Je n'ai pas vraiment de mots pour exprimer ce que je ressens au moment où mes yeux se posent sur l'assemblée qui est là et qui m'attend. Je reste en arrêt sur le pas de la porte et j'essaie de garder mon équilibre, d'ailleurs, je sens que Synalco me tient par le coude. Nous entrons et Angus vient vers nous :
- Viens t'asseoir ma Chérie, tu es pâle ... Angus m'entraîne sur le canapé. Deux jeunes femmes, que je n'identifie pas, se lèvent pour me faire une place.
Je les regarde un peu hébétée et elles m'adressent un sourire encourageant. L'une des deux me dit simplement :
- Prends-ton temps pour récupérer, nous ne sommes pas pressés...
Tout autour de moi il y a des gens, se sont mes personnages et je suis étourdie par leur grand nombre. Notre appartement n'est pas petit, mais une trentaine de personne le fait paraître soudainement ridiculement minuscule...
Je souris malgré moi, cette situation est tellement irrationnelle, que je ne peux m'empêcher de rire doucement :
-Mon Dieu, et dire que vous êtes tous et toutes le fruit de mon imagination ... je suis tellement navrée de vous mettre dans une telle situation... En plus nous n'avons pas assez de chaises pour tout le monde !
- Tiens, bois un peu. Me dit Angus en me tendant un verre avec le l'eau et de la grenadine. Je bois le verre d'un trait, je me rends compte que j'avais vraiment soif. En lui rendant le verre, je jette un coup d'œil autour de moi, et je constate que tout le monde a un gobelet en plastique à la main. Angus est un vrai majordome !
Ici et là, j'entends des bribes de conversations, et je me surprends à les « comprendre ». Près de la porte d'entrée, un couple d'environ quarante ans discute du futur de leur fils, et je sais exactement de qui ils parlent, parce que je les reconnais : ce sont les parents de Yanel... d'ailleurs, je vois ce dernier et Lysandre assis par terre, juste devant la table basse. Ils me dévisagent d'un air intrigué et je ne leur en veux pas.
Quelqu'un vient s'agenouiller devant moi, c'est Giacomo. Il me prend les mains et me dit doucement :
- Il faut qu'on leur parle à présent, tu es prête ?
J'ai envie de lui dire que non, mais je n'ai plus le choix à présent, c'est moi qui ait demandé à ce qu'ils viennent, alors il faut en finir. Je lui fais signe que oui et je prends une grande inspiration en me levant. Soudain, le silence se fait.
- Bonjour à tous !
- Bonjour ! Me répond l'assemblée.
- Je vous remercie d'être tous venus et je remercie surtout Gio de vous avoir contacté. Je... vous ai réuni pour vous parler de... de ce qui se passe depuis quelques jours... Je...
A les regarder me fixer, je me sens faiblir et j'ai soudain la bouche sèche. Angus me prend la main pour me donner du courage, il faut que je continue.
- Dis les choses simplement, me souffle-t-il, ne te complique pas la vie.
Il sait que j'ai tendance à partir dans des digressions et que je m'y perds parfois.
- D'accord, ... donc, je vais résumer la situation. Synalco m'a contactée et m'a annoncé que mon monde imaginaire dans lequel vous évoluez est en train de disparaître. Nous avons cherché tous les deux, avec l'aide d'Angus le moyen d'empêcher que cela ne continue. Et c'est par hasard que j'ai compris ce qui se passait. Si vous ne le savez pas, j'ai décidé il y a quelques mois de diffuser mes histoires sur Internet. Et c'est à partir de ce moment-là que les choses ont commencé à dégénérer. Il semblerait qu'en faisant cela, mon monde, votre monde en pâtit. Si je suspends la mise en ligne des histoires, dont vous êtes les personnages, les choses se rétablissent.

VOUS LISEZ
Ma Réalité
Siêu nhiênMa réalité. Elle s'arrête là où mes rêves commencent, mais que se passerait-il si la frontière entre les deux disparaissait ? Lorsque le personnage principal d'une de mes nouvelles vient me demander de l'aide, je ne peux pas lui dire non...