La rencontre

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Je tourne la tête et détaille le nouvel arrivant. Il porte un costume anthracite par-dessus une chemise blanche avec une cravate rouge carmin, surement un homme d'affaire en voyage. Lorsque mes yeux arrivent à son visage je suis pétrifiée, cet homme est d'une beauté à couper le souffle, mais une beauté dangereuse. Il a tout de l'archétype du Bad boy, les tatouages en moins (enfin cela reste à vérifier), le regard séducteur de celui qui connaît parfaitement l'effet qu'il produit sur les femmes, une barbe naissante, des cheveux blond cendrés et des yeux bleu foncé. Malgré moi mon regard s'attarde sur sa bouche et ses lèvres ni trop fines ni trop épaisses. Il m'offre un sourire en coin avant de se retourner pour déposer sa valise dans le porte bagage, me permettant d'admirer ses fesses rebondies. Il finit par s'installer sur la banquette en face de moi et m'observe à son tour. Je masque mon embarras en reprenant mon livre et en faisant mine d'être absorbée par ma lecture. Je l'entends soupirer et s'agiter. Je lève discrètement les yeux et l'observe enlever sa veste de costume, desserrer sa cravate et ouvrir les deux premiers boutons de sa chemise. J'essaie de me convaincre que j'agis dans un but purement professionnel, j'ai peut-être trouvé le héros de mon futur roman, mais je dois vite me rendre à l'évidence, je suis tout simplement en train de mater. Il déboutonne ensuite ses manches et les retrousse, dévoilant des bras ni trop musclés ni pas assez et lève la tête vers moi. Je suis de nouveau hypnotisé par son regard et j'ai subitement très chaud. Je tourne la tête pour faire semblant d'admirer le paysage et calmer mes pensées qui s'égarent dangereusement. Bon sang June, tu es mariée. Reprends-toi ! Je ne sais pas si c'est la dispute avec Karl, l'impression de ne plus exister en tant que femme ou encore les mouvements du train mais toujours est-il que je suis soudainement fatiguée. Je ferme les yeux un instant et suis réveillée par la voix du contrôleur :

- Contrôle des billets s'il vous plait.

Mon charmant compagnon de voyage tend son billet au contrôleur sans me quitter des yeux, m'a-t-il fixé ainsi pendant mon sommeil ? Le contrôleur se racle la gorge et je m'aperçois que je suis toujours en train de regarder mon inconnu. Je sens mes joues s'empourprer et donne mon billet. Lorsque le contrôleur quitte le compartiment je me rends compte que plus personne ne va rentrer. Nous venons de dépasser le dernier arrêt et arrivons à destination dans une heure. Une heure ! Je ne vais pas tenir devant cet homme qui continue de m'observer, la tête penchée sur le côté avec un sourire en coin. Il doit très certainement me prendre pour une femme naïve, accro aux comédies romantiques, avec peu d'expériences sexuelles. Oh là là, mais pourquoi ce qu'il peut bien penser de moi m'intéresse ? Il passe la main dans ses cheveux et je frissonne. Cela fait combien de temps que je ne me suis pas envoyée en l'air ? Au moins trois mois. Si seulement Karl était allé au bout de ce qu'il avait commencé ce matin, je ne serais sans doute pas en train d'imaginer mille et un scénarii torrides avec ce beau blond. Ceci dit, fantasmer n'est pas trompé, je suis sûre que Karl ne se prive pas de son côté. Il fait mine de se pencher pour regarder par la fenêtre et nos genoux se frôlent déclenchant un courant électrique dans tout mon corps. La raison voudrait que je quitte au plus vite ce compartiment de la tentation, mais j'en suis incapable. Le train passe sur une voie ferrée mal entretenue et les vibrations remontent dans mon corps intensifiant le désir en moi. J'appuie mon front contre la vitre, le contact frais me fait du bien et j'essaie de me calmer. Je ne suis pas une salope infidèle, je ne suis pas une salope infidèle, je ne suis pas une salope infidèle me répété-je intérieurement sans cesse. Mon dangereux blond se lève et je soupire de soulagement, ouf il va partir.

