Le plan

6 0 0
                                    

Le smile. J'avais le smile, et d'ailleurs ça devait m'aller bien car tout le monde me regardait comme un monstre des enfers. Je rentrai dans la cour et ignorait les regards noirs, comme-ci les paroles de Thomas d'avant hier m'avait donné un coup de pouce au moral. Hier j'avais "malencontreusement chuté sur le trottoir" et donc n'avait pas pu aller en cours. J'avais organisé un plan parfait pour aujourd'hui.

Le matin se passa tranquillement, tout le monde commençait à en avoir marre de mal me regarder, car cela ne me faisait plus rien. Mon plan va paraître fou, mais sa première partie consistait à faire comme-ci tout allait bien, en niant l'histoire de la gifle. La sonnerie m'avait indiqué, quelques minutes plus tôt que si je me dépêchais, je pourrais rentrer dans le casier de Samuelle, grâce à son code qu'elle m'avait donné le jour de l'amitié, et y glisser un mot lui donnant rendez-vous ce soir, vers vingt-trois heures, sur la plage. Ce qui était la deuxième partie de mon plan.

La troisième partie consistait à éloigner John de Sam pendant cette journée, afin qu'elle puisse y réfléchir sans que quelqu'un ne lui répète à quel point elle était folle de ne pas encore avoir brûlé ce mot. Pour ça, j'avais décidé d'user de mon ami, Thomas. Lui et moi étions encore plus proche que le jour du câlin, et comme il était hétéro, je savais que ce que j'allais faire n'était bâtard que pour 100 000 raisons.  Je voulais que Thomas, grand sportif, et charmant adolescent, drague John et l'éloigne de ma proie. Donc Thomas avait accepté après de longues heures de réflexion.

Il avait mis sa plus belle chemise, et à quinze heures, avait commencé à appâter John. Un baiser sur la joue, un rire, quelques blagues, et le tour était joué. Thomas et John étaient entrain de sécher les cours. Dernier point, sa foule de fan. Depuis que je l'avais giflée, elle avait son petit fan-club de filles qui trouvaient qu'elle avait de belles mains, et qu'elle était la fille la plus cute de l'école.

Pour celles-là, la quatrième partie du plan était... Comment dire... Plus violente ? Je plantais un couteau dans les yeux de l'une d'elles et me débarrassais de son corps dans les égouts.

Je rigole bien sûr. Disons juste que leurs plats s'étaient "mystérieusement" déplacés sur le toit du lycée, qui s'était "mystérieusement" fermé, les laissant bloquées sur un endroit à plus de 10 mètres du sol. Je reviendrais les libérer à la sortie.

La dernière chose fut qu'il fallait une petite situation favorable envers moi pour son choix. J'avais donc décidé de lâcher des chatons de la rue près d'elle à chaque fois qu'elle marchait plus de dix mètres ou s'asseyait plus de dix minutes. Tout ça pour illuminer sa journée.

Je retournai chez moi pour me préparer. Si je vous dis que je mis un T-shirt blanc, un short en jean qui tombait cinq centimètres au dessus des genoux, et un collier hibou, ça vous dis quelque chose ? La même tenue que la soirée où j'ai rencontrée Sam. Et son frère jumeau au fait.

Il était vingt-trois heures. Je ma maquillais d'un eye-liner, chose que je faisais très rarement, et me mettais en route.

En arrivant, j'apercevais Samuelle près de la mer. Elle regardait l'horizon de ses yeux d'un profond bleu, et sursauta quand elle m'entendit arriver. Elle me regarda d'un regard sûr, décidé. Je souris en la regardant. Ses cheveux étaient mouillés, s'envolant au vent. Le sweat large qu'elle portait ne semblait pas cacher qu'elle mourrait de froid, les bras croisés, gigotant un peu.

"Bon, alors. De 1, Je suis pas là pour te pardonner ou quoi que ce soit de "gentil". Tu m'as humiliée, après m'avoir montré que t'avais oublié notre premier baisé, et puis finalement, les choses dont on ne se rappelle pas nous manque-t-elle ? Je ne pense pas.

-Tu es entrain de me dire que ça te manque ? dis-je en m'approchant de deux pas de mon interlocutrice

-N-Non ! dit-elle, les coins de ses joues en feu

-J'aurais pourtant cru, dis-je en m'approchant encore un peu

-Bon je sais pas à quoi tu joues, mais moi je suis pas là pour-"

Elle fut interrompu par un geste. Mes mains, sur ses joues. Elle ouvrit grand les yeux et me regarda longuement avant de rougir.

"Le voilà, le si beau visage de la fille qui rougissait. dis-je, calmement, sympathiquement."

Elle regarda ses pieds avec ses yeux. Je posai une main sur son menton et le levai pour la faire me regarder. Et au moment où elle releva ses yeux, alors qu'elle ne réalisait pas ce que je faisais, elle sentis mes lèvres se poser sur les siennes. Moi, je me sentais bien. C'était la dernière partie de mon plan. Je voulais le vivre. Je voulais vivre ce premier baiser, pour redevenir moi, pour lui transmettre des poussières de souvenirs, pour pouvoir lui sourire à nouveau, pour pouvoir me regarder dans le miroir à nouveau, pour pouvoir arrêter d'abuser mon sourire tout le temps, pour ne plus avoir à faire croire aux autres que j'étais heureuse, mais pour l'être. Je lui attrapai la main. Elle croisait ses doigts autour des miens. Je la regardais profondément.

Puis, tendrement, je lâchais sa main, puis lui tournai dos. Je partais, la laissant dans l'incompréhension. Cette nuit-là, je dormis plus paisiblement que toutes les autres nuits des deux précédentes semaines. Je me sentais juste, bien.


You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Jul 29, 2017 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

La vie de Sasha [EN PAUSE]Where stories live. Discover now