Chapitre 2 : Faiblesses (part 1)

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Le plancher craque. Le vent s'entasse dans les pièces vides. Il fait froid. Glacial. Tout est silencieux. Le sol est gris et vieux. Mais la couleur change. Il devient rouge... Rouge ! Un éclat pourpre qui s'étend et noie les pieds de la table. Une main ouverte est posée sur le sol. Elle est pâle. Si pâle. Ses mains aussi. Lorsque qu'elle les regarde la marée pourpre s'étend jusqu'à elle. Elle en est couverte, tout s'inonde, il en fuit de chaque recoin de la pièce, Un goût métallique envahit sa bouche puis sa gorge. Elle ne peut plus respirer.



Camille s'éveille en criant. Désorientée, sa respiration est saccadée. Elle a du mal à respirer et s'assied sur le lit. La nouvelle réalise ainsi qu'elle s'est endormie dans sa nouvelle chambre et qu'elle est bien à Sweet Amoris. Elle tourne l'intérieur du poignet vers son visage pour constater qu'il est un peu plus de 6h. Il fait encore sombre, mais la nuit n'est pas si noire et le matin approche doucement. Même si la pleine lune n'a pas envie de se coucher. La jeune fille se lève donc et inspecte quelques instants la chambre. Elle est n'est pas bien grande, juste ce qu'il faut. Devant la porte on retrouve directement le bureau, où prônent des uniformes du pensionnat. Camille se souvient les avoir vu la veille en entrant. À la droite de ces derniers, le lit qui est installé sur sa longueur, le long du mur, juste en dessous d'une fenêtre. En face une garde-robe, et un peu plus loin un autre meuble de rangement.


Sans trop réfléchir, la belle se dirige vers son bureau pour attraper un uniforme. Toutefois la jeune fille se prend les pieds dans une valise posé non loin du lit. Elle se rappelle subitement qu'elle a quelques effets personnels. La demoiselle se laisse donc tomber assise à terre et ouvre le bagage, fébrile. La lumière est encore faible à cette heure matinale. Aussi, Camille attrape le portable au sommet de la pile d'affaires pour se servir de la lampe. Ses objets apparaissent alors clairement devant ses yeux, accélérant son rythme cardiaque. Une profonde tristesse vient relever ses sourcils, faire briller son regard et courber la commissure de ses lèvres.


La première chose qu'elle trouve est un cadre photo. C'est drôle, aussi attachée puise-t-elle y être, elle l'avait presque oublié. Avec mélancolie elle l'attrape et le met, dans un premier temps, face cachée sur ses jambes. Dans l'immédiat elle n'a pas le courage de regarder la photo. Elle continue à regarder ce qu'il y a dans son sac, sortant sa trousse de toilettes et inspectant ses vêtements. En dessous de ces derniers, la demoiselle peut sentir la couverture d'un livre, qu'elle laisse en place. Camille ferme la valise et la repousse en dessous de son lit. Elle se lève ensuite et pose le cadre photo dans un tiroir de son bureau sans même le regarder. Puis elle attrape enfin l'un des uniformes et l'enfile assez rapidement. Une robe grise arrivant au dessus du genou, une cravate noire et une veste de la même couleur.



Au-dessus du meuble de rangement dans le fond de sa chambre, il y a un miroir. Aussi, Camille s'avance lentement pour se voir. Surprise du reflet qui lui apparaît, elle porte une main juste en dessous de son œil droit. Elle a l'air si fatiguée et si blanche. Est-ce bien elle ? Peut-être est-ce simplement l'uniforme qui la rend si pâle ?



Non, ce n'est pas l'uniforme. Elle le sait.


La nouvelle tourne le dos au miroir et regarde sa montre. Il est bientôt 7h, aussi, elle attrape les clefs qui étaient posées à côté des vêtements et sort de sa chambre. Le couloir est vide, Nathaniel n'est pas encore là. Un frisson parcourt l'échine de la belle qui se sent instantanément mal à l'aise. Se retrouver seule ici, après ce qu'il s'était passé la veille... Camille a presque envie d'aller frapper à la dernière porte du couloir pour demander au délégué de sortir. Elle a peur. Là, dans sa poitrine, son cœur laisse défiler tant de battements douloureux.

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