Les années passèrent et au fil du temps, la petite Aria s'épanouit au sein de cette famille. Ses frères l'adoraient et la protégeaient, même Théophane qui au début était très réticent à sa présence. C'était une petite fille merveilleuse, pas comme les autres. Elle venait de fêter son onzième anniversaire et Xyranthe se pencha sur la fillette pour lui demander ce qui lui ferait plaisir.
-J'aimerais bien faire la même chose que Lénaïc et Théophane papa!
-C'est-à-dire?
-Apprendre à me battre et savoir manier les armes!
-Voyons Aria, tu sais bien que tu n'as pas le droit! Seul les garçons ont le droit d'y accéder, et le maniement des armes est interdit pour les petites filles!
-Mais tu avais promis! Et moi je ne vois pas pourquoi les filles ne pourraient pas avoir d'armes! Les hommes ou les femmes c'est pareil! On est fait de la même chose et puis je suis très doué à cheval aussi! Le tien m'adore papa!
-Ma chérie écoute ton père. S'il te dit que c'est impossible, tu dois l'écouter. C'est pour ton bien tu sais, lui dit sa mère.
-De toute façon c'est toujours la même chose avec vous! Je vous déteste!
Les larmes coulèrent sur le visage d'Aria et elle courut se réfugier dans le box du cheval de son père. Au même moment, la pluie se mit à tomber alors que c'était le début du printemps. Jamais dans l'histoire d'Olympie la météo n'avait été aussi détraqué. L'eau se déversait sans limite et bientôt, les rues ne furent que des marres de boue qui atteignaient l'intérieur des maisons.
Assise sur une chaise, Auxane tentait de trouver une solution à leur problème. Elle se mordait les doigts. Entendre la tristesse dans la voix et voir l'expression d'Aria lui faisait mal au cœur. Xyranthe quant à lui, faisait les cent pas. Il souhaitait plus que tout au monde offrir ce que sa petite fille désirait, mais il ne pouvait pas. Ce n'était pas comme si elle était pourri gâté, sûrement pas! Tout ce qu'elle avait demandé avant n'était qu'une ballade à cheval dans les environs, rien d'autre.
Mais en même temps, ce qu'elle voulait lui posait un énorme problème. Olympie n'était pas ce qu'il y avait de plus tendre sur les règles concernant le maniement des armes. Et elle avait l'air si frêle qu'il s'en voudrait s'il lui arrivait quelque chose. A chaque fois qu'il regardait dans ses magnifiques yeux bleus il craquait et cela lui rappelait le jour où il l'avait trouvé.
-Attends Auxane, je crois que j'ai une solution.
Il fila dans leur chambre et trouva dans leur coffre ce qu'il cherchait. La couverture où le prénom d'Aria était brodé. Sa couleur bleu foncé n'avait pas ternit malgré les années passées, elle était même dans un meilleur état. La laine grise dont était fait le prénom brilla à la lumière de la bougie. Xyranthe déplia le duvet et l'observa. Il ne s'attendait pas à ça mais elle était plus grande que dans ses souvenirs. Il pouvait même s'en servir comme cape et encore, il lui semblait qu'elle toucherait le sol.
Il retourna dans la pièce principale et le regard de sa femme se raviva quand elle vit l'objet de sa détention.
-Que fais-tu avec ça? On était pourtant d'accord de tout lui raconter à ses dix-huit ans non?
-Oui et bien je crois qu'il est déjà temps. Toi comme moi savions qu'il serait difficile de le lui cacher.
Auxane abandonna et lui donna son accord silencieux. Il franchit alors le pas de la porte et bifurqua à droite, se hâtant avant que la couverture ne soit trop mouillée. Arrivé devant le box de son fidèle compagnon, il ouvrit la porte et découvrit Aria enfoncée dans la paille, étendue de tout son long.
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Princesse des mers [Terminé]
ParanormalVous savez ce qu'on dit? Il n'y a qu'un pas séparant la haine de l'amour. Tout le monde sait ça, sauf eux. Une chose en entraîne une autre, un petit -gros- coup de pouce de la part d'une amie proche qui aurait mieux fait de ne pas se mêler de leu...