pas en arriver là. Même lorsque les ours polaires de Mister Big étaient venus le chercher, il n'avait pas voulu parler, espérons que maintenant qu'il arrivait à bout il parlerait. Mister Big était une musaraigne parrain de la mafia qui nous avait déjà aidé lors de la précédente affaire des Hurleurs Nocturnes.

- Alors ? Toujours pas envie de coopérer ? Lui lança Judy d'un air sarcastique.

- Ok ! Ok ! J'vais parler ! Cria Doug.

- Où est Damian ? Demanda-t-elle.

- Il compte partir vers la résidence de l'ancien sénateur Gallo. C'est tout c'que j'sais !

- Qui est Gallo ?

- J'en sais rien ! J'vous l'jure !

- Je sais qui est Gallo. Rétorqua John.

John nous expliqua tout ce qu'il savait sur Gallo, apparemment il avait déjà eu affaire à lui. Il nous raconta la façon dont le coq avait voulu le piéger et comment il s'en était sorti grâce à un chantage médiatique, et surtout, qu'il ne fallait jamais avoir confiance en ses paroles. Il nous apprit également qu'il avait récemment quitté New York pour s'installer à Zootopie en tant que candidat à l'élection du maire de Zootopie. J'avais déjà brièvement entendu parler de lui, à ce qu'on m'a dit, c'était un candidat patriotique qui méprisait totalement les actions de Bloom. Mais face aux révélations de John je ne savais plus quoi penser. J'étais assez embrouillé.

- Si c'que le mouton dit est vrai, on ferait mieux d'aller au plus vite chez Gallo. Reprit John.

- Ok. Répondis-je. Quant à Doug, on en a plus besoin, vous pouvez l'refroidir.

- Nick ! Me cria Judy.

- Eh ! J'rigole ! J'suis pas un monstre.

- Alors c'est tout ce que je représente pour toi ? Un monstre ? Lança Miser Big.

Je me sentis vraiment gêné à ce moment-là. Mister Big me fixait sans ciller, et j'eus même peur un instant qu'il ne décide de me refroidir. Finalement, Mister Big, Judy et John éclatèrent de rire.

- Je te taquine Nick ! Lança-t-il. Tu as tout de même de la chance d'être l'ami de cette lapine qui a sauvé ma fille. Sinon, je t'aurais refroidi depuis longtemps.

- Je sais très bien que j'ai de la chance de l'avoir.

A son regard, je vis que cette remarque ne manqua pas de toucher Judy, les lapins étaient tellement émotifs. Mais trêve de bavardage, comme dirait John, il était temps de se rendre chez Gallo, je demandai donc à Mister Big de reposer Doug en lui disant que nous l'emmènerons au poste avant de nous rendre chez Gallo. Alors que nous allions sortir, Mister Big m'interpella une dernière fois.

- Si jamais vous avez besoin de nous, moi et mes hommes sommes à votre disposition. J'ai perdu plusieurs de mes ours polaires à cause de ce Damian, et j'espère vraiment pour lui que vous le trouverez avant nous, car sinon... Enfin bref. Je ne vous retiens pas plus longtemps.

Je remerciai Mister Big, et après l'avoir salué, nous quittâmes tous les trois la maison, suivis de Doug.

Blacksad
Après avoir vite accompagné Doug au commissariat et avoir remis la mallette contenant la composition du sérum de Bloom à Bogo, nous prîmes la direction de la demeure de Gallo. Contrairement à ce que je pensais, le trajet se déroula dans un silence total. Nous étions tous les trois en train d'essayer de comprendre ce que Damian pouvait bien vouloir faire chez Gallo. Moi-même, je me posais beaucoup de questions à ce sujet là. Je fus finalement le premier à briser le silence.

- Qu'est-ce que Damian peut bien vouloir aller faire chez Gallo à votre avis ?

- Je n'sais pas. Avoua Judy. Mais je suppose qu'ils préparent sûrement un attentat contre lui.

- Un attentat ? Répondis-je. Pourquoi Bloom voudrait perpétrer un attentat contre Gallo ?

- C'est évident ! Gallo a clairement dit qu'il était contre Bloom. Alors ils auraient toutes les raisons de vouloir s'en prendre à lui.

- Ça peut sembler logique. Admis-je. Mais si quelqu'un comme Gallo, s'opposant à Bloom, mourait tué par ce groupe, quel effet cela aurait sur la population ? Tu penses peut-être que cela risque de semer la peur parmi les citoyens, mais moi, je pense que ça risquerait de produire l'effet inverse. En tuant quelqu'un qui s'oppose à eux, la population risque plutôt de le considérer comme un martyr mort en combattant Bloom, et de mépriser encore plus les actions du groupe. Non, je pense qu'ils n'auraient aucun intérêt à tuer Gallo.

- Mais si Bloom ne se dirige pas vers la résidence de Gallo pour y commettre un attentat, pourquoi y vont-ils ? Demanda Nick.

- Ça, c'est justement c'qui m'inquiète. Répondis-je.

Tout ce que je venais de leur dire semblait ne les avoir que troublé davantage sur la situation. Cependant, il y avait encore un dernier point que je voulais mettre au clair.

- En tout cas Judy, je compte sur toi pour ne pas agir inconsciemment comme tu l'as fait dans le métro, cette fois.

Tous deux me lancèrent un regard où se mélangeaient colère et incrédulité.

- Quoi ? Mais... de quoi tu parles ? Me demanda-t-elle incrédule.

- Je parle de la façon inconsciente dont tu as agi. C'était de la folie de monter seule dans ce train, il aurait mieux valu appeler des renforts et attendre leur arrivée.

- J'ai fait c'qu'il fallait faire ! Cria-t-elle. Si j'avais rien fait, ils se seraient enfuis ! Et puis de toute façon, on s'en est sorti, c'est tout c'qui compte.

- Je n'ai pas vraiment eu l'impression qu'ils voulaient partir. Ricanai-je. Et puis si vous avez survécu, c'est parce que vous avez eu beaucoup de chance, sauter d'un train en marche pour atterrir dans une voiture n'est pas à la portée de tout le monde. Mais c'est pas sûr qu'on ait autant de chance la prochaine fois, alors sois plus prudente. D'ailleurs, même Nick ne semble pas avoir apprécié ta petite escapade.

Nous nous tournâmes tous deux vers Nick, espérant un quelconque commentaire de sa part, mais il resta silencieux, l'air grave. Nous comprîmes qu'il gardait le silence pour ne pas envenimer la situation mais qu'il n'en pensait sûrement pas moins que moi. Nous décidâmes donc de mettre fin à cette querelle. Si j'avais voulu, j'aurais encore pu en rajouter par rapport à la façon dont ils avaient obligé Doug à nous révéler ses informations, mais vu que j'avais moi même souvent agi de cette façon, je n'étais vraiment pas bien placé pour les blâmer à ce niveau là. Nous sentîmes tout de même les tensions entre nous peser durant le reste du trajet qui se déroula dans le silence le plus total jusqu'à la résidence de Gallo.