Chapitre 4 : Malaise Blaise

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  Un silence s'ensuivit. La porte commençait à tambouriner. Nos deux corps ne bougeaient plus. Surprise et mécontentement s'y confondaient. En tout cas pour moi. Hugo ne semblait désormais ne plus y affecter ni rigueur ni dédain et se leva d'un coup, attrapant sa serviette jonchée sur le sol. Pendant ce temps, les coups contre la porte se multipliaient. Sans me jeter un seul regard il alla ouvrir. Alors, sans oublier de redescendre mon t-shirt, je le suivis. Mon corps encore ardent mis quelques secondes encore avant de soutenir normalement mes jambes. Je me tenais un peu en retrait derrière Hugo qui ouvrait la porte, méfiant.

  - Putain les gars ça fait 20 min que je vous appelle aucun répond...! s'indigne la plus jeune recrue de l'émission. Vous baisiez ou quoi ?

Ma gorge se noua d'un coup et je fixais le sol. A la seconde même, Hugo brisa les doutes sur la situation :

- Haha nan mais t'es fou ça va pas Pana' ? Genre... Moi et Martin ... Hahahahha la blague. Par contre.. qu'est ce que tu fous là on est speed c'est pas le moment pour une partie de Fifa !

- Nan mais vous êtes fou ou quoi  l'avion part dans 1h faut qu'on se fasse enregistrer, en plus avec tout le matos et tout, ça risque d'être long, et puis...

-Heu attends, le stoppa Hugo, comment ça ON ?!

- Pfff si vous aviez lu vos messages on aurait perdu moins de temps, même Yann a cherché à vous joindre, et..

-ET ?? Nous écriâmes Hugo et moi à l'unisson.

- Donc je pars avec vous !
Yann pense que ce serait bien pour que j'apprenne plus du métiez vous voyez ? Wouhouuuu P'tite photo pour fêter ça les gars.

Le jeune homme sorti son portable et cliqua directement sur l'icone Instagram. 

[Photo illustrant, au passage, l'entièreté de la joie qui envahit Martin à ce moment précis]

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[Photo illustrant, au passage, l'entièreté de la joie qui envahit Martin à ce moment précis]

"Donc je pars avec vous !" ... Ces mots résonnaient encore dans ma tête. Je n'y croyais pas.

- Bah ça vous fait vachement plaisir à ce que je vois, vous excitez pas trop quand même hein.

  Je pris finalement Pana' par le cou en lui frottant les cheveux réduisant à néant la coupe qu'il avait, j'en suis sûr, pris soin de préparer méticuleusement ce matin. Puis il démarra une story en prenant cette tête sérieuse qui lui faisait croire qu'il était ténébreux ou quelque chose du genre.

Le voyage entre Hugo et moi vient en l'espace d'une seconde de se transformer en cauchemar.
Non pas que je n'apprécie pas Pana, soyons clair ! Mais à vrai dire je désirais Hugo pour moi tout seul.

Un Uber était finalement plus pratique jusqu'à l'aéroport d'après Pana.
Ainsi, les bagages dans le Uber, le trajet jusqu'à l'aéroport se déroula dans une ambiance assez malaisante, entre pana qui tentait quelques blagues pour détendre l'atmosphère, Hugo riant quelques fois (de ce sourire dont lui seul a le secret) et moi la tête contre la vitre, fixant la pluie battante au dehors.

Ce voyage risquait d'être TRES long...

Dans l'avion, nos places étaient telles que Hugo et Pana étaient derrière moi et je me retrouvaient à côté d'un fille qui devaient avoir dans les 25 ans à première vue.
  Les rires et cris fusaient de derrière moi et Pana ne cessaient de taper involontairement sur mon siège pendant des fou rires irrépressibles.
  Un long soupir, plus fort que je ne l'aurait voulu, mais qui reflétait exactement mon humeur maussade, m'échappa.
Je dois faire passer mon travail avant tout ca.. toute cette histoire... Mais quelle histoire d'abord ? Je me faisais des gros films c'était clair ! Pour résumer la situation, j'étais il y a un instant allongé sur le lit d'Hugo, avec Hugo, et il était vraiment très proche, j'ai pendant quelques secondes cru qu'il avait envie de moi... Il m'a même embrassé. Mais la minute suivante il était déjà en train de se réjouir de la présence de Panayotis... Et maintenant ils se tapaient des barres, tous les deux.
Je jetais un coup d'oeil furtif derrière moi. Je ne pouvais entrevoir seulement Hugo et le bras de Pana. Le regard d'Hugo était brillant, et était dirigé vers celui de Panayotis. Mon regard descendit pour tomber sur l' accoudoir.. et leur deux avant bras respectifs sur celui-ci. Leurs mains étaient étrangement proches. Bientôt, la main droite d'Hugo ne tarda pas à rejoindre une plus petite et fine, celle de Pana. Oui. Il fallait se rendre à l'évidence, Hugo caressait celle de Panayotis.
Tout se passa alors très vite, un vide en moi, mes yeux qui piquent et moi comme un con qui essaie de stoper cette stupide envie de chialer, et puis son regard sur moi que je capte malheureusement un peu tard, sa main qu'il ote précipitamment de celle de celui qu'on ne peut plus a priori qualifier comme son "ami", enfin ma tête qui tourne, au sens propre d'abord, puis très vite au sens figuré.

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