Partir ou Rester ... [terminée]

Chapitre IV

Je suis dans une forêt, adossée à un tronc d'arbre, trop dur pour mon dos.

Soudain, j'entends des voix indistinctes. Des murmures.

Je toussote pour m'éclaircir la voix, mais les pas ne s'éloignent guère. Je me lève alors, mais je suis moins rapide que l'individu habillé en noir, avec un passe-montagne sur la tête, qui se trouve de l'autre côté et donne un grand coup d'épaule dans le tronc d'arbre, m'envoyant valdinguer. Je hurle... Je crois hurler; ce n'est peut être qu'un petit hoquet de surprise, car la peur et le choc paralysent ma gorge .

La lumière de la Lune fait briller la lame quand il lève son couteau. Un petit couteau, tout petit...

Le passe-montagne en laine noire fait ressortir ses yeux. Ils s'écarquillent quand il me voit pour de bon.

         "Ouah! s'exclame-t-il .

Derrière lui,  j'aperçois un autre passe-montagne, une autre paire de yeux, plus inquiets.

         - Laisse tomber bro, dit le deuxième.

         - Chill man, dit le premier. C'est de la bombe, non ?"

Il lève le couteau encore plus haut, jusque devant mon visage et s'exclame: File ton portable petite. 

Je me fige .

Mais cette fois, c' est moi qui suit plus rapide que lui. Je glisse la main derrière moi. Il pense que je vais prendre mon portable, mais en fait, j'ai un couteau moi aussi, le grand couteau de viande de la cuisine. Mes doigts se referment sur le manche, lisse et lourd, et d'un seul mouvement fluide, je pivote et enfonce la lame dans le bide de ce salopard, juste sous les côtes. Il entre facilement. Le sang ne gicle pas comme dans les films d'horreur, me dis-je en ressortant le couteau pour le poignarder à nouveau. Ça facilite les choses. Je lui transperce le bras, puis je plante la lame dans son ventre, et plus bas ensuite, je le triture sauvagement. Lorsqu'il s'effondre sur le sol, j'enjambe son corps pour m'attaquer à son complice.

         "Toi aussi, lui dis-je. Tu étais là, tu ne l'a pas arrêté. Sale petite merde."

J'enfonce le couteau dans sa bouche aussi facilement que si je nettoyai la cuvette avec la brosse à toilette.

Puis, tout cogne dans ma tête, tout s'efface brusquement et je me réveille en hurlant.

Je me lève et me regarde dans la glace... Je suis toute en sueur. Je tremble et mon cœur bat à un rythme saccadé tel une cavalcade, ce qui devrait s'entendre à l'autre bout de la ville .

Je prends alors mon médicament... Tout devrait aller si je me rendors.