Rentrée des classes

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Nous sommes déjà dimanche et je commence à stresser pour la rentrée des classes qui a lieu le lendemain. Qu'est-ce qu'il m'a pris d'accepter ce boulot ? Une voix me murmure que c'est pour garder contact avec la réalité et ne pas devenir une ermite recluse dans son bureau, se nourrissant exclusivement de pomme et de céréales. Allez June, en plus ce n'est qu'un mi-temps, ça va te faire du bien.

Après avoir passé une heure à aider mon fils à choisir ses vêtements pour demain, c'est mon tour de me retrouver devant ma penderie. Je passe en revue mes différentes tenues mais aucune ne pourrait convenir au style bon chic bon genre de cette banlieue. J'aurai mieux fait de chercher un boulot en ville j'aurais été moins embêtée. En désespoir de cause j'opte pour la moins courte de mes robes, elle m'arrive légèrement en dessous du genou, de couleur vert pastel avec un léger décolleté mais rien d'indécent. En guise de chaussures mon choix se porte sur des sandales dorées qui se ferment autour de la cheville. Je me doute que l'hydre a trois tête désapprouverait ma tenue, mais comme je l'ai dit à Karl une fois que Mattéo fut couché : Je les emmerde elles et leurs bonnes manières.

- Chérie ?

- Hum, répondé-je en m'attachant les cheveux pour la nuit.

- N'oublie pas que demain soir j'ai invité Nick et son amie à venir manger à la maison.

M.E.R.D.E. J'ai complètement oublié ! Je suis bonne pour sortir en quatrième vitesse de l'école demain, faire un saut au supermarché, concocter un repas pour quatre personnes, tout en m'occupant de Mattéo qui sera sans doute éprouvé par sa rentrée scolaire.

- C'est l'un des associés principaux du cabinet. Si tu veux mon avis c'est un sacré connard et je suis cent fois meilleur que lui, mais je tiens à être dans ses petits papiers. Le vieil Abbot va partir en retraite d'ici deux ans et j'aimerai prendre sa place en tant qu'associé principal.

Ok, donc c'est un dîner important, ce qui signifie que je dois également me faire jolie.

- Et son amie, c'est qui ? Demandé-je en me glissant dans les draps.

- Je ne sais pas, je ne l'ai jamais vue. Ça doit être sa conquête du moment pour parler poliment. Ce mec saute sur tout ce qui a des seins.

Super, donc après une journée épuisante, une fin d'après-midi à cuisiner, je vais devoir dîner avec un coureur de jupon et sa pouliche du moment. You-Pi !

Le lendemain matin, c'est la course. J'avais pourtant demandé à Karl d'aider Mattéo à se préparer pendant que je prenais ma douche, il lui a servi un bol de céréales avant de partir travailler, vive la communication. En sortant de la salle de bain, j'ai donc retrouvé mon fils en pyjama, du chocolat sur les mains devant un dessin animé. Très bien, je passe en mode ninja, d'une main j'attrape mon fils par le poignet direction la salle de bain pour un débarbouillage, je lui enfile ensuite son pantalon et son tee-shirt. Il met ses chaussures tout seul tandis que je charge ma voiture avec son cartable. Je grille quelque feux rouge et me voici arrivée.

Dans la cours de récréation, je m'accroupis pour prendre mon petit garçon dans les bras et lui dire :

- Mon cœur, je vais devoir rejoindre les autres maîtresses, là-bas, dis-je en lui indiquant le groupe d'instituteurs. Toi tu vas rester dans ici et attendre qu'on t'appelle.

Ses yeux commencent à se remplir de larmes et je me mords la lèvre pour ne pas pleurer aussi.

- Reste avec moi maman, me supplie-t-il.

Je suis sur le point de craquer quand une petite fille blonde au regard espiègle s'approche de nous :

- Alors ptite tête, t'as la frousse ? Demande-t-elle en frottant son poing sur le crâne de mon fils.

Celui-ci se retourne pour voir qui ose le toucher et affiche un air surpris en constatant qu'il s'agit d'une fille.

- Laisse moi, lui lance Mattéo.

- Moi c'est Maelis, ajoute la fillette en lui prenant la main, viens avec moi ptite tête, je vais te montrer les coins sympas de l'école. A moins que tu ne sois un froussard ?

- Non je suis pas un froussard ! Lui répond Mattéo piqué au vif en dégageant sa main.

- Ah oui ? Alors tu viens avec moi ou tu restes pleurer avec ta maman ? Lui lance-t-elle les poings sur les hanches.

Mattéo nous regarde alternativement, la fillette et moi avant de m'adresser un sourire désolé et de la rejoindre. La dernière chose que j'entends c'est mon fils :

- Arrête de m'appeler ptite tête ! Elle est pas petite ma tête d'abord.

Je souris en me relevant, en voilà un qui va se faire mener par le bout du nez songé-je.

Note de l'auteur: Un chapitre un peu court je dois le reconnaître mais les prochains seront plus longs.  Le prochain sera écrit du point de vue de l'inconnu du train et j'espère arriver à me mettre dans la peau d'un mec pour rendre le récit crédible. Merci à ceux qui votent et laissent des commentaires. Bisx

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