Maja.
Hakim sort de la voiture et se dirige vers l'entrée de l'hôtel. Ma main posée sur l'épaule de Nabil, j'essaye de le rassurer.
"T'inquiète pas Maja, c'est pas la première fois je suis habitué maintenant.", dit-il en lâchant un petit rire.
"C'est pas une raison Nabil.", dis-je sérieusement.
Hakim revient une clefs à la main, nous demandant de le suivre. Tarik et Lukas essayent tant bien que mal d'aider Nabil à marcher jusqu'à la chambre. Une fois à l'intérieur, il s'allonge sur le lit en gémissant de douleur. Lukas me passe la trousse à pharmacie se trouvant dans la salle de bain. Je m'assois alors près de Nabil. Des gouttes de sueurs perlent sur son front, sa main est recouverte de sang tout comme son tee-shirt et sa mâchoire est contractée signe qu'il se retient pour ne montrer aucun signe de douleur. Je pose alors ma main sur le haut de sa tête, il eu un mouvement de recul.
"Il va falloir que tu reste calme, ça va faire mal."
Il me regarde dans les yeux signe que je peux alors commencer. J'ai eu mon diplôme des premiers secours puis après mon bac je me suis dirigée vers des études de médecines pour rendre hommage à ma mère qui était médecin avant de nous quitter. J'ai toujours aimé, tout ce qui se rapprochait de la médecine et je peux le reprocher à ma mère qui m'a transmis sa passion même si elle n'a jamais réellement été présente près de moi mais je sais qu'elle serait fière, quelle mère ne serait pas fière que son enfant est la même passion qu'elle ? Aucunes.
Je commence alors par nettoyer la plaît pour avoir un bon visuel puis me munis des ciseaux pour extraire la balle qui est restée dans son flanc. Avant d'introduire les ciseaux dans le trou causé par la balle, je souffle un bon coup et espère qu'elle n'est pas allée trop loin. J'entends Nabil murmuré quelques paroles, ou plutôt récité un extrait du coran. Tarik se tient sur le canapé les coudes posés sur ses genoux regardant chaques fais et gestes. Quand à Lukas et Hakim, ils se tiennent près de la fenêtre préférant ne pas regarder "l'extraction de la balle".
[...]
À l'aide d'une éponge, j'essuie le front de Nabil. Celui-ci vient de s'endormir. A vrai dire, les 20 dernières minutes n'ont pas été de tout repos pour lui.
Accroupis près de son visage, je regarde ses traits détendu. Ce n'est plus la même personne, il a l'air plus calme quand il dort. Je caresse lentement sa joue puis y dépose mes lèvres.
Je me redresses alors et me dirige vers la salle de bain. J'allume le robinet et me lave le visage pour me rafraîchir. Je me regarde dans le miroir se trouvant au-dessus du lavabo. Des cernes sont apparus en dessous de mes yeux ainsi que des poches, une queue de cheval trône sur ma tête oú quelques cheveux se sont échappés, mes lèvres sont couvertes de taches rouges à force de me les mordres, mes pommettes sont rouges à cause de la chaleur tout comme mes yeux recouvert par la fatigue. Je ne me reconnaîs même plus, je me fais peur à moi-même, on dirait une femme ménopausée de 45 ans alors que j'en ai encore que 25.Une silhouette se lève à l'entrée de la salle de bain. Tarik se tient sur la porte. Je le regarde dans le miroir, il m'observe.
"Merci" dit-il.
"C'est normal, t'as pas à me remercier. J'allais pas le laisser mourir devant nous. Puis c'est Nabil, ça me faisait mal de le voir comme ça."
"Continue tes études, abandonne pas oú tu vas le regretter Maja."
"Je sais. J'en avais pas l'intention."
Je me retourne et attrape une serviette pour m'essuyer le visage. Quand je repose la serviette, Tarik est bien plus proche de moi que tout à l'heure. Il regarde mon visage, a chaques secondes une autre parcelle de celui-ci, je ne dis rien, le laissant faire. Je le regarde à mon tour. Ses yeux sombres, ses sourcils froncés sans arrêt, son nez qui descend formant un bout pointu, sa bouche pulpeuse, sa barbe bien dessinée et ses traits durs font apparaître en moi une sensation inconnue. Tarik n'est pas forcément très beau mais il a beaucoup de charme puis son corps fait succomber chaques filles. Depuis toute petite j'ai toujours développé des sentiments pour Tarik, malheureusement je n'ai jamais pensé que c'était réciproque, je n'ai donc jamais essayé de lui montré.
Après quelques secondes, quelques choses de fort se réveilla en moi et sans m'en rendre compte mes lèvres se posa sur les siennes et mes mains sur son torse. Je ne cherche pas à intensifier le baisé car Tarik n'y répond pas. Je me détache alors de lui en le regardant. Son regard ne faisait rien apparaître. Il était insensible comme toujours. Mon ventre se mit à se nouer parce que oui, je regrettais. Je regrettais de lui avoir montré mes sentiments, je regrettais d'être attirée par lui. Je ne suis pas amoureuse, non, seulement il m'attire.
Après plusieurs secondes à s'être regardés dans le blanc des yeux, je baissa la tête honteuse et le contourna pour rejoindre les autres.
[...]
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@alvanaroz