Filna avait réalisé avec lenteur, et avec cette même précaution, elle avait pris entre sa paume et ses doigts moites, la main délicate du chanteur. Il l’avait regardée, étrangement, plissant sa peau entre ses sourcils bruns, mais n’avait posé aucune interrogation. Ce sourire délicieux lui avait suffit.
Il ne restait plus que sept jours ici en sa compagnie, et elle sentait ce regard de plus en plus lumineux. Ces journées allaient lui manquer, ils avaient leurs petites habitudes désormais. Et elles allaient lui manquer, terriblement. Mais, d’un autre côté, son excitation à retrouver son groupe était palpable et envahissante. Harry était certain que c’était ce qu’il voulait : remonter sur scène avec ses meilleurs amis, et chanter, et danser, et s’amuser, et sauter, et courir, et rire, et poser ses lèvres gercées sur celles qui lui semblaient douces de la jeune femme à ses côtés.
Ce jour-ci, ils n’allèrent pas jusqu’à la station de neige. Non, ils prirent un tout autre chemin et il ne manqua pas de le remarquer, faisant attention à leur suivie. Ils se dirigeaient vers le studio de la châtaine. (Ce qui ne dérangea pas plus le jeune homme qui était une énième fois sorti sans manteau chaud.) Aujourd’hui, ils souhaitaient être tranquilles, profiter un temps soit peu d’eux.
Les mains serrées et les doigts enlacés, ils pénétrèrent dans le coquet appartement. Il adorait cet endroit.
Son cœur battait, lentement et agréablement. Il allait enfin avoir cette place, il comprenait tout ce qu’il se passait. Et il savait ce qu’il voulait.
Le temps semblait traîner, se poser, se calmer, se tranquilliser. Ils savaient. Ce n’était pas lourd, pas pour eux. Ils aimaient ça. Ils aimaient la délicatesse qu’ils avaient de prendre les choses. Ils aimaient que le temps devienne l’instrument, celui qui rythme leurs actions. Ils aimaient pouvoir savourer cet instant, ils avaient bien assez attendu pour trouver une quelconque minime attende pesante. Non, tout ça était naturel, et bon.
Alors quand le temps se figea, cela leurs parut normal, et beau.
Lorsque le bouclé lui prit la main, elle sentit une faille apparaitre, pour elle ne sait quelle raison. Et quand il brisa ce temps de glace par ses pas, la pièce se réchauffa. Il la guida jusqu’au salon, et aujourd’hui, il ne prêta aucune attention à la boule de neige qui se précipita entre ses longues jambes, pas aujourd’hui. Il laissa pendre la main froide de la châtaine, détachant leurs épidermes, une montée de frissons glaciaux leurs parcourut l’échine. Mais elle ne tarda pas à accrocher ses doigts au t-shirt bleu nuit du chanteur, l’approchant avec douceur, mais également envie. Celui-ci glissa sa main droite le long de la hanche gracieusement rebondie, et la planta aux creux de sa chute de reins. Elle esquissa un nouveau sourire, charmeur cette fois-ci et ses yeux pétillèrent, de mille feux. Il déposa paisiblement ses extrémités de doigts contre le tissu épais qui recouvrait son cou, son sourire s’agrandit. Elle percevait sur sa joue le souffle exaltant du jeune homme et humait avec plaisir l’effluve de son parfum masculin. Ses ongles rongés effleurèrent lentement le flan de son cou, avant que sa main trouve sa destination finale, et prenne place sur sa nuque dégagée de mèches claires. Enfin, il se décida.
Pour la première fois, depuis qu’elle l’avait rencontré en cette froide après-midi de février, il lui sourit. Ce fut une révolution.
Emerveillée par cette manifestation inédite : ses merveilleuses dents blanches, ses lèvres étirées au plus haut, elle ne sut attendre cette fois-là et renonça en déposant avec légèreté ses lippes généreuses contre les siennes. Elle effaça ce sourire éclatant d’un baiser, mais créa cependant une multitude de sentiments et de sensations dans son cœur, à lui.
Harry approfondit sa prise autour de son col roulé, et Filna plongea les mains dans les poches arrières de son jeans brut.
Leur premier baiser ne manqua pas de douceur, ni même d’intensité. Ils étaient ici, accrochés l’un à l’autre et pendus à leurs lèvres.
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décombres // h.s
Fanfiction« Pour la première fois, depuis qu'elle l'avait rencontré en cette froide après-midi de février, il lui sourit. Ce fut une révolution. »
