Fatiguée

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"Kirstie?"

Elle releva la tête pour me faire face, interrompant la rédaction de son mail, preuve ultime que j'étais important à ses yeux.

"Qu'y a-t-il?"

"Je vais devoir prendre mon après-midi, demain. Je dois aller voir mon médecin."

"Les résultats sont tombés? J'espère qu'ils sont bons!"

"J'éspère aussi."

"Je t'accorde evidemment ton après-midi. D'ailleurs ça va mieux depuis la chute? C'était il y a presque un mois déjà."

Je m'asseyais en face d'elle dans un grand soupir. Elle se détacha complètement de son ordinateur.

"Ha, tu as quelque chose à me dire..."

"Oui. Je n'ose pas vraiment en parler à Scott... Je sais qu'il s'inquièterait, et qu'il serait triste, mais... Je suis vraiment fatigué. Faible, surtout. Enfin, c'est comme si j'étais mal réveillé, mais tout le temps. Tu comprends? Et je ne reprends pas de poids alors que Scott fait tout pour que je mange trop."

"Donc tu t'inquiètes toi-même?"

"Non, c'est juste que c'est désagréable, et c'est aussi pour Scott. Je ne veux pas en faire un garde-malade, mais tu sais que je n'aime pas lui mentir."

"De toute façons, j'imagine qu'il viendra avec toi demain, et il saura la vérité. D'ailleurs, je suis sûre que la vérité est heureuse. Soyez optimiste, un peu!"

Elle réussit à me faire rire un peu. Je fus ensuite chassé de son bureau sous prétexte qu'il était l'heure et que j'avais fini... De toutes façons j'avais rendez-vous chez ma banquière.


"Monsieur Grassi, nous vous avons fait venir par rapport au compte joint que vous partagez avec monsieur... Hoying, c'est ça?"

"Tout à fait. Il y a un problème?"

"Non, non, enfin si, mais un problème que j'aimerai bien avoir... Voilà, vous avez ouvert ce compte pour un plafond standard, c'est-à-dire que vous ne pouvez pas dépasser une certaine somme, plus les taux d'intérêts, plus la taxe et les frais d'ouvertures, tout ça... Enfin bref, vous vous approchez de cette limite."

"Pardon?"

"Je vois sur nos cahiers de comptes un apport régulier de OLUSOLA Inc. ... Pardon, deux."

"Oui, l'un est mon salaire et l'autre est un revenu, des droits d'auteurs."

"D'accord... et j'ai un revenu d'une boîte privée...?"

"C'est le salaire de mon mari."

"C'est bien cela. Ce que je veux dire, c'est que vous gagnez beaucoup d'argent, et vos épargnes se portent bien, ce qui fait que vous allez bientôt atteindre le plafond et votre compte devra être fermé. Nous vous proposons de passer à un autre type de compte, qui vous permettrait de  gérer vos revenus importants. J'ai ici une liste des formules qui pourraient vous intéresser..."


En rentrant à la maison, j'accrochai mon manteau dans l'entré, j'enlevai mes chaussures, et courrai me jeter dans les bras de Scott.

"Qu'est-ce qu'il se passe?" demanda-t-il?

"On est riches!"

"T'as gagné au Loto?"

"Non! Je n'y joue même pas."

"Je sais bien, je plaisante."

" Par contre, on gagne tellement d'argent que notre compte joint a du être adapté à notre pactole."

"C'est pas vrai?"

"Si!" dis-je en enfouissant mon visage dans son cou.

"Champagne?" proposa-t-il.

"Très volontiers."

POP! Le bouchon sauta et Scott me servit une coupe. Il leva la sienne pour trinquer à notre réussite, et surtout à l'amour.

Il me servit une deuxième coupe, puis encore une.

Après cela, je dus m'arrêter, l'alcool me montait trop à la tête.

"Alors, Mitch, on ne tient plus l'alcool?"

"Tais-toi!" Je faisais mine d'être offusqué. "Je suis plus léger que toi, c'est normal."

"T'es pas bourré quand même? Pas après deux coupes?" demanda-t-il en riant.

"Non. Je suis parfaitement sobre. J'ai tous mes moyens."

"Prouve-le."

J'aime mon Scott quand il est joueur.

"Très bien, quelle épreuve m'imposes-tu?"

"Nomme les cinquante-et-un états des états-unis."

"Mais! Toi non plus, tu ne les connais pas!"

Il riait maintenant aux éclats. Il fit semblant de s'excuser, mais c'était un prétexte pour se rapprocher de moi et m'embrasser. A présent, il avait son bras autour de ma taille et il descendait encore.

"Mais, Scott, tu ne t'arrêtes donc jamais?" lui demandai-je, l'air amusé.

"Que veux-tu que j'y fasse? Mon mari est trop beau, je n'y peux rien."

"Merci, mais toi, tu es encore plus beau."

Apprends-moi [deuxième livre] Scömiche FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant