Ruelles

Damné

Il parcourt cette ville puante, tout en se demandant s'il n'y a que lui qui sent cette odeur , vu que personne ne semble gênée. Il avise un snack , "restauration rapide" pardon, tu parles de la merde quasi avec autant de carton dans la viande que dans l'emballage. Mais il crève la dalle depuis qu'il s'est levé, il ne sait même plus quand, vu que comme tous les jours, il se tapait une de ses gueules de bois que Geppetto aurait une attaque en voyant le boulot qu'il pourrait faire avec elle. Bref, il a la dalle et s'en va comme un toutou faire sagement la file dont la sienne avance toujours moins vite que les autres. Une fois dehors, il ne supporte pas les cris , hurlements plutôt, des gosses qui jouent dans ces plaines de jeux faites pour encore consommer, il engouffre cette merde qu'ils osent appeler repas, il a l'impression qu'on a vidé un cendrier dans le hamburger.Il faisait déjà si chaud? Putain il crève de soif, cette merde de coca donne plus soif que du piment. Ils croisent des gens qui ne le remarquent même pas, certains lui rappellent quelqu'un mais sinon il ne croise personne de connu, alors il cherche de l'ombre, et trouve un bar en terrasse à l'ombre d'une église défraichie. Il veut rentrer pour le ventilo mais c'est déjà plein, il s'assied à une mini table, commande un double whisky et un verre d'eau. Il se ravise aussitôt un double pastis et une carafe. La serveuse excédée repart vers le bar. Il observe les gens, qui ont tous l'air si joyeux, un rayon de soleil et hop le monde est merveilleux. Comme quoi, parfois il en faut si peu, alors que la plupart du temps tout le monde se plaint de tout. Son pastis arrive ainsi qu'une cruche marquée pastis , remplie d'eau. La serveuse désagréable reste là à attendre, il cherche son fric et lui file un billet, elle lui jette presque la monnaie sur la table. Elle pourra se brosser pour un pourliche elle. Il verse l'eau, il à l'impression de voir des trucs dedans comme des amibes minuscules évidemment mais il les voit ou il le croit. Son verre vite plein, il ne se pose plus trop de question mais examine quand même la carafe . Rien d'anormal. Son pastis est tiède , pourtant l'eau était fraîche, quelle chaleur de ouf. Il prend son temps pour le boire n'ayant rien de mieux à faire. Tiens c'est vrai, qu'est ce qu'il doit faire aujourd'hui. Bon ça a l'air férié ou dimanche, donc pas de taf, mais quoi de prévu pour ce soir? Impossible de m'en souvenir, il sait qu'il a rendez-vous avec quelqu'un et que ça ne lui plaît pas trop. Non , vraiment pas trop. Il finit son verre, remonte la rue, à l'ombre il fait nettement plus froid. Il finit même par aller au soleil, en traversant. Mais rien n'y fait , c'est dingue on dirait qu'il va neiger. Les gens qu'ils croisent sont toujours habillés léger et s'amusent ou sourient béatement. Putain, manquerait plus que ça, que j'attrape la crève maintenant. On dit toujours ça comme s'il y avait des moment où c'est cool. Tiens, je me taperais bien une crève!. Il arrive chez lui, il fait quasiment nuit, il n'était pas quinze heure en quittant le bistrot.Un type avec un long manteau noir, style gothique, le regarde. Il a une larme tatouée sous l'œil, et deux symboles de chaque côtés des yeux. Il lui semble voir les tatoos se mouvoir. Il arrive à sa hauteur, il sait que c'est son rendez vous, sur la joue, sur le côté de l'oreille droite de l'homme tout de noir vêtu, il y a un tatouage comme un favori, qui représente une sorte de dragon, mais un dragon cornu. Là , c'est sûr, le dragon tourne la tête vers lui, c'est une tête horrible pas comme les gentils ou beaux dragons des films. Le type en noir lui montre sa paume gauche, un pentacle sanglant y est gravé, du sang coule encore. Fasciné par le pentacle, il ne voit pas le dragon-démoniaque se ruer vers lui et l'engloutir.L'homme en noir, se réajuste, encore trois victimes ce soir, ils pensent toujours qu'ils auront beaucoup de temps, ou qu'ils troueront un moyen. Mais une fois choisi, l'Enfer n'a aucune patience. Au suivant.