Panique

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La fille rougissante s'approcha du mur, telle une naine face à un géant. Je ne pus m'empêcher de rire pendant quelques instants. Les autres, John et Thomas prirent leurs matériels. John allait être assureur (En soutenant La fille rougissante, donc si elle saute, c'est lui qui la retient.) et Thomas allait assister John en cas de problème. Moi, j'étais à côté de la grande brune qui devait sûrement être de la même taille que moi, aux yeux dans lesquels ont pouvait quasiment voir une belle mer turquoise. Alors qu'elle s'apprêtait à monter sur la première prise après s'être attachée à John, je me risquai à lui poser une question qui aurait pu paraître vexante dans un autre contexte.

"Tu fais du combien ? T'as l'air d'avoir des petits pieds, ça peut être utile.

-On doit en parler ? Je fais du trente-huit..."

Je ne pus m'empêcher de faire une tête étonnée. Du trente-huit, c'était ni trop petit, ni trop grand, mais c'était surtout grand comparé à ce à quoi son pied avait l'air. Je ne m'attardai pas sur ma question, et je lui prenais la main afin de l'aider à monter la première prise. Elle sembla réticente à prendre ma main en premier lieu, ce qui me vexa quelques peu, mais elle finit par accepter mon aide. Rien qu'en regardant au dessus de moi, je sentis le vertige s'emparer de moi, et je me jetai sur le sol. Tout le monde me regarda bizarrement, puis je décidai de me lever pour aider Samuelle et...

QUOI ?! Elle était déjà au bout du grand mur. La prof s'approcha de notre mur et dit à John qu'il fallait qu'il lui laisse plus de libertés dans ses mouvements. A ce moment précis, j'eu l'impression que moi, John et Thomas étions des petits insectes qui gênaient la grande reine. Samuelle était donc douée en escalade. Elle faisait partie de ces gens qui étaient fort dans ce sport et qu'en cinquième je haïssait de tout mon cœur, moi qui transpirait comme un vieux de soixante ans qui fait un marathon au bout de deux ou trois prises seulement.

Mais bon. Le temps avait passé, et ma frustration s'était fortement atténuée. Une fois Sam redescendue, la prof nous demanda à ce que quelqu'un la remplace. Cette fois aucun combat du regard n'eut lieu. Il suffisait de se rendre compte que moi et John, nous regardions le plafond avec une légère envie de vomir, et quelques vertiges. Thomas soupira, comme un petit peu énervé, et s'avança. Sam enleva son équipement et lui donna, pendant que lui me donnait son équipement d'assureur... Et oui, j'étais très nulle, mais il fallait tous passer. Je pris donc place, avec un air pas du tout sûre de moi.

Le reste du cours se passa tranquillement, de façon ennuyeuse. Lorsqu'au bout de deux heures la sonnerie retentit, les quelques élèves qui s'étaient endormis durent rester, alors que moi, John, Thomas et Sam, on sortait tranquillement de la salle. C'était l'heure de la récréation. Notre récréation, elle était plutôt effrayante. C'était le toit. Enfin, C'était là où j'allais pour décompresser, et j'avais décidée de montrer l'endroit à mes nouvelles "connaissances". La récréation fut plutôt amusante. Trop amusante d'ailleurs. Je pouvais sentir une certaine joie monter en moi. Les cours recommencèrent. Les trois n'arrêtaient pas de me sourire. Je leur souriait aussi, mais je n'en ressentais pas forcément l'envie. Je commençais à me rendre compte que tous mes sourires ne me faisaient que du mal. Je ne savais pas pourquoi.

D'ailleurs, même si la récréation avait été parfaite, je me sentais replonger dans ma "solitude". Je voulais un moment seule, à tous prix. Ma respiration devenait saccadée, et un trou gigantesque sembla se former dans mon cœur. Je me levai de ma table, et partais en courant jusqu'au toilettes. Je m'enfermai dans l'une des cabines. Ma respiration... J'étouffais. Quand trop de gens étaient là, me souriant, me regardant, j'avais l'impression d'être observée et jugée, je me sentais faiblir. Tout était allé trop rapidement, je ne supportais plus ça. Le fait d'être seule me permis de mieux respirer. J'avais l'impression que sinon j'aurais pu exploser à tous moments. Le silence était comme... Une source de calme et de sérénité abondante. Heureusement, en sortant de la classe, je n'avais pas oublié mon sac. Je décidai de m'enfuir face à mon problème en sortant du collège par la porte de derrière.

En rentrant chez moi, ma mère était là, dans ma maison de riches, mais mon père était au travail. Je décidai de monter dans ma chambre après avoir enlevé mes chaussures. Je sautais sur mon lit. Bordel ça faisait du bien. J'étais seule, tranquille, au chaud. Pour une fois, j'étais heureuse que mon père m'ait forcée à prendre un lit double, rond avec des rebords sur les côtés (Cela faisait un peu comme un nid). Mais au moment ou je commençai à m'apaiser, on toqua à la porte. Étrange, il n'y avait que ma mère et moi à la maison, et elle n'avait jamais toqué à ma porte auparavant. Je flippai, et disais :

"Vous pouvez entrer !"

La porte grinça pour la première fois, ressentant elle même la peur, et ma mère entra avec un sourire tueur. Elle s'assit sur mon lit, me regarda d'un air de vainqueur et me dit :

"Tu sais qu'il y a eu une fête hier ?"

//Bonjour si il n'y a même rien qu'une seule personne qui regarde cette histoire ! Tu peux me donner des conseils, où tu peux même cracher sur mes écrits ! Mais il faut que ce soit argumenté ! Ciao.//

La vie de Sasha [EN PAUSE]Where stories live. Discover now