Perdu. Il s'installe sur la banquette à côté de moi. Je lui tourne le dos et m'obstine à regarder par la fenêtre. Je sens son souffle sur ma nuque et sa main écarter mes cheveux. Il approche ses lèvres et dépose de légers baisers qui me font frissonner. Je dois partir, je dois me lever et quitter ce foutu compartiment. Oui c'est ce que je devrais faire, mais je ne le fais pas, je suis en train de vivre une scène que j'aurai pu écrire dans un de mes romans et cela m'excite autant que ça m'angoisse. Je ne veux pas tromper mon mari, mais en même temps, les baisers de l'inconnu font se dresser les poils de ma nuque et une vague de désir déferle en moi. L'image de Karl et Mattéo s'impose dans mon esprit et je me lève comme un ressort :

- Je ne peux pas, bégayé-je

Il passe la langue sur ses lèvres et me retient par la main. Il tire doucement, m'invitant à me rasseoir et ses yeux ont raison de ma volonté. Je reprends ma place en silence, penche la tête sur le côté, l'invitant à continuer. Sa main vient s'enrouler autour de mon cou tandis que l'autre se glisse sous ma robe. Il suce mon lobe d'oreille tout en atteignant mon décolleté. Sa main écarte le tissu de mon soutien-gorge et vient s'emparer de mon sein gauche. Il coince mon téton entre deux doigts et très lentement se met à le tirer, le serrer, le caresser, jusqu'à ce qu'il devienne dur. Je me laisse aller contre son torse, soupirant de plaisir tandis que son autre main rencontre le tissu trempé de ma culotte. Il émet un grognement appréciateur avant de venir titiller mon clitoris. Ma respiration se fait saccadée à mesure que le plaisir monte. Il s'occupe à la fois de mes seins et de ma chatte tout en me retenant contre lui m'empêchant du moindre mouvement. Mes bras sont repliés sur mon ventre et je repousse mon bassin en arrière pour venir à la rencontre de son sexe dur. Ses mouvements s'accélèrent et il insère un doigt puis deux dans mon vagin. Je sens l'orgasme monter, un orgasme qui ne sera égal à aucun autre. Je me mords la lèvre pour ne pas hurler mais je me sens partir. J'explose littéralement quand son pouce entre en contact avec mon clitoris et je me laisse retomber mollement contre lui. J'essaie de me dégager de son étreinte mais il la resserre :

- Je n'en ai pas encore fini ma douce, susurre-t-il.

J'aimerai lui dire que ça ne sert à rien d'insister, qu'une fois que j'ai eu un orgasme il ne se passe plus rien, mais le ton de sa voix ne me laisse pas d'autres choix que celui de me laisser faire. Il m'allonge sur la banquette, soulève ma robe et se glisse dessous. Il parsème mes jambes de baisers, partant des chevilles jusqu'à mes cuisses et je n'en reviens pas de l'effet que ça me fait. Il remonte et redescend le long d'une jambe tout en faisant courir ses doigts sur la jambe opposée. Tout mon corps l'appelle et le réclame de nouveau mais cette fois-ci je ne veux pas être la seule à m'envoler. J'attends qu'il atteigne mes chevilles pour replier mes jambes et me mettre à genoux sur la banquette. Il hausse un sourcil, et je m'avance vers lui à quatre patte jusqu'à l'atteindre. Je déboutonne sa chemise et caresse avec mon ongle son torse diablement appétissant. Je descends lentement vers ses abdominaux dont je suis les contours et atteint sa ceinture. Je l'ouvre ainsi que son pantalon et sans le quitter du regard je passe ma main sous l'élastique de son caleçon. Son sexe déjà tendu devient encore plus dur à mon contact et je me mets à le masturber en douceur, mon pouce tourne autour de son gland et lorsqu'une goutte de sperme sort j'ôte ma main et glisse mon pouce dans ma bouche. Ce simple geste agit sur lui comme un stimulant et d'un bond le voici sur moi. Il libère son érection, enfile une capote tirée de la poche arrière de son pantalon, ôte ma culotte et s'empare de moi. Je m'accroche à la banquette pour ne pas tomber tandis qu'il me pénètre. Chacun de ses coups de reins résonne en moi et me font perdre pied. Je sens que je mouille d'avantage à chaque fois et je ressens les picotements familiers annonciateurs d'un orgasme imminent. J'essaie de le retenir, mais il m'embrasse avec fougue en me disant :

- Jouis ma douce, laisse toi aller.

Il n'en fallait pas plus pour que je m'envole à nouveau, mon sexe se contractant autour de sa verge. Son baiser étouffe mon cri et je le sens lui aussi se raidir. Au bout de quelques secondes il se retire, fait un nœud au préservatif et le jette dans la petite poubelle sous la vitre. Il se rhabille en arborant un sourire satisfait. Je rabats ma robe et tente de me recoiffer. Je n'arrive pas à croire que je viens de m'envoyer en l'air avec un parfait inconnu dans un train. La réalité de ce que j'ai fait me revient en pleine face lorsque mon regard se pose sur mon alliance. Je ramasse fébrilement mes affaires et quitte le compartiment, les larmes aux yeux sans un regard vers le diable tentateur.

Note d'auteur: Et voilà June a rencontré son mystérieux inconnu. J'epsère que ce chapitre vous aura plu, dites moi ce que vous en avez pensé. Bisx

Strangers SOUS CONTRAT D EDITIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant