Princesse des mers [Terminé]

"Aphrodite" ou la déesse qui rendit l'impossible possible

Le Soleil brillait en cette magnifique journée sur le Mont Olympe. Aphrodite se la coulait douce sur son trône rose bonbon, se limant les ongles quand soudain, le sol trembla. Elle se cassa un ongle, se qui la rendit furieuse et de mauvaise humeur. Finalement, cette journée n'était pas aussi magnifique qu'elle le pensait!

-Oh tu m'énerves! Ils m'ont choisi depuis bien longtemps, il serait temps que tu t'en remettes!

-Et puisque je te dis que c'est moi qu'ils auraient choisi si tu ne t'en étais pas mêlée!

-Poséidon à la fin! Cela fait des années maintenant, tourne la page et arrête de m'importuner!

Cette fois, s'en était trop! Aphrodite acceptait bien leurs petites railleries lors de leur réunion, mais quand ça en venait à parler d'Athènes et du choix du peuple, c'était insupportable! Ras le bol de les entendre se disputer à longueur de journée, pour la même chose à chaque fois! Trop c'est trop! Elle était quand même la plus âgée d'entre eux, il fallait qu'elle réagisse! Et Aphrodite comptait bien mettre son nez là où cela ne la regardait pas. Un plan machiavélique germait déjà dans l'esprit de la déesse de l'amour. Elle se leva brusquement, stoppant net l'oncle et la nièce qui regardèrent Aphrodite s'en aller vers ses quartiers.

Un filtre d'amour, voilà ce qui leur fallait! Si elle n'y avait pas pensé plutôt, c'était parce qu'elle avait cru que tous s'arrangeraient entre eux! Mais il fallait croire que les Moires en avaient décidés autrement. Sa mixture douteuse à la main, elle fit apparaître un plateau en argent sur lequel deux verres de vin étaient posés. Elle y versa deux gouttes de son filtre, dans chacun des contenant, et se mit en route vers la salle des trônes.

Minute. Aphrodite s'arrêta en chemin, doutant sur le moment. Comment allait-elle faire ingurgiter le filtre à ses deux idiots sans qu'ils ne s'en rendent compte? Elle rajouta alors un peu de nectar, histoire qu'ils aient chacun le goût qu'ils adoraient, et se remit en route.

Dans la salle il ne restait plus que les deux bagarreurs ainsi que la reine des cieux. Héra prenait un malin plaisir à regarder la scène en s'empiffrant de pop-corn venus tout droit des champs de Déméter. Quand Aphrodite lui exposa son plan, la femme de Zeus eut un sourire encore plus grand et elle félicita la régente de l'amour.

Un air innocent collé à son visage, Aphrodite se dirigea avec son air le plus convainquant qui soit en tenant le plateau argenté vers Athéna et Poséidon qui n'avaient même pas remarqué sa présence, trop occupé à se quereller.

-Vous devez avoir soif dites-moi! Athéna, j'ai entendu parler de ton exploit d'aujourd'hui! Je te félicite, bois ce verre, tu le mérites bien! Et toi Poséidon, ton palais est de toute splendeur! Je dois dire que même le mien n'est pas aussi beau, et pourtant il est dans le top trois! Tiens, bois, cela te feras du bien.

Tombant dans le piège comme des amateurs, les divinités empoignèrent leur breuvage tandis que la magouilleuse s'en alla vers Héra. Ils avalèrent la boisson d'une traite, jusqu'à la dernière goutte. Poséidon fut le premier à finir.

L'œil du dieu dévia alors sur des endroits que même lui s'était juré de ne jamais regarder. Il observa Athéna pendant quelques secondes, envieux. Ces quelques secondes lui parurent être une éternité. Enfin, la protectrice d'Athènes acheva d'avaler les dernières gouttes de la boisson. Elle sentait une chaleur inconnue l'envahir, une envie inhabituelle de...

Son regard croisa celui de son oncle, qui la regardait à la dérobée. La lueur qu'il vit dans les yeux d'Athéna lui donna des frissons; on aurait dit de vraies tempêtes. Au lieu du magnifique gris habituel, ses iris étaient d'un gris sombre, presque noires.

-Cela commence à devenir intéressant, s'exclama Héra.

-Chut! Tais-toi, tu vas tout gâcher!

Malheureusement pour elles, la scène se termina en dehors de la salle. Athéna avait entraîné Poséidon, le guidant jusqu'à ses quartiers. Ne doutant plus de la fin de l'histoire, Héra et Aphrodite s'accordèrent un peu de répit en allant se prélasser dans leur source d'eau chaude personnelle.