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PDV Yon

     Aujourd'hui, nous sommes quel jour ? Le huit mars deux mille dix-sept ! Ce qui veut dire ? Que demain c'est notre anniversaire. Avec Tae-hyung, je suis en train de faire le tour d'un magasin, ne sachant quoi acheter comme cadeau à Suga, tout comme Tae-Tae en fait. Depuis le jour où il a fait sa crise, il en a refait trois autres, et mois sept. Il m'a avoué se souvenir d'une scène avec la fille, mais de ne pas du tout se souvenir de la fille, qui n'était qu'une ombre blanche qu'il aimait plus que tout. C'est assez angoissant, parce que malgré qu'il me côtoie touts les jours depuis presque un mois, qu'il passe la moitié de ses nuits dans ma chambre et moi dans la sienne, touts les câlins qu'il me fait, et même lorsque je le sers contre ma poitrine en lui caressant les cheveux, il ne se souvient de rien du tout. Même pas de la couleur de mes yeux, ou de la longueur de mes cheveux.

« Bon, toi qui le connais depuis bébé, qu'est-ce que je peux lui prendre ?

- Je n'en sais rien moi, un truc de Kanye West peut-être ?

- Bonne idée ! »

Pas besoin de le connaître depuis l'enfance pour savoir qu'il est l'un de ses modèles.

« Et toi, tu vas lui prendre quoi ?

- Je ne sais pas du tout...

- Je sais.

- Raconte ?

- Un truc qui est en rapport avec votre enfance, quelque chose qui va sans doute lui donner un souvenir, quelque chose comme ça, je ne sais pas. »

Je souris.

« En ce cas là, on prend juste du papier cadeau et un ruban doré, j'ai ce qu'il me faut à la maison.

- Ah oui ?

- C'était à lui, il l'adorait, mais il l'a oublié en partant. J'espère que ça va lui redonner la mémoire, vraiment. »

Il me lance un sourire rectangulaire.

« Ouais. »

Il est con. On ne va pas se le cacher les gens, Kim Tae-hyung est vraiment fait pour s'appeler Alien.

En rentrant, je me dirige directement vers ma chambre, et j'attrape la boîte des chaussures que je me suis achetées – non pas par plaisir mais parce que les miennes ont reçues la colère de la peinture rose fluo qui ne part par sur du blanc – et je glisse à l'intérieur ce petit rien qu'il avait toujours avec lui, parce que je lui ais offert pour ses six ans. Je me souviendrais toujours lorsque je l'ai vu dans le magasin, il m'a directement fait penser à lui, et j'ai suppliée ma mère pour qu'elle l'achète. Il m'avait fait un bisou baveux ce jour là, je m'en souviendrais toujours. Je ferme la boîte en carton et j'enroule son cadeau dans le papier cadeau blanc tout simple, et j'y mets un sorte de ruban doré qui fait des zigouigouis dans touts les sens, devant normalement ressembler à une rose ou un truc dans ce genre là, je crois. Je cache son cadeau dans mon placard et je range les preuves du délit, puis je m'allonge sur le dos, dans mon lit, en souriant. La porte de ma chambre s'ouvre sur une touffe brune coiffée d'un bonnet noir. Je souris en le voyant. Il s'approche de mon lit en souriant et s'assoit en face de moi. Désespérée de mes cheveux, je me fais un chignon pendant qu'on se met à parler de tout et de n'importe quoi. Il fait souvent ça, venir me voir juste pour me parler.

Mais à un moment, tout changea d'un seul coup.

Je ne me suis même pas rendue compte qu'il me fixait en souriant, et que je faisais de même. Il approche sa main de ma joue, et il me la caresse, sans rien dire, juste en souriant. Puis il me regarde dans les deux en penchant sa tête, comme s'il essayer de décrypter quelque chose au fond de mon âme. Et sans même que je m'en rende vraiment compte, il s'approche de moi tout en fixant mes lèvres, ce qui a le don de faire bondir mon cœur plusieurs fois dans ma poitrine. Je rate plusieurs battements, attendant juste ce que je veux depuis tout ce temps. Jusqu'à ce que ses lèvres capturent les miennes, dans un souffle de soulagement.

SugaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant