Le journée s'annonce pas super

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Bernard, étonné mais malgré cela toujours ennuyé, répondit «Alors, deux choses : de qui et surtout, pourquoi ?» Le Gliesien, étonné de cette quasi-absence de réaction, rétorqua la voix presque tremblante :

« Vous ne croyez pas que si je vous demande de me cacher c'est que je n'ai pas le temps de taper la discute ? Alors s'il vous plaît, laissez moi entrer dans votre bureau et m'y cacher et on avisera ensuite de mes raisons ! »

Bernard, sans se démonter, le relança :

« Mais imaginons que c'est vous qui êtes en tort dans l'histoire. Si on apprend que je vous cache, je vais avoir des ennuis. »

Alors son écailleux interlocuteur sorti une sorte de petit harpon au bout lumineux d'une poche de son vêtement et le menaça :

« Et si on disais que je vous prend en otage ? Ça fait gagner du temps, si je suis en tort on ne peux rien vous reprocher : vous étiez un otage, et si au final il s'avère que vous avez eu raison de me cacher, on ne reparlera plus de cet épisode d'accord ? En tout cas ça m'arrangerait franchement que vous preniez une décision rapidement, parce que c'est pas tout ça, mais je tente d'échapper à des poursuivants moi !»

Bernard, presque apathique, finit par dire :

« Bon... venez. Mais si on me demande si vous êtes dans mon bureau, je dis oui ! J'ai pas que ça à faire moi !»

Le Gliesien, soulagé, entra en trombe dans la pièce et plongea sous le bureau. Bernard n'avait presque aucune place pour ses pieds mais bon, tant pis. Le Gliesien n'y pouvait rien s'il avait cette corpulence. Bernard se remit ensuite à remplir les ennuyeux formulaires mais ne put continuer que dix secondes avant d'être à nouveau interrompu par un homme en uniforme de pilote qui s'arrêta devant sa porte et demanda :

«Vous n'auriez pas vu un Gliesien dans le couloir ?»

Bernard, sentant le Gliesein sous le bureau se contracter, répondit« J'ai bien vu un Gliesien dans le couloir mais il avait l'air très pressé. Vous allez avoir du mal à le retrouver »

L'homme le remercia rapidement et continua dans le couloir, suivi par trois autres pilotes. Après quelques secondes, le Gliesien se décontracta et dit à voix basse :

« Eh bien merci, je vous dois une fière chandelle »

Bernard lui répondit alors d'un air qui indiquait clairement le contraire. 

«Ce n'est rien. Ça fait toujours plaisir de rendre service. Je peux savoir maintenant si j'ai fait une erreur de jugement en acceptant ?»

Le réfugié lui expliqua donc :

« Disons que je fais partie d'un réseau que certains de ma planète désapprouvent et ils ont donc tentés de m'éliminer pendant ce voyage »

Bernard, dont on avait l'impression qu'il vivait ceci tous les jours, demanda :

« Ce réseau, il est légal ? Approuvé ? Déclaré au moins ?

-Oh oui, c'est un parti politique. 

- Donc en clair vous êtes membre d'un groupe politique qui semble s'être fait des ennemis ?»

Le Gliesien, passablement agacé, admit presque à contre-cœur

«C'est à peu près ça.»       

Bernard, sûrement plus proche de la dépression que jamais depuis son réveil lâcha finalement :

«Eh bah... la journée s'annonce pas super»

L'ascension fulgurante d'un simple employé de bureau -Tome 1- [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant