Chapitre 4

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J'entends les escaliers grincer et la porte qui vient de claquer. Une chose est sûre, Aitor n'as pas cherché à être discret.
L'idée de le suivre m'aurait plu si je n'étais pas déjà vidé de toute énergie.

Depuis un an et demi, c'est la première fois que la fatigue prend le dessus. Un an a avoir traqué et infiltré dans le but de tuer ces Descendants et six mois de perdu, enfermé à Blackdeaf.
Malheureusement ou heureusement, je ne sais pas encore, ma vie se résume à tuer, comme si j'ai été conditionné pour ça.
Je ne saurais dire si la prophétie m'a ouvert les yeux ou non. Certes à cause d'elle j'ai tué énormément de personnes, mais j'ai aussi découvert le vrai but du conseil. Il ne souhaite pas faire régner la justice, il veut simplement garder le pouvoir, par tous les moyens.

Je suis brusquement interrompu dans mes pensées par l'apparition d'Aitor :

-On bouge.

-Quoi ?

-Les gardes contre lesquels tu t'es battu ont du te reconnaître puisqu'il y en a qui cadrillent le secteur.

-Impossible, les conseillers n'ont pas placardé ma tête sur tous les murs de la ville, il n'y a aucune affiche.

-Tu es en train de me dire qu'ils ne recherchent pas l'homme qui a (probablement) tué le plus de personnes ?

-Pas officiellement en tout cas.

Il semble réfléchir alors je poursuis :

-Je me suis échappé de la prison considérée comme impénétrable et nous savons tous les deux ce qui aurait du se passer si les civils l'avaient appris.

-Une rébellion, souffle-t-il.

-C'est pour éviter de perdre l'autorité, le pouvoir, qu'ils m'ont fait passer pour mort.

-Et quand ils te retrouveront, ils ne se poseront pas la question de savoir ce qu'ils feront de toi...

-Qu'ils m'auront déjà abattus, finis-je.

-Dans un cas comme dans l'autre, on s'en va, ils ne t'auront pas aujourd'hui, crois moi.

Ils ne m'auront jamais, ai-je pensé.
Nous rassemblons le peu d'affaire que nous avons et sortons le plus discrètement possible pour rejoindre la place et nous mêler à la foule.
Malgré ça, une question trotte encore dans ma tête et je ne vais pas tarder à la poser.

Je retiens Aitor par le bras et lui demande :

-Pourquoi m'aides tu encore ? Après tout, j'ai payé ma dette et je ne te sers plus à rien.

Un silence suit ma question avant qu'il ne parle :

-Et merde !

Il regarde derrière moi, quand je me retourne je vois non pas des gardes, mais des soldats.
Les soldats sont bien plus entrainés que les gardes et possèdent des armes à feu... Et on dirait bien qu'ils nous ont repérés...
On se mélange alors à la foule mais un coup de feu vient de partir, sûrement dans le but d'affoler les villageois pour qu'ils se dispersent, ce qui fonctionne.

-On ne fait pas le poids, lui ai-je fait remarquer.

-C'est pour ça que l'on ne va pas se battre.

Croyez-en mon expérience, un soldat est à craindre, il est extrêmement bien formé.
Nous nous enfonçons alors dans les ruelles où Aitor essait plusieurs portes.

-On dirait que la chance est avec nous.

Mon coéquipier me regarde perplexe mais me suit tout de même.
J'ouvre rapidement la porte d'une maison où nous nous engoufrons, mais en réalité, ce n'est pas simplement une maison, mais la maison que j'ai choisit.

Blackdeaf, Une Âme BriséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant