Just Another Hannigram {AU}

I'm So Sorry, Will

Hannibal PDV

"Je suis vraiment désolé Will." Et Hannibal le pensait.

"Oui, vous l'avez déjà dit.." dit Will, puis ajouta, "tout comme les autres."

Ils étaient dans la voiture d'Hannibal. Il les conduisait chez le docteur Bloom, le nouveau psychiatre de Will.

Hannibal y avait beaucoup pensé. Essayer de redevenir professionnel, essayer d'arrêter les recherches de Chilton sur le nouvel attrait amoureux d'Hannibal, essayer de trouver un bon psychiatre pour Will..c'était un travail difficile. Mais à la fin, il avait envoyé Will au Dr. Alana Bloom.

Et de nouveau, cela ne semblait pas bien. Will semblait si... perdu.

Dans une tentative de garder une voix neutre, Will cria plus que ne dit, "Oui, j'ai l'habitude de cela. Vous savez... personne ne veut de moi, et pour être honnête, pourquoi le voudraient-ils? Je suis une merde, même mon psychiatre ne veut pas de moi." Il essaya de rire, mais tout ce qui sortit de ses lèvres fut quelque chose entre une toux et un sanglot.

Hannibal ne pouvait pas voir Will comme cela. Will n'avait jamais parlé de ses sentiments, encore moins de la façon dont il le faisait à présent. Néanmoins, voir Will si brisé faisait plus mal à Hannibal qu'il ne le pensait. Il fixa Will, puis dans un murmure, "Ce n'est pas vrai, je ne peux juste pas. Je ne peux plus être ton psychiatre. Je ne peux pas t'aider..." Il se coupa, sachant que s'il continuait, il en révélerait trop. À quel point il s'en inquiétait trop, à quel point il voulait mettre Will en sécurité, le faire se sentir bien, le réconforter,..

Il est si frêle mais si sexy... Oh ces yeux, comme regarder un océan, si profond, si... Hannibal rougit en réalisant le temps qu'il avait passé à regarder Will. Il détourna rapidement le regard. Par la fenêtre, il voyait le bureau d'Alana. "Bien, William, ehm.." Hannibal essaya de faire un sourire encourageant. "Sortons de la voiture et allons voir le Dr. Bloom. Elle est une experte, tu devrais le savoir. Elle pourra t'aider. Tout ira bien." Sans un regard pour Will, il ouvrit la porte de la voiture.

Hannibal était à mi-chemin de la voiture quand il entendit quelque chose qu'il n'avait jamais entendu. Will Graham rigolait. "Bien-sûr." Se moqua Will. Il fixa le visage d'Hannibal. Maintenant, Hannibal ne pouvait détourner le regard, il retourna dans la voiture, sans fermer la porte.

Will rigolait toujours, mais il y avait dans ses yeux une nuit sans fin. "Vous savez, ma mère disait que vous étiez le meilleur. Mais vous m'avez abandonné, comme tout le monde." Sa voix se brisa pendant qu'il continuait. "Ils disent qu'ils sont mes amis, mais personne ne s'occupe de moi, ils ne me connaissent pas vraiment, le vrai moi. Même pas mes parents, ils sont juste désapointés, parce que c'est ce que je suis; une putain de petite merde perdue. Je ne peux rien faire de bien, je... Winston est mon seul véritable ami et c'est un chien. Je suis seul parce que je ne suis pas assez, ne vaut rien.. Mes parents, ils... Ils disent que c'est juste une phase... une phase. Vous devriez m'aider, mais vous ne le faites pas, vous ne pouvez pas parce que ce n'est pas une phase. Je le sais maintenant. C'est juste la façon d'être. Je suis différent, pas normal. C'est pourquoi je les dérange. Ce serait encore mieux si j'étais mort." Dit Will en fondant en larme.

Et en repoussant toutes ses pensées sur le professionnalisme et ce qui était approprié, Hannibal prit Will dans ses bras. Will sanglota contre son épaule et rechercha un contact humain- quelque chose qu'il aurait évité dans des circonstances normales- il grimpa à moitié sur les genoux d'Hannibal. Will cacha sa tête dans le creux du cou du plus vieux et s'accrocha au sweat d'Hannibal avec ses deux mains.

Hannibal mit ses bras autour de Will, très prudemment, et mit sa tête contre la sienne. Tout ce qu'il pouvait sentir était Will. C'était comme si, en ce moment, Hannibal pouvait tout inspirer de Will, tout en une fois. Il sentait la chaleur de son corps. Il était conscient que chaques parties de son corps touchaient celui de Will. Il sentait et entendait les battements de son coeur. Le sentait respirer contre son torse. Tout ce qu'Hannibal pouvait sentir était Will. Toutes ses pensées étaient occupées par Will, tous ses sens étaient occupés par Will. Son corps, son âme, tout avait été capturé par ce jeune homme fragile et brisé. Il voulait tout aspirer. Il oublia le lieu et le temps. Plus rien n'importait. Juste ce garçon parfait dans ses bras.

Will PDV

Will inspira lentement en se calmant. S'avouant à moitié qu'il avait eu besoin d'en parler et de pleurer.

Will ne pleurait pas et n'était pas émotif et ce genre de choses. Il préférait prétendre n'en avoir rien à foutre plutôt que d'admettre se sentir seul et misérable. C'était une des raisons pour lesquelles personne ne savait qu'il était en dépression, à quel point il était dépressif. Seulement maintenant, après plusieurs années à avoir cru que personne ne l'aimait et avoir de moins en moins d'estime pour lui-même, certaines personnes ont perçues son mal-être. Certaines personnes... Comme Jack. Qui était principalement responsable du fait d'avoir un psychiatre.

Maintenant que Will avait arrêté de se sentir comme une merde et s'était calmé, il prit soudainement conscience de où il était assis ou plutôt, de sur qui il était.

Un peu trop abruptement, il se releva. À son propre embarassement, sa respiration était devenue plus lourde.

Leurs visages étaient à quelque centimètres l'un de l'autre, ils regardaient dans les yeux de l'autre.

"Je..." Will s'arrêta, sans savoir quoi dire.

Le Dr. Lecter avait toujours ses bras autour de lui. Quand il retira ses mains, Will put sentir sa peau frissonner.

Il prit conscience de sa prise sur le sweat du Dr. Lecter. Lentement et douloureusement, conscient de sa bizarrerie, Will sortit de la voiture par la portière toujours ouverte.

Quand Will se tourna vers le Dr. Lecter, il semblait professionnel et distant, comme si le moment d'il y a quelques secondes n'avait pas existé. Paraissant froid, le visage clos, Will sentit un horrible pincement au coeur qu'il ne put s'expliquer.

Quand ils furent sur le point d'entrée dans le bureau du Dr. Bloom, un homme les arrêta dehors. Il regarda le Dr. Lecter et sourit. Quand ses yeux noirs s'illuminèrent, il dit; "Quelle surprise, Dr. Lecter et-" L'homme se tourna vers Will. "Et votre patient." Après une petite pause et avec un grand sourire, il ajouta, "Celui dont nous avons parlé?"

 Dr. Lecter se redressa et le regarda avec encore moins d'expression qu'avant si c'était possible. Puis, avec un sourire froid il répondit, "Quelle surprise effectivement, Frederick." Prononçant son nom comme une insulte.