Alone

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Je n'ai jamais eu personne pour qui j'étais spécial. J'ai toujours été la personne gentille avec qui l'on restait ami pendant l'année scolaire et puis après on me remplaçait. On ne cherchait pas à savoir qui j'étais vraiment, on ne cherchait pas à me voir en dehors des cours. Personne ne s'attachait à moi. Mais moi ça a toujours été l'inverse, je m'attachais désespérément à ces personnes. Et même si j'ai fini par avoir terriblement peur de cela, je n'ai jamais pu m'en empêcher, car je ne pouvais pas être seul, c'était impossible pour moi, j'avais besoin d'être entouré, de me sentir aimé, de rire, d'être jeune, comme les autres. Mais comment distinguer les paroles sincères des non sincères, comment pourrai-je commencer quelque chose s'en crainte alors que je sais que la fin est déjà proche ?

Comment être heureux ?


Il y a des périodes, ou je suis plus nostalgique que d'autres. En ce moment je suis nostalgique de mes années collèges. Je suis tombé sur des photos de mes amis de cette période, j'ai vu plusieurs commentaires d'autres personnes que l'ont connaissaient à cette époque. Et mon cœur m'a fait tellement mal. Ils me manquent même s'ils m'ont oublié, comme tous les autres. A vrai dire, c'est quelque chose d'inévitable, les gens prennent des chemins différents, mais est-ce trop difficile d'avoir juste une personne qui reste à nos côtés ? Car je ne veux plus être seul, je ne veux plus être malheureux. Je veux vivre, comme les autres.


Je passe mes journées enfermées dans ma chambre, loin de ma famille, loin de mes parents. Je ne veux plus être avec eux, ils me font souffrir autant que les autres. Ils ne comprennent pas mon état et ne font que me crier dessus. A chaque fois je leur réponds sèchement, et je m'en compte que trop tard, et alors je m'enfuie, je pars en courant, et je pleure. Je ne veux plus les voir. Je suis tellement mieux seul, je ne peux pas souffrir quand je suis avec moi-même. Je déteste tous ces autres gens, mais le problème est que j'ai besoin d'eux pour être heureux.


Avec toutes ces années à me faire jeter, j'ai perdu confiance en moi. Pensant que je ne suis pas intéressant, pensant que c'est de ma faute finalement. Alors à chaque fois que je parle, j'ai l'impression de dire n'importe quoi, que ça n'a aucun sens, et je me mets alors à paniquer, me disant que les gens ne voudront pas rester avec quelqu'un comme moi. Je suis quelqu'un de bizarre, je parle trop fort et pour dire des choses qui n'ont aucun sens. Voilà ce que je me répète tous les jours, et maintenant j'ai peur de parler, j'ai peur de sortir.


L'espoir part aussi vite qu'il est arrivé, tout comme le bonheur. Cette année j'avais rencontré quelqu'un. Nous étions devenu tellement amis, c'était comme si nous étions faits pour l'être. Les mêmes centres d'intérêt, presque les mêmes problèmes. Nous nous comprenions tellement. Mais vite, les choses ont changé. Et c'est devenu l'enfer. Des disputes, des crises de jalousie, des remarques vexantes. J'ai fini par me sentir mieux quand j'étais loin de lui, et je me suis mis à tellement culpabiliser. Je l'abandonnai, mais c'était plus fort que moi. Tout était de ma faute de toute façon. J'ai tellement mal quand je le vois en photo, quand je vois ces messages sur les réseaux où il dit qu'il ne va pas bien. Car je ne vais pas bien non plus, mais les choses ne pourront plus jamais être comme avant.


Je me suis toujours sacrifié pour mes amis. En tout cas j'en ai toujours eu l'impression. Mes parents me traitent d'égoïste et je me mets à douter. Mais pourtant j'ai toujours fait passer le plaisir des autres avant le mien. Pourtant à chaque remarque blessante que l'on m'a fait, je ne me suis jamais énervé. Pourtant je me suis forcé à rester avec certains, à sourire, à rire avec eux, alors que j'avais juste envie de pleurer seul dans un coin. Les gens n'ont jamais fait ça pour moi, les gens n'ont jamais écouté mon avis, si je disais que je ne voulais pas faire quelque chose, il n'en prenait pas compte. Alors suis-je égoïste ? Suis-je idiot ?


Je passe mon temps à m'excuser, car j'ai l'impression de tout faire de travers. Cela doit énerver les gens. Mais je suis inintéressant, je suis stupide, pas drôle, moche, alors la seule chose que je peux faire est m'excuser. M'excuser d'être là, de prendre de la place, d'être pathétique. Ce nuage de tristesse me suit partout, et quand j'arrive enfin à être heureux, il m'arrive toujours quelque chose qui gâche tout. C'est comme ça, je suis destiné à être malheureux.


J'aimerais que le soir, quand je passe des heures à pleurer dans mon lit, quelqu'un vienne me prendre dans ces bras et qu'il me murmure que tout va bien se passer, que je n'ai plus à avoir peur, que tout va s'arranger. Mais à la place j'ai l'écho de mes sanglots, ou des hurlements. Alors je ferme les yeux et j'imagine des bras entourer mon faible corps, j'imagine cette personne dont j'aurai tant besoin, cette personne qui n'ait que le fruit de mon imagination. Et il n'y a qu'à ce moment laque je me sens détendu, car je ne suis pas seul, pas dans ma tête.


Je me demande si je ne deviens pas fou, car je m'imagine vraiment une personne à mes côtés. Un copain imaginaire, ce qu'ont les enfants. Mais je ne suis plus un enfant, même si je le regrette. Je refuse de grandir, j'ai peur de grandir. Et je ne suis bien que quand je suis seul avec ses amis que j'imagine, ils ne peuvent pas me faire du mal eux, ils me permettent de réfléchir calmement eux. Ils m'aiment eux...


Les gens me font peur, on ne peut jamais savoir ce qu'ils pensent, on ne peut jamais savoir s'ils nous critiquent, s'ils nous aiment bien. Et puis quand les gens font des compliments, souvent, on peut trouver ça étrange, trouver ça hypocrite. Et pourtant moi je le fais, car j'ai besoin de faire comprendre aux gens que je tiens à eux. Mais ils ne doivent pas me croire comme moi je ne les crois pas le peu de fois ou ils le font. Pourquoi les relations sont-elles si compliquées ?


L'amour. Quel mot étrange. Un mot dont je ne vivrai jamais le sens à ce rythme la. Les gens disparaissent avant que je n'ai le temps de ressentir quoique se soit. Un amoureux, une amoureuse, ce concept est une légende. Et je vois tous les jeunes de mon âge vivre ces choses, et je les regarde, seul. Et je les envie tellement, oooh oui tellement ! Je ne sais pas si je serai plus heureux à vrai dire, mais j'aurai pour une fois, l'impression d'être normal. Il n'y a que dans mes rêves que l'on m'embrasse, que l'on me dit que l'on m'aime, que je peux laisser ma tête se reposer sur une épaule rassurante.



Plus les années passent et plus cette solitude me ronge. J'ai peur de tout.

Laissez moi mourir en paix.


NobodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant