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On était heureux. On est heureux. On restera heureux.

Ce soir-là, tu m'as embrassée. A cet instant-ci, nous étions dans un Univers parallèle, n'ayant que pour existence, toi et moi. Nous étions dans notre Univers. Mes parents ont bien remarqué que quelque chose en moi clochait : mon père pensait que c'était mes notes excellentes qui me réjouissaient, ma mère avait bien raisonné. Elle savait qu'un gars était rentré dans ma vie. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que c'était toi.

Si elle savait, elle en serait choquée. L'idée de nous savoir amoureux réciproquement ne lui viendrait jamais à l'esprit. J'en suis moi-même étonnée. On vit dans la même rue, elle croit qu'on est juste amis.

Chez moi, je fredonnais l'air de "Celui" de Colonel Reyel, alors que cet artiste me frise habituellement les moustaches. Je voudrais le crier sur tous les toits que nous sommes ensemble, mais à la fois je ne veux pas que ça se sache.

Le temps passait, et éloignait de plus en plus la date du début de notre amour, allongeant notre histoire, et est venu le moment où je t'ai dit ces sept lettres, en trois mots : "Je t'aime". Cela faisait trois mois que nous étions ensemble, tu avais l'air heureux avec moi, et moi je l'étais aveuglement avec toi. Alors pourquoi ai-je vu l'inquiétude traverser ton visage, comme si ce que je ressentais n'était pas réciproque ?

Notre soirée s'est passée dans une ambiance lourde, tu fus distant pour le reste de celle-ci. Quand tu es reparti dans ta maison, au bout de la rue, et de même pour moi, j'étais soucieuse pour toi, pour nous, pour notre couple.

J'en ai alors parlé à un être en qui ma confiance n'a jamais été trahie : ma grand-mère.

Elle fut de bonne aide, et m'expliqua que tu avais sûrement eu peur que ça aille trop vite entre nous, et peur de t'engager dans une relation totalement sérieuse. Je comprends ta peur, mais je ne voulais pas de relation malsaine, et j'ai réalisé que nos attendus étaient différents.

Pourtant, en SMS, tu étais comme tout le temps, mais face à moi, la gêne s'emparait de toi.

Je savais que dans quelques temps, tout notre bonheur s'effondrait, et me détruirait.

Poésies incertainesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant