fils et filles du Temps

Le conquérant

 J'étais un conquérant. Un monstre de cruauté dirait certain. J'aimais la violence, le sang, la guerre. Après tout je n'étais pas un soldat pour rien. Et pas n'importe quel soldat. Mais LE soldat. J'étais le dirigeant de toute l'armée du pays.

En plus de ce rang haut gradé, J'avais la chance d'avoir des relations avec une femme plus belle que toutes les autres, mariée de force à mon propre frère qui lui, était bel et bien un monstre. Qu'il était laid ! Il était devenu forgeron.

Et malgré tous les vices qu'on aurait pu lui trouver, la laideur, la malveillance , il était doté d'un don inné pour fabriquer des armes. Cloîtré dans sa forge, il manipulait le fer quasiment à mains nues, et savait créer des œuvres uniques en leur genre. Des lames si fines qu'elles pouvaient couper un cheveu en deux ! Des boucliers si légers qu'on arrivait à les brandir durant des heures sans pour autant qu'il ne se brisent ! Des lances si bien équilibrées qu'il était impossible de rater son lancer !

C'était un maître parmi les maîtres !

Mais parlons plutôt de sa femme (avec qui il m'a déjà surpris en plein ébat...). Elle était la plus belle femme que je connaissais. Plus belle que le Soleil et que la Lune ! Plus belle que n'importe quelle divinité !

Son corps voluptueux semblait se mouvoir comme dans une éternelle danse ! Ses cheveux dorés volaient au gré du vent même quand il n'y avait pas la moindre bise ! Ses lèvres roses murmuraient des mots si doux qu'ils auraient fait flancher le plus fidèle des hommes ! Ses yeux verts si profonds semblaient sonder ton âme ! Et ses mains si parfaites et délicates caressaient l'air qui frémissait à son toucher !

Je l'aimais ! Et je l'aimerais toujours Mais qui ne l'aimait pas ?

Mais tandis que je me perdais dans mes rêveries, un rugissement m'en sortit. Un éclair venait de transpercer le ciel pourtant si calme l' instant d'avant. Inquiets de cet ouragan, je me précipitai au palais, auprès de mon paternel